NEIGE MORTE - Neige Morte (Aurora Borealis) - 19/04/2011 @ 10h19
« Black à casquettes » : La neuvième édition du Dictionnaire de l’Académie française admet cette expression familière issue du langage chroniquale décrivant l’hybridation savante entre d’une part une musique sombre et misanthropique et d’autre part une musique urbaine et violente : C’est clair que c’est typiquement du Black à casquettes ça !Prince de Lu
C’est le qualificatif utilisé par mon Prince pour décrire la musique de Neige Morte. Il faut bien concéder que depuis quelques années les limites de nos attributions deviennent de plus en plus flottantes. Il suffit d’observer ce qui se passe au sein de la rédac, Seb laisse des messages sibyllins à base de Xasthur et moi, je laisse des commentaires dans les chros de Hardcore tout en m’écoutant la disco complète de Killing The Dream !!! Bizarre, vous avez dit bizarre et bien en fait pas vraiment car sans revenir pour autant là d’où vient toute la musique que j’aime, il est pour moi inconcevable de ne pas reconnaître qu’il existe un parent commun prénommé Punk. D’ailleurs, j’ai toujours entendu un gros paquet de riffs punks dans le "Panzer Division Marduk". Mais même si les passerelles existaient, les deux genres se regardaient en chiens de faïence et rien ne laissait présager l’imbrication à laquel on assiste depuis quelques années.
Donc, Neige Morte est le projet « Black » de l’ex-chanteur d’Overmars, combo lyonnais, connu pour délivrer une musique communément qualifiée de Post-Core d’une noirceur impressionnante. Histoire de creuser un peu plus, Xavier Théret n’a pas hésité à franchir le Rubicon pour nous cracher à la gueule sa vision du Black sans pour autant complètement renier son passé. En effet, l’amorce se fait en douceur, d’abord le vent, puis le crépitement d’un arc électrique, ensuite une pulsation infra-basse d'où s’extirpent des crissements métalliques et des chuchotements agonisants. De l’Ambient bien maladif proche d’un Atrium Carceri sonorisant ses cellules psychiatriques. C’est dans ce suspens que l’auditeur se voit surprendre par les premiers gros accords Drones annonçant le début du séisme. Un larsen et c’est une véritable décharge obsédante qui dégueule dans nos oreilles agrémenté de blasts sauvages, de riffs ultra tendus et d’une voix complètement écorchée. L’ensemble de ce premier titre sera construit sur l’alternance entre cet Ambient maladif et ces déflagrations haineuses dont le rendu renvoie plus volontiers à un massage facial aux graviers. Je préfère prévenir l’auditeur, la prod est brute de décoffrage, pas de fioritures, ça racle les conduits et ça vous plonge dans la crasse.
Le titre suivant va se montrer tout aussi atypique puisque ce dernier va montrer plus de points communs avec le passé musical du grand ordonnateur. On va plonger profond dans les affres d’une lenteur lourde et vibrante sur laquelle vont se développer des arpèges biscornus et dissonants. Cela nous ramène plus sûrement à un Neurosis période "Soul At Zero" excepté qu’à la place de nous offrir une échappatoire épique, Neige Morte nous enfonce encore plus dans l’obscurité via un break hallucinatoire basé uniquement sur des vociférations sauvages entre la baston éthylique et un Q.H.S psychiatrique. Ca suinte de la plaie d’autant que le final va s’échouer dans des trémolos obsédants et une atmosphère éthérée d'où jailliront des espèces de beuglements d’animaux.
Les trois derniers titres vont eux évoluer dans une sphère plus « classique » prenant l’apparence d’une déflagration finale. Les morceaux se montrent plus courts et plus dans l’agression sauvage. Ca blaste bille en tête et ça nous renverse avec ces trémolos aigus et mélodiques rappelant la luminosité de Liturgy. Certaines lignes risquent fort de s’incruster dans nos deux neurones encore alertes. De surcroît, le rythme s’avère assez hypnotisant via cette grosse caisse qui marque les temps telle une pulsation dansante. Une sorte d’apothéose en forme de crachat d’où se détacheront quelques passages rampants voire déliquescents. C’est mauvais comme truc, c’est glauque, malsain. Ca remue les tripes et ça vous taille au cœur des intestins. Putain d’ambiance ! Un skeud qui obtiendrait l’infamante catégorie III à Hong-Kong !
Malheureusement, je ne peux taire la frustration qui se pointe à la fin de ce périple nauséabond car cela ne dure qu’une demi-heure. Trop court ! Beaucoup trop court ! De plus, encore une fois l’agencement me laisse perplexe. Certes, j’appréhende le côté deux parties distinctes créant une instabilité pour l’auditeur mais j’ai toujours l’impression que la suite des deux premiers titres est moins évocatrice alors que les morceaux sont excellents. L’autre défaut majeur se révèle être le jeu de batterie qui se ne montre pas le plus performant du monde mais au moins ça sent l’authenticité et ça participe à l’ambiance de déchéance planant sur l’œuvre.
Une première éjaculation qui a de quoi ravir les amateurs de misanthropie urbaine. Cette petite noirceur tourne régulièrement dans mon taudis. Du Black à casquettes ? Peut-être mais alors ça te file une de ces chiasses !!!
Overmars étant l'un de mes groupes de chevet, je suis plutôt curieux du résultat.
Zepekegno Membre enregistré
Posté le: 19/04/2011 à 22h24 - (93193)
Salissime, mais malheureusement trop court .
Monceau Membre enregistré
Posté le: 19/04/2011 à 23h48 - (93198)
cette pochette m'hypnotise. c'est un digi ?
sinon après avoir écouté quelques extrait, s'il y a une casquette dans le tas, elle est bien caché sous une capuche. l'ensemble est tellement sombre et roué qu'on voit même pas les piersings briller au travers de ce brume funèbre.
@dark-tigrou: ...+"!!!!!!!"
RBD Membre enregistré
Posté le: 19/04/2011 à 23h58 - (93200)
C'est particulier mais ça fait hyper plaisir de voir Xavier repartir comme en quatorze après Overmars !
jad wio Membre enregistré
Posté le: 20/04/2011 à 01h37 - (93203)
je li énormément les chro VS et je dois dire que celle-ci est excellente :o) vraiment ! t'as reussi a me donner envie de jeter une oreille a ce groupe malgré que je n'affectionne pas forcement le style
pearly Membre enregistré
Posté le: 20/04/2011 à 08h35 - (93205)
je trouve, en gros, les 2/3 du disque déjà aboutis, mais l'autre 1/3 encore balbutié (comme ce titre avec chant seul et vindicatif, qui s'annonce terrible en live, et poussif ici).
ça ressemble à mes oreilles surtout à une belle carte de visite d'un projet qui devrait avoir beaucoup à dire (ça continue bientôt avec un split avec The Austrasian Goat).
le mix des parcours / influences des protagonistes s'annonce plus qu'intéressant.
DARK RABBIT Membre enregistré
Posté le: 20/04/2011 à 11h03 - (93210)
Merci pour les compliments et sinon pour Monceau oui c'est un gigi assez sobre.
gg IP:2.1.180.190 Invité
Posté le: 21/04/2011 à 00h44 - (93235)
Dark Rabbit, message myspace envoyé pour concert.
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C’est le qualificatif utilisé par mon Prince pour décrire la musique de Neige Morte. Il faut bien concéder que depuis quelques années les limites de nos attributions deviennent de plus en plus flottantes. Il suffit d’observer ce qui se passe au sein de la rédac, Seb laisse des messages sibyllins à base de Xasthur et moi, je laisse des commentaires dans les chros de Hardcore tout en m’écoutant la disco complète de Killing The Dream !!! Bizarre, vous avez dit bizarre et bien en fait pas vraiment car sans revenir pour autant là d’où vient toute la musique que j’aime, il est pour moi inconcevable de ne pas reconnaître qu’il existe un parent commun prénommé Punk. D’ailleurs, j’ai toujours entendu un gros paquet de riffs punks dans le "Panzer Division Marduk". Mais même si les passerelles existaient, les deux genres se regardaient en chiens de faïence et rien ne laissait présager l’imbrication à laquel on assiste depuis quelques années.
Donc, Neige Morte est le projet « Black » de l’ex-chanteur d’Overmars, combo lyonnais, connu pour délivrer une musique communément qualifiée de Post-Core d’une noirceur impressionnante. Histoire de creuser un peu plus, Xavier Théret n’a pas hésité à franchir le Rubicon pour nous cracher à la gueule sa vision du Black sans pour autant complètement renier son passé. En effet, l’amorce se fait en douceur, d’abord le vent, puis le crépitement d’un arc électrique, ensuite une pulsation infra-basse d'où s’extirpent des crissements métalliques et des chuchotements agonisants. De l’Ambient bien maladif proche d’un Atrium Carceri sonorisant ses cellules psychiatriques. C’est dans ce suspens que l’auditeur se voit surprendre par les premiers gros accords Drones annonçant le début du séisme. Un larsen et c’est une véritable décharge obsédante qui dégueule dans nos oreilles agrémenté de blasts sauvages, de riffs ultra tendus et d’une voix complètement écorchée. L’ensemble de ce premier titre sera construit sur l’alternance entre cet Ambient maladif et ces déflagrations haineuses dont le rendu renvoie plus volontiers à un massage facial aux graviers. Je préfère prévenir l’auditeur, la prod est brute de décoffrage, pas de fioritures, ça racle les conduits et ça vous plonge dans la crasse.
Le titre suivant va se montrer tout aussi atypique puisque ce dernier va montrer plus de points communs avec le passé musical du grand ordonnateur. On va plonger profond dans les affres d’une lenteur lourde et vibrante sur laquelle vont se développer des arpèges biscornus et dissonants. Cela nous ramène plus sûrement à un Neurosis période "Soul At Zero" excepté qu’à la place de nous offrir une échappatoire épique, Neige Morte nous enfonce encore plus dans l’obscurité via un break hallucinatoire basé uniquement sur des vociférations sauvages entre la baston éthylique et un Q.H.S psychiatrique. Ca suinte de la plaie d’autant que le final va s’échouer dans des trémolos obsédants et une atmosphère éthérée d'où jailliront des espèces de beuglements d’animaux.
Les trois derniers titres vont eux évoluer dans une sphère plus « classique » prenant l’apparence d’une déflagration finale. Les morceaux se montrent plus courts et plus dans l’agression sauvage. Ca blaste bille en tête et ça nous renverse avec ces trémolos aigus et mélodiques rappelant la luminosité de Liturgy. Certaines lignes risquent fort de s’incruster dans nos deux neurones encore alertes. De surcroît, le rythme s’avère assez hypnotisant via cette grosse caisse qui marque les temps telle une pulsation dansante. Une sorte d’apothéose en forme de crachat d’où se détacheront quelques passages rampants voire déliquescents. C’est mauvais comme truc, c’est glauque, malsain. Ca remue les tripes et ça vous taille au cœur des intestins. Putain d’ambiance ! Un skeud qui obtiendrait l’infamante catégorie III à Hong-Kong !
Malheureusement, je ne peux taire la frustration qui se pointe à la fin de ce périple nauséabond car cela ne dure qu’une demi-heure. Trop court ! Beaucoup trop court ! De plus, encore une fois l’agencement me laisse perplexe. Certes, j’appréhende le côté deux parties distinctes créant une instabilité pour l’auditeur mais j’ai toujours l’impression que la suite des deux premiers titres est moins évocatrice alors que les morceaux sont excellents. L’autre défaut majeur se révèle être le jeu de batterie qui se ne montre pas le plus performant du monde mais au moins ça sent l’authenticité et ça participe à l’ambiance de déchéance planant sur l’œuvre.
Une première éjaculation qui a de quoi ravir les amateurs de misanthropie urbaine. Cette petite noirceur tourne régulièrement dans mon taudis. Du Black à casquettes ? Peut-être mais alors ça te file une de ces chiasses !!!
Rédigé par : Dark Rabbit | 16/20 | Nb de lectures : 13597