Le métal letton vous connaissez? Bé moi non plus avant de faire la connaissance avec NEGLECTED FILEDS, un quintet nous venant donc tout droit de Lettonie, ce petit état au bord de la Baltique cintré entre l’Estonie et la Lituanie où il se passe visiblement des choses sur le plan métallique.

Déjà détenteur de deux albums sortis respectivement chez Neat records et Scarlet, voici donc le troisième chapitre d’une carrière qui a débuté voilà maintenant près d’une douzaine d’années. Si, d’après mes informations, NEGLECTED FIELDS se revendiquait comme un descendant des ATHEIST, DEATH et consorts, il faut croire que de l’eau a coulé sous les ponts et que leurs influences ont été sacrément digérées si j’en crois mes oreilles.

Certes, notre brochette de Lettons a conservé de fermes orientations du côté d’un death metal technique à tendances progressives. Mais sur des entrelacs finement tricotés par une paire de gratteux et le pilonnement d’un batteur en forme viennent se greffer des nappes claviers dont la mise en scène flirte allégrement avec le black symphonique. Un peu à la manière du chant, entre râle et chuchotement, qu’on situera à la rencontre du death et du black.

« Splenetic » fait partie de ces disques qui s’enfilent en boucle sans soulever de lassitude. Ça joue super bien sans donner dans la masturbation ou dans le plus que superlatif. C’est suffisamment technique pour maintenir une certaine attention et, en même temps, c’est assez léger pour être diffusé en fond sonore et peut-être même plaire à votre copine qui n’aime pas les trucs décérébrés que vous essayez de lui faire ingurgiter à longueur d’année avec l’éternel « Si, si, je te dis que ça va te plaire » d’introduction (ça sent le vécu pas vrai ?). En fait, c’est tellement bien balancé que les plans un peu trop gentillets qui seraient susceptibles de vous faire regretter un éventuel manque de burnes, sont très souvent suivis de bons gros riffs accrocheurs. Tout ça me fait dire que nos lascars ont bien calculé leur coup lorsqu’ils ont composé cette galette. Remarquez, ils ont pris sept ans pour en accoucher alors, il est clair qu’une bouse n’aurait pas été la bienvenue à ce point de leur carrière.

Du côté de la prod, c’est là aussi un sans faute mis à part la présence derrière les manettes d’un TT OKSALA plus connu pour ses compétences en matière de glam. Quant au mastering, c’est Mikka Jussila du Finnvox qui s’y est collé. Tout ça nous donne au total, un son clair et sans bavure pour un album pas dégueu mais pas franchement agressif non plus. Aurions-nous trouvé là, un substitut à CHILDREN OF BODOM ?


Rédigé par : Tonton | 13,5/20 | Nb de lectures : 12705