Un gruik et on est parti pour un déluge de blasts! C'est le crédo annoncé de ce nouvel assaut des Allemands de Negator. Nos cousins germains n'y sont pas allés avec le dos de la cuillère et c'est sincèrement ce que l'on attendait d'eux. Le seul qui a dû trouver la note un peu salée dans l'histoire, c'est le batteur de session, Samebrann, qui vient plaquer ses patterns pour la session d'enregistrement. Espérons qu'il n'a pas été payé à la frappe de caisse claire ou le bonhomme est devenu multimillionnaire.
"Hé Frantz! On devait me filer ma partoche de batterie et on m'a filé une mauvaise photocopie tellement couverte de traits noirs que c'est illisible.
- Ben oui, c'est ça ta partoche."

Du line-up qui a officié sur le précédent méfait, il ne reste que Nachtgarm, le hurleur au crâne ras. Ceci explique probablement pourquoi cinq ans séparent ce nouvel album de Die Eisernen Verse. Et c'est donc seul avec le nouveau guitariste, Finnskald, que le chauve sera entré au Eikey Studio où la formation a ses habitudes. Tout ce bouleversement de feuille d'équipe n'a pas entamé l'approche black dépressif/suididal doom de Negator. Je vous laisse juger sur le moment zouk love du MySpace intitulé "Feuersturm". Nan, j'déconne. Ca tabasse toujours autant, rassurez-vous.

Panzer Metal porte parfaitement son nom. Negator y livre un déferlement de riffs, sans oublier de nous placer des thèmes aussi rapides qu'une érection de Cobra à un concert de Krisiun. A la manière d'un Endstille, la guitare distille de rapides trémolos à marche forcée qui forment un tapis de thèmes mélodiques invitant à l'évasion façon blitzkrieg. Là où un Panzer Division Marduk se cantonne à l'implacable, son nouveau copain de char ménage également quelques parties en arpège qui permettent à l'album de respirer. "Scent of Styrax" ou "Illness Mankind" jouent même la carte du mid-tempo. Mais en partie seulement (faut pas déconner non plus!) et juste pour bourriner encore plus fort le riff d'après. Et c'est finalement en jouant sur les tempos que le groupe boche s'avère encore plus pro.

La production fait évidemment la part belle à la batterie, tout en rectifiant les erreurs du précédent opus. Le trio batterie-guitare-voix a trouvé un équilibre, ce qui permet d'envoyer le pâté dans la face tout en étalant la mayonnaise des arpèges sur les oreilles avec l'autre main. Le son est clair et puissant, afin de ne pas perdre une seule miette de ce que Negator nous force à lécher par terre à coups de bottes ferrées.

Negator s'affirme sans surprise comme une machine d'assaut écrasant sans pitié ses auditeurs. On prend avec plaisir ce condensé de 37 minutes en pleine poire, comme un client revient inlassablement manger son mets favori dans son restau préféré. La recette n'a changé qu'à la marge, le prix reste le même chez son arnaqueur de restaurateur, mais le client se régale toujours autant. Efficace, redoutable, et il ne faut pas en demander plus. Il est juste dommage que les frais de port pratiqués par Remedy soient hors de prix. Si vous voulez un digipack limité, il va falloir passer à la casserole (sans que cela apporte de bonus). Sinon, je vous conseille d'attendre de le trouver dans une distro décente. Mais faut acheter quand même! Kauf oder stirb!


Rédigé par : Prince de Lu | 16/20 | Nb de lectures : 13921