Ah la Marie, que de souvenirs...
Cette jolie brune du cours de latin, avec des taches de rousseur et des formes généreuses, qui faisait frétiller les cils de toute la gente pré-masculine. Ah, elle faisait triquer les jeunes érectiles, la Marie. Je suis sûr qu'elle avait aussi des taches de rousseur sur les fesses. Mais je ne l'ai jamais su, car elle ne voulait pas coucher, la salope! SALOPEEEEE! P'tain, ça m'énerve ces petites garces qui jouent encore les vierges effarouchées à 14 ans! PUTAAAAIIIN! RAAAAHHH! Ben tiens, je vais faire du black metal moi! Et je vais la démonter dans mes textes cette pute de Marie!

Hé oui, comme vous venez de le constater sur vos écrans, une vocation tient à peu de choses parfois. Si je ne peux que supputer (la Marie) concernant la raison exacte de l'énervement de Nefarium contre la vierge la plus célèbre du monde et son équipe marketing, j'imagine que c'est une grosse colère qui est à l'origine de tout ce tintamarre. Sinon, il ne serait pas possible que les Italiens entretiennent leur haine au fil des années.

Après un début d'existence dans la discrétion, Nefarium a pas mal joué pour défendre son second album Haeretichristus, paru en 2008 chez leur nouveau label Agonia. Grand bien leur en a pris, car les Transalpins ont pu démontrer toute l'efficacité de leurs accords guerriers sur scène. Le combo récidive l'hérésie avec son nouvel opus, toujours chez Agonia. Point de passage macramé ou d'ambiances lascives ici. Les amateurs d'un black ampoulé ou de grey metal seront sévèrement pourchassés dès le premier riff. Chez Nefarium, on aime l'efficacité brutale, on aime taper d'un grand coup de louche dans le plat de bolognaise posé sur la table. Bref, on aime quand ça gicle.

La formation continue de creuser sa tranchée à la serpette dans la veine d'un Dark Funeral. Certains diront que c'est mieux que Dark Fu. Mouais, c'est pareil que le Dark Fu de la grande époque en fait. C'est juste qu'il n'y a pas marqué Dark Funeral sur la pochette, donc ça fait mieux d'apprécier Nefarium à une époque où les Suédois traînent quelques casseroles. Mais un titre comme "Sheperd for Dead Lambs", si on excepte la voix plus rocailleuse de Carnifex, pourrait très bien être exécuté par les Scandinaves sans souci. Et n'oublions pas les guests explicites du précédent album et avec qui ils viennent tout juste de tourner. Finalement, le seul souci est que Nefarium s'inspire parfois trop fortement de Dark Fufu. Mais bon, beaucoup l'ont déjà fait avec plus ou moins de discrétion, y compris des Français.

Hormis ce manque de personnalité certain, Nefarium propose un album qui déboîte sa mère (je pense qu'on peut techniquement l'exprimer en ces termes). Le style n'est pas original, mais il faut avouer qu'il a l'avantage d'une certaine puissance de feu quand il est bien maîtrisé. Les riffs sont guerriers, servis avec des thèmes mélodiques déroulés au fil de l'assaut. La production puissante fait gronder avec ferveur cette ode au Malin, ce qui devrait ravir vos voisins. Tout est tiré au cordeau pour être le plus dévastateur possible et ça marche franchement bien.

Si Nefarium présente quelques titres plus dispensables, des compos comme "Tongue of the First Pope", "Sheperd for Dead Lambs" ou "Servus Servorum Satanae" envoient gravement le pâté. Si je n'étais pas aussi radin, je décernerais même une mention spéciale au dernier morceau, "Ass Infanticide by the King of Judea", avec son pattern principal aussi groovy qu'entraînant. Au bilan, on a assez peu le temps de s'ennuyer sur les 35 courtes minutes du bazar, même si certaines longueurs sont déjà bien là.

Comme certains choisiront dans le rayon spiritueux de la supérette la boisson la moins chère et qui cartonne le plus la gueule, Nefarium ne promet aucune originalité mais affichera un taux d'alcool conséquent. La concurrence est rude dans le domaine, et beaucoup remarqueront le manque d'ancrage dans le terroir de cette cuvée. Véritable boisson énergisante plutôt que liqueur, Ad Discipulum vous donnera le coup de fouet pour quelques heures, ce qui n'est déjà pas si mal.


Rédigé par : Prince de Lu | 14,5/20 | Nb de lectures : 12530