Quasiment deux ans jour pour jour après la sortie de l’excellent "Putrid Death Sorcery" le binôme drômois composé de Vlad et Amphycion est déjà de retour avec un nouvel opus dans la lignée totale de ce dernier. Malgré de très nombreuses dates, et des changements de batteur incessants, la formation continue d’explorer sa passion pour le death old-school putride et humide. Si c’est désormais Ilmar (ex-BLOODY SIGN) qui est le titulaire derrière les fûts (et qui était déjà présent sur l’EP "Even Death May Die" sorti l’an dernier) c'est le seul changement à signaler (avec un passage par un nouveau studio pour l'enregistrement), car pour le reste l’actuelle seule signature hexagonale de Century Media continue sur le même chemin que son prédécesseur... en mieux !

Si leur premier album avait marqué les esprits, nul doute que son successeur le fera tout autant car l'arrivée du nouveau marteleur a beaucoup apporté malgré une structure de jeu en apparence simple et basique. En effet le trio a réussi à garder ce groove et cette accessibilité d'écoute tout en y ajoutant une plus grande variété, notamment au niveau des breaks et de la batterie. D'autre part ce son à l'ancienne et ce côté morbide (bien aidé en cela par la voix de Vlad totalement incroyable et possédée) est toujours présent et ajoute un bon point supplémentaire à l'ambiance générale (même si la caisse claire aurait gagné en puissance en étant un peu moins sèche, mais c'est vraiment de l'ordre du détail).

Les mecs ne s'encombrent pas de fioritures et dégainent d'entrée leur titre le plus long sobrement intitulé "Black Death Communion" qui reprend cette recette qui a fait ses preuves, enchaînant avec brio les blasts, les parties de double, les passages rapides le tout conjugué à la voix écorchée de son leader en très grande forme tant au niveau vocal qu'au niveau de l'inspiration et de la composition car dans le genre tuerie ce premier morceau fait très mal et l'on remarque déjà cette plus grande variété. Ce dernier point se confirme dès la piste suivante "Feast Off Their Doom" où bien aidé par une introduction excellente le nouveau venu fait la démonstration de toute sa variété technique notamment sur du jeu au pied (qui pourrait faire pâlir de jalousie Dave Culross) et sur ses roulements qui rajoutent à la puissance générale. D'ailleurs ces derniers et les descentes de toms sont vraiment d'une précision redoutable et donnent un côté radical et sans compromis à l'ensemble, comme on peut l'entendre sur "The Bells Of Evil Schism" d'une brutalité sans nom ou encore sur "He Thrones On Thy Sins" qui va briser de nombreuses nuques sur scène tant il va faire mal durant les futurs du show du trio.

Comme chez son grand-frère on trouve des influences black, et ce nouveau-né ne déroge pas à la règle, celles-ci sont parsemées et distillées avec parcimonie mais justesse et ajoutent une noirceur et haine supplémentaires comme sur l'ultra-rapide "Even Death May Die" (qu'on pouvait trouver sur l'EP du même nom sorti l'an dernier), ou bien sur la plage de clôture "Mortem Ritu" qui porte excellemment bien son nom car sa violence et son obscurité sentent la mort par tous les bouts et n'est pas sans rappeler "Repugnizer" qui concluait les débats de l'album précédent. A la fois lourd par son intro et hyper rapide il est agrémenté d'un excellent solo et est parfait pour terminer les hostilités (et aussi les futures prestations scéniques) d'un disque totalement réussi où le death et black s'accordent parfaitement, et où vitesse et lourdeur se conjuguent avec brio.

C'est absolument sans surprise certes mais d'une qualité encore supérieure à ce qu'ils ont pu proposer par le passé et surtout le power-trio nous confirme son énorme potentiel et qu'il faudra compter encore sur lui dans l'avenir grâce à un disque qui figurera sans souci dans le top français de la fin d'année et dont on a déjà hâte d'écouter la suite.




Rédigé par : GabinEastwood | 16,5/20 | Nb de lectures : 11150