NECROVATION - Necrovation (Agonia/Season of Mist) - 17/09/2012 @ 07h49
Chaque année c’est pareil : quand l’été débarque, on attend fébrilement dans les bacs le disque qui te fera pulser sur la plage, le bon album calibré pour l’auto-radio de ta bagnole décapotable/à toit ouvrant/à vitres manuelles (rayez les mentions inutiles selon votre budget), le truc avec des refrains que tu vas chanter à tue-tête pendant deux mois, avant de tout oublier en septembre puis de retenter une écoute trois mois après en te disant « mais c’est quoi cette merde ?? ». Tout ceci est conditionné au fait que l’été soit ensoleillé, bien entendu. Manque de pot en 2012 le mois de juillet aura été assez pourri. Et paradoxalement, ce second album de NECROVATION, groupe de death old-school pas du tout calibré pour être un album de l’été, se sera donc parfaitement inséré dans le contexte grâce à sa sortie fin juin. Car à été pluvieux, album gluant, avec de la boue qui colle en dessous des rangers, donnant envie de se remiser dans la cave humide pour se défoncer les esgourdes sur du bon death grassouillet des familles.
Formé en 2003 dans le coin de Kristianstad, NECROVATION a tout du groupe de Death-Metal suédois puriste resté plus ou moins bloqué en 1991, 1993 grand maximum. Ayant démarré par des sorties classiques de tout groupe du genre (démo cassette, split EP), le groupe se fait plus remarquer par son premier full-length sorti en 2008, Breed Deadness Blood. Sans être un photocopiage d’ENTOMBED avec un son de tronçonneuse et développant un aspect plus caverneux, cet album aura titillé l’oreille des amateurs d’old-schooleries et les habituels vieux tromblons. 4 années plus tard, la scène revival swedish old-school a eu le temps de faire des petits. Et NECROVATION, au milieu de tout ça, a plutôt choisi d’opter pour sa propre voie pour son second album éponyme, toujours sous l’égide d’un Death-Metal râpeux qui sent bon la cendre, mais pas forcément le zombie ou le cimetière. Les rumeurs avaient évoqué un album plus Heavy-Metal : on peut certes retrouver sur Necrovation des leads et solos à tendance plus Rock’n’Roll (de même que quelques rythmiques entraînantes), mais le reste est plutôt constitué d’un Death gluant, bien matérialisé par cette pochette liquide et sombre, qui montre d’autres influences, et à certains égards remonte même à l’avant-1991. Les vocaux sont plus aigus, évoquant ce que peuvent faire tous les vocalistes à la Martin van Drunen, et la musique possède aussi quelques relents APSHYX/HAIL OF BULLETS, mais également un chouïa de Black norvégien à la URGEHAL par exemple (les vocaux m’évoquant parfois ceux de feu-Nefas). Enfin, on pourra trouver 666 choses différentes dans cet album de Death old-school qui, une fois n’est pas coutume, s’avère plutôt original. Et le résultat s’annonce tout bonnement excellent.
Du death bien lourd et rampant au programme ? Que nenni, et c’est ce qu’on sent dès les premières secondes avec "Necrovorous Insurrection" qui dépote d’emblée. Riffs In Your Face, solo haut perchés, vocaux hallucinés, assauts de batterie, ralentissements qui plongent dans la noirceur… NECROVATION se montre sous son meilleur jour dès l’entame de l’album. Et la suite de Necrovation n’est pas en reste, avec des morceaux plutôt jouissifs comme le parfaitement composé "Commander of Remains", le plus entraînant "New Depths", et surtout cette bombe qu’est "Sepulchreal", qui après son intro occulte nous offre de purs riffs qui décollent le papier peint (ou plutôt, le crépi de la cave). Necrovation est parfaitement varié et entre ces quelques brûlots de Death bien punchy, s’insèrent des pistes globalement plus mid-tempo comme "Dark Lead Dead", "Pulse of Towering Madness" et le plus groovy (!) "Resurrectionist". Si je ne suis pas vraiment fan de ce genre de mid-tempos, ils s’insèrent parfaitement dans l’album qui est cohérent de bout en bout, et de toute façon quelques riffs plus appuyés sont présents pour réveiller ceux qui sont sujets à l’endormissement spontané. L’album se termine par deux morceaux un peu plus expérimentaux, qui montrent définitivement que NECROVATION a souhaité innover, avec l’interlude instrumental et mi-acoustique "The Transition" (qui se termine avec un passage symphonique !) et "Ill Mouth Madness (The Many)" plus dépouillé et écrasant mais qui propose également quelques riffs bien torchés.
Masterisé à l’inévitable Necromorbus Studio, NECROVATION se pose avec cet album éponyme comme un groupe de Death old-school qui, tout en plaçant ses influences, cherche à innover et à proposer sa propre patte, sans chercher à copier le groupe X ou Y à l’envi. Très varié (et moins linéaire que son prédécesseur d’ailleurs), Necrovation fourmille de bonnes idées qui le rendent au minimum intéressant. Malgré une « originalité » qui peut rebuter, et une forte utilisation des solos en tout genre, cet album n’aura aucun mal à squatter la platine des amateurs de OSSDM, NECROVATION conservant une certaine tradition malgré ses envies d’autre chose. Révolutionnaire ? Difficile d’aller jusque-là, mais le groupe suédois ose et sa performance est à saluer, surtout que le talent de composition et les riffs qui déboîtent sont bien là, en plus de l’atmosphère caverneuse à souhait, même s’il y a plus gras sur le marché. Avec son livret dégoulinant, Necrovation est donc un excellent album pour accompagner vos sombres journées pluvieuses, présentant un groupe qui se démarque et qui devient très prometteur.
attention, ce n'est pas à prendre pour argent comptant, mais c'est le ressenti que j'ai eu sur certains passages, par exemple j'ai eu en tête le début de "Stesolid Self-Destruction to Damnation" à certains moments, et une petit feeling Black bien crasseux sur l'ensemble de l'album. je ne demande à personne d'être d'accord avec moi sur ce point... c'est juste le sentiment que j'ai eu.
Youpimatin Membre enregistré
Posté le: 18/09/2012 à 11h59 - (103795)
Je trouve ce groupe plat, les morceaux s'enchaînent développant des atmosphères qui ne retiennent pas assez l'attention, les compos sont parfois décousues, bref pas terrible tout ça !!
gulogulo Membre enregistré
Posté le: 18/09/2012 à 22h12 - (103811)
boucherie
jean-francois Membre enregistré
Posté le: 20/09/2012 à 18h41 - (103842)
ta chro est plus que tentante
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Formé en 2003 dans le coin de Kristianstad, NECROVATION a tout du groupe de Death-Metal suédois puriste resté plus ou moins bloqué en 1991, 1993 grand maximum. Ayant démarré par des sorties classiques de tout groupe du genre (démo cassette, split EP), le groupe se fait plus remarquer par son premier full-length sorti en 2008, Breed Deadness Blood. Sans être un photocopiage d’ENTOMBED avec un son de tronçonneuse et développant un aspect plus caverneux, cet album aura titillé l’oreille des amateurs d’old-schooleries et les habituels vieux tromblons. 4 années plus tard, la scène revival swedish old-school a eu le temps de faire des petits. Et NECROVATION, au milieu de tout ça, a plutôt choisi d’opter pour sa propre voie pour son second album éponyme, toujours sous l’égide d’un Death-Metal râpeux qui sent bon la cendre, mais pas forcément le zombie ou le cimetière. Les rumeurs avaient évoqué un album plus Heavy-Metal : on peut certes retrouver sur Necrovation des leads et solos à tendance plus Rock’n’Roll (de même que quelques rythmiques entraînantes), mais le reste est plutôt constitué d’un Death gluant, bien matérialisé par cette pochette liquide et sombre, qui montre d’autres influences, et à certains égards remonte même à l’avant-1991. Les vocaux sont plus aigus, évoquant ce que peuvent faire tous les vocalistes à la Martin van Drunen, et la musique possède aussi quelques relents APSHYX/HAIL OF BULLETS, mais également un chouïa de Black norvégien à la URGEHAL par exemple (les vocaux m’évoquant parfois ceux de feu-Nefas). Enfin, on pourra trouver 666 choses différentes dans cet album de Death old-school qui, une fois n’est pas coutume, s’avère plutôt original. Et le résultat s’annonce tout bonnement excellent.
Du death bien lourd et rampant au programme ? Que nenni, et c’est ce qu’on sent dès les premières secondes avec "Necrovorous Insurrection" qui dépote d’emblée. Riffs In Your Face, solo haut perchés, vocaux hallucinés, assauts de batterie, ralentissements qui plongent dans la noirceur… NECROVATION se montre sous son meilleur jour dès l’entame de l’album. Et la suite de Necrovation n’est pas en reste, avec des morceaux plutôt jouissifs comme le parfaitement composé "Commander of Remains", le plus entraînant "New Depths", et surtout cette bombe qu’est "Sepulchreal", qui après son intro occulte nous offre de purs riffs qui décollent le papier peint (ou plutôt, le crépi de la cave). Necrovation est parfaitement varié et entre ces quelques brûlots de Death bien punchy, s’insèrent des pistes globalement plus mid-tempo comme "Dark Lead Dead", "Pulse of Towering Madness" et le plus groovy (!) "Resurrectionist". Si je ne suis pas vraiment fan de ce genre de mid-tempos, ils s’insèrent parfaitement dans l’album qui est cohérent de bout en bout, et de toute façon quelques riffs plus appuyés sont présents pour réveiller ceux qui sont sujets à l’endormissement spontané. L’album se termine par deux morceaux un peu plus expérimentaux, qui montrent définitivement que NECROVATION a souhaité innover, avec l’interlude instrumental et mi-acoustique "The Transition" (qui se termine avec un passage symphonique !) et "Ill Mouth Madness (The Many)" plus dépouillé et écrasant mais qui propose également quelques riffs bien torchés.
Masterisé à l’inévitable Necromorbus Studio, NECROVATION se pose avec cet album éponyme comme un groupe de Death old-school qui, tout en plaçant ses influences, cherche à innover et à proposer sa propre patte, sans chercher à copier le groupe X ou Y à l’envi. Très varié (et moins linéaire que son prédécesseur d’ailleurs), Necrovation fourmille de bonnes idées qui le rendent au minimum intéressant. Malgré une « originalité » qui peut rebuter, et une forte utilisation des solos en tout genre, cet album n’aura aucun mal à squatter la platine des amateurs de OSSDM, NECROVATION conservant une certaine tradition malgré ses envies d’autre chose. Révolutionnaire ? Difficile d’aller jusque-là, mais le groupe suédois ose et sa performance est à saluer, surtout que le talent de composition et les riffs qui déboîtent sont bien là, en plus de l’atmosphère caverneuse à souhait, même s’il y a plus gras sur le marché. Avec son livret dégoulinant, Necrovation est donc un excellent album pour accompagner vos sombres journées pluvieuses, présentant un groupe qui se démarque et qui devient très prometteur.
Rédigé par : ZeSnake | 16/20 | Nb de lectures : 12809