"Cariotype", whaaa… la dernière fois que j'ai entendu ce terme c'était entre deux bâillements en cours de SVT! Si NECROPSY a troqué son tablier de boucher pour la blouse blanche... il reste tout barbouillé de gros qui tache! Les deux ans passé à poireauter sont récompensés: la nouvelle cargaison de bidoche est bien fraîche. Brutal Death label Rouge: Père Dodu-style!

Encore émoustillé par "Bestial Anatomy", on est impatient à l'idée de se reprendre une paire de baffe, on enfourne "Kariotype" dans le mange-disque et là.... c'est le drame? Non, la surprise. NECROPSY qui était synonyme de brutalité chirurgicale a décidé d'apporter quelques modifications dans son génome. Toujours aussi massive et intense la musique de NECROPSY se drape désormais d'un manteau crasseux. On perd en fluidité ce que l'on gagne en ambiance. Il y a du changemement mais pas au point de perdre complètement la boussole. La base du groupe reste solidement ancrée dans le Brutal Death Metal triple épaisseur. On songe à DEVOURMENT, DYING FETUS et bien d'autres choses encore... des choses goûtues... Joie!

Sur cet album, NECROPSY continue à mélanger adroitement le gros Death bas du front de la scène US à celui nettement plus sophistiqué du Vieux Continent. On est baladé entre la brutalité primaire de groupes comme SPLATTERED CADAVER, LUST OF DECAY et l'atmosphère plus "fine" de groupes tels que GODLESS TRUTH ou ORIGIN. On est secoué violemment mais pour nous cajoler un peu, NECROPSY a incrusté quelques plans mélodieux – presque épiques - qui viennent faire souffler les oreilles. Le calme avant une tempête où s'entrechoquent des éclats de DYING FETUS, de NECROLOGY et même de CANNIBAL CORPSE! Non! Si!

"Kariotype" n'est pas vraiment un album pantouflard, il brasse de multiples influences, du gros Brutal gavé de blasts et de grunts ultra gutturaux (Gillou, référence en matière d'infrason) en passant par quelques velléités aux relents INTESTINAL BAALISM, un molécule de Thrash et surtout le suaire poussièreux du Death poissard qui animait nos soirées passées à se percer les boutons: BLOOD RITUAL, OSSUARY INSANE et autres merveilles aujourd'hui oubliées. Ô bien sûr, ces touffes "sales" ne sont pas évidentes, elles sont discrètes. Elles se cachent dans le son de la batterie (très sec) dans les grattes et la basse rondouillette, elles parfument l'album de façon sournoise mais prenante, un peu comme si on cachait un poisson pané dans les coussins d'un canapé: on sait pas d'où ça vient, mais l'odeur est là discrète, envahissante…

Malgré les innombrables qualités qui viendront vous fesser les joues, "Kariotype" souffre – à mon très humble avis – d'un léger manque de jus. L'ensemble des neuf titres tapent dans le bide, NECROPSY ne prend pas de gants pour envoyer la purée. Vocaux en béton, riffs techniques toujours efficaces et intenses, batterie obsédante et tout ce qu'il faut pour rendre heureux mais… mais… mais… Je sais pas. Ce second opus me semble un poil en dessous "Bestial Anatomy"… Mais ça c'est du ressenti pur, inexplicable! Peut-être moins groovy que le premier, je ne sais pas, je ne sais plus, je suis perdu…

Malgré mes pinailleries d'emmerdeur, cette rondelle issue des bocages de notre Présipauté vaut son pesant de cacahuètes. NECROPSY y dévoile un aspect jusqu'alors insoupçonné. Ca pique, ça pète!

Hmmmmm… BRUTAL!


Rédigé par : Cobra Commander | 15/20 | Nb de lectures : 12962