Certaines choses ne changent jamais. On ne sait pas à l’avance si l’hiver sera rude, mais vous allez voir que cette année, Noël tombera un 25 décembre. C’est comme ça et pas autrement ; autant en prendre son parti.

En musique, c’est exactement la même chose : chez les dinosaures du rock n’roll amplifié que sont Iron Maiden, AC/DC ou encore Slayer, pas vraiment d’effet Kinder. On sait toujours plus ou moins ce qu’on trouvera dans l’emballage. En territoires plus extrêmes également, une poignée d’artisans distille le même breuvage depuis 20 ans. Necrophobic fait partie de ces irréductibles.

Ancrés aux commandes de leur « blackened death metal since 1989 », les cinq Suédois affichent une belle constance dans l’effort et « Death To All » vient s’ajouter à leur discographie de qualité. Une pierre de plus à l’édifice, pas spécialement plus grosse ni plus solide… Juste du grain à moudre pour les die hard qui ne débandent pas depuis la sortie de « Show No Mercy ». Car Necrophobic, nonobstant quelques chœurs grandiloquents et quelques claviers discrets, s’épanouit vraiment dans les sonorités old school. Pour preuve, ce son de batterie d’un autre âge qui n’a probablement jamais vu un trigger de sa vie. Même lorsque la formation s’essaye à des structures plus « progressives », comme sur le titre éponyme de près de 9 minutes subdivisées en trois parties, la couleur dominante est tout sauf « à la mode » : les guitares acoustiques, par exemple, rappellent davantage le « Volume 4 » de Black Sabbath que le dernier groupe de sludge emo deathcore progressif chroniqué en page 12 de NewScene Mag. Qui s’en plaindra ?

Reste que « Death To All », s’il ne démérite pas au sein de l’œuvre du groupe, ne fait pas pour autant avancer le schmilblick d’un pouce. Ce qui ravira assurément la fanbase de la formation suédoise, mais risque fort de ne pas gonfler ses rangs au-delà du raisonnable. Qu’importe : Necrophobic ne joue probablement pas pour la gloire (depuis le temps, ils auraient certainement compris…) mais n’a de leçon à recevoir de personne dès lors qu’il s’agit de faire son « true ». (Ce calembour a obtenu le LOL d’argent à la 4ème convention « Rire & Metal » de Bourzy-la-Motte).


Rédigé par : Rahahaaz | 14/20 | Nb de lectures : 12445