Le trip de la mort (69, poils aux dents) du groupe US aussi adulé que détesté (True or Not True? Death or Not Death? Black or Not Black? Tant de questions qui font naître nombre de discussions animées et de commentaires inopinés) vient fermer 24 ans après la trilogie «Evil Dead», s’ouvrant avec «Season of The Dead» (sorti en 1987 et premier album officiel du combo) et poursuivie par «Holocausto De La Morte» (1998).

Initialement prévu dans les bacs en 2008, ce «Deathtrip 69» marque surtout le retour en force de NECROPHAGIA six longues années après la sortie du précédent LP «Harvest Ritual Vol. 1» (même si les fans ont pu se délecter entre-temps d’un EP et d’un Live bien trempés). Depuis ses débuts en 1983, le combo mené par Frank Pucci aka Killjoy est passé par un nombre important de changements de line-up (tout le monde connaît l’épisode Phil Anselmo qui de 1997 à 2001 intègre la formation en tant que gratteux et le chapitre Iscariah/IMMORTAL à la basse) et va même se séparer à plusieurs reprises (divorces qui ont bien failli être fatals au groupe). Il est plaisant de voir que NECROPHAGIA nous revient avec une formule presque identique et un concept qui reste dans la lignée des précédents. Il est à noter que Casey Chaos (AMEN) et Maniac (SKITLIV et ex-MAYHEM) sont venus ici prêter main forte au quatuor virtuose.

La musique de NECROPHAGIA ne peut être décrite en un seul mot (même pas deux ou trois). Beaucoup l’ont listée comme Death, Thrash ou Black. Il est certain que la formation pêche ses influences dans les trois styles à la fois, mais NECROPHAGIA, c’est bien plus que ça. Tout d’abord c’est la manière de transposer musicalement un univers cinématographique connoté Horreur/Gore (italien ou pas) qui peut impressionner. Car c’est une formule que le combo a toujours maîtrisée et c’est en cela que ELECTRIC WIZARD et WHITE ZOMBIE/ROB ZOMBIE se rapprochent de NECROPHAGIA (et non pas l’inverse, c’est une question de respect des aînés). Certains des titres, tels que «Tomb With A View» ou encore l’excellentissime «Deathtrip 69» (que l’on ne peut s’empêcher d’écouter en boucle), pourraient parfaitement coller à des bandes originales de films de Romero, Carpenter ou même de Rob Zombie. Il est même étonnant que le groupe n’est jamais reçu de propositions allant dans ce sens-là. Peu importe, NECROPHAGIA est Underground et il le restera. Alternant compositions purement Death (le morceau introductif «Naturan Demonto» et « Suffering Comes in Sixies» entre autres) et passages instrumentaux presque Ambiants (« A Funeral For Solange» et «Deathtrip 69»), NECROPHAGIA n’a que faire des modes et des styles. Il impose sa marque, traverse les années et nous enterra tous.




Rédigé par : DeadStar | 16/20 | Nb de lectures : 13832