Après sept années de silence qui n'auront, il faut bien l'avouer, pas gênées grand-monde, NECROMANTIA est de retour. Ce pilier de la scène grecque qui s'approche à grands pas des vingt années d'existence, cap qu'il franchira l'année prochaine, nous revient avec ce qui n'est que son quatrième album, reprenant les choses là où il les avait laissées avec "IV: Malice".

S'il y a bien une chose que l'on ne peut pas reprocher à NECROMANTIA, c'est de manquer d'originalité. Depuis toujours le groupe a voulu et su se démarquer du reste de la scène grecque et black metal en général. Sa principale caractéristique a toujours été de ne pas avoir de guitariste mais deux bassistes dont un jouant sur une huit-cordes. Au final, ça n'a jamais réellement changé grand-chose, l'originalité de NECROMANTIA résidant plus dans le mélange d'un métal épique et d'ambiances occultes et rituelles pour un résultat, il faut bien le dire, pas toujours totalement convaincant. Si les deux premiers albums avaient quelques atouts à présenter, "IV: Malice" le troisième était vraiment loin d'être réussi, l'inspiration n'étant pas au rendez-vous.

Avec ce nouvel album, même si de nombreuses années ont passé, le duo grec ne montre pas une évolution des plus fulgurantes. Cet album s'inscrit dans la continuité des précédents, reprenant tous les éléments habituels du style de NECROMANTIA. On retrouve donc des titres généralement mid-tempo (même si certains titres ou passages n'hésitent pas à accélérer un peu la cadence ici ou là), où deux basses - dont une remplaçant la guitare rythmique - répondent à des synthès aux sons parfois un peu old-school (pour ne pas dire kitsch), à un chant typiquement black et à d'autres instruments un peu moins habituels pour un album de black metal comme le saxophone ou le violoncelle. NECROMANTIA ne risque donc pas de gagner des nouveaux fans avec cet album. Ceux qui n'étaient pas client du style du groupe sur les précédents albums ne changeront pas d'opinion avec celui-ci. Les autres seront contents d'apprendre qu'avec cette nouvelle galette NECROMANTIA renoue avec l'inspiration. Cet album est à la fois raw et direct mais également très dense, fouillé et réfléchi, chaque titre enchaînant des ambiances toujours aussi occultes et particulières qui emmènent l'auditeur dans des contrées très diverses expérimentales, atmosphériques ou orchestrales.

NECROMANTIA est de retour avec son album le plus inspiré depuis "Scarlet Evil Witching Black". Un album cependant vraiment déroutant qui demandera plusieurs écoutes avant d'être réellement appréhendé même si je doute que ce foutoir sonore ne puisse vraiment être compris par tout le monde.


Rédigé par : Sheb | 16/20 | Nb de lectures : 11199