Les plus jeunes d'entre vous ne connaissent peut-être pas ce groupe grec qui dans les années 90 a sorti quelques albums qui en leur temps avaient relativement marqué les esprits. A défaut d'être fabuleusement inspirées, les galettes de NECROMANTIA avaient au moins le mérite d'être originales et de proposer quelque chose d'assez atypique voire même audacieux.

"Scarlet evil, witching black" est le deuxième album du groupe. Originellement sorti en 1995 chez Osmose productions, il nous arrive ici, comme les autres albums du groupes qui bénéficient d'une réédition, dans une version remasterisée agrémentée d'un bonus track. En l'occurrence il s'agit ici du "Demon's whip" de MANOWAR. Comme les autres albums, celui-ci a également eu droit à un nouvel artwork que l'on doit à l'Allemand Timo Wuerz. Si les pochettes d'origine n'étaient pas du meilleur goût, kitschissimes à souhait, j'avoue avoir été encore moins emballé par celles réalisées par cet artiste teuton.

NECROMANTIA était emmené par le charismatique Magus Wampyr Daoloth qui occupait le poste de bassiste-chanteur et qui est également connu pour avoir participé à DIABOLOS RISING et RAISM (avec le nabot Luttinen), mais également THOU ART LORD, N.A.O.S, ROTTING CHRIST et une brouette de groupes grecs moins connus. La particularité majeure de NECROMANTIA était de ne pas avoir de guitare rythmique mais une seconde basse à huit cordes... Ca n'apportait pas grand chose musicalement mais ça avait au moins le mérite d'être original.

"Scarlet evil, witching black" est quand même bien inférieur à "Crossing the fiery-path" qui demeure le chef-d’œuvre du groupe. Si l'album débute plutôt bien avec la petite intro à la boîte à musique du très rythmé "Devilskin" et son riff basique que l'on retient dès la première écoute (il est tellement répété que ça n'est pas trop dur). Les quelques parties de synthés du morceau viennent nous rappeler, si besoin était, que l'on tient bien ici un pur album de black des 90's. D'aucun trouveront ça ringard voire moisi, personnellement je trouve que ce vieux son de claviers est certes dépassé mais conserve cependant un certain charme. L'album se poursuit avec "Black mirror", un titre plus lent et lourd, moins efficace mais dont la structure assez simple permet de le retenir assez aisément aussi. Le reste de l'album suit la même cadence, alternant le bon et le moins bon, l'inspiré et le moins inspiré. N'oublions cependant pas de parler du titre "The arcane light of Hecate" sur lequel on peut entendre du saxophone, chose assez rare dans le black metal pour être notée ici, d'autant que le résultat est des plus réussis même si sur ce titre NECROMANTIA s'éloigne un peu de son black metal pour s'orienter vers quelque chose de plus ambiant. Notons également l'intro de "Pretender to the throne" qui reprend la Valkyrie de Wagner.

Voilà une occasion de se replonger dans le metal grec des 90's et dans ses ambiances si particulières. Pour ce qui est du futur de NECROMANTIA, je ne sais pas trop. Le groupe semble toujours exister, il se compose d'un trio articulé autour de Magus, il dispose d'un site mais la dernière news concernant le groupe digne de ce nom date de près de trois ans...


Rédigé par : Sheb | Réédition/ | Nb de lectures : 14334