1993, un jeune groupe nouvellement signé chez l’alors très actif label français Osmose Productions débarque de sa Grèce natale avec un premier album. Derrière le vampire kitsch qui orne la pochette de cette galette, on découvre un groupe à la personnalité forte, emmené par Magus Vampyr , un leader charismatique qui fera parler de lui au travers de nombreux projets tout au long des années 90.

NECROMANTIA fait partie de la vague black metal grecque apparue au début de cette même décennie. Parmi les ROTTING CHRIST, VARATHRON et autres qui ont plus ou moins marqué la scène black metal, NECROMANTIA n’était peut-être pas la meilleure formation hellène mais c’était peut-être une de celles qui avaient la personnalité la plus forte.
Dès ce « Crossing the fiery path » qui faisait suite à un split avec leurs compatriotes de VARATHRON, le groupe impose sa marque, son style : un black metal occulte, aux tempos variés, qui n’hésite pas à enchaîner passages rapides purement black metal et parties beaucoup plus atmosphériques. La guitare rythmique est ici remplacée par une basse à huit cordes, ce qui donne un son bien lourd et épais. Les titres de cet album sans être les meilleurs du groupe apportent déjà leur lot d’originalités comme ce long solo de basse sur « Last song for Valdezie » ou la longue partie ambiante placée au milieu des treize minutes de « The warlock ».

C’est selon moi dans les morceaux mid-tempos, lourds, épiques et généralement basés sur deux ou trois riffs basiques, pour ne pas dire simplistes mais généralement très efficaces, que le groupe s’en tire le mieux. Je le trouve un peu plus à la peine dans les titres rapides. C’était déjà le cas, il y a 13 ans. Imaginez ce que cela est aujourd’hui. L’auditeur habitué aux sonorités et aux productions actuelles, blasé par les déferlements de décibels, les amoncellements de notes et la surenchère technique auxquels se livrent les groupes actuellement trouvera peut-être cet album désuet. Pour ma part, je lui trouve un certain charme. Il est vrai que la production est un peu datée et ce n’est pas la remasterisation apportée à ce disque qui a vraiment apporté quoi que ce soit au son. Redécouvrir cet album ainsi que la quasi totalité de la discographie du groupe grâce à la réédition des trois premiers albums du groupe ainsi que du MCD « Ancient pride » a cependant été pour moi un voyage dans le temps des plus sympathiques, sauf en ce qui concerne les nouveaux artworks que je trouve hideux.

NECROMANTIA n’est sans doute pas le plus indispensable des groupes de la décennie 90 mais il a apporté sa contribution à l’édifice metal. L’occasion vous est ici donnée d’y jeter une oreille. A vous de voir...


Rédigé par : Sheb | Réédition/ | Nb de lectures : 13728