Deux nouveaux musiciens ont intégré les rangs de NECRODEATH depuis « Draculea », sorti fin 2007, les Italiens ayant même décidé de continuer l'aventure avec une seule guitare devant l'impossibilité de trouver un guitariste à long terme. Cela ne les a pas empêchés de sortir leur huitième album studio, une fois de plus concept. Pas d'histoires de vampires cette fois, mais une réflexion sur les origines de l'humanité et des espèces. La gorgone hurlante plongée dans un lac de lave peut laisser penser qu'on fait également un détour par la mythologie, mais n'ayant pas les paroles en main, je me concentrerai sur la musique.

« Awakening Of Dawn » ouvre les hostilités avec un thrash bourrin comme NECRODEATH sait très bien le faire, mais ce sera malheureusement l'un des seuls moments de véritable agression de l'album. Il faudra attendre la dernière minute du cinquième titre, « Time Never Dies », pour jouir à nouveau d'un tempo rapide, l'album étant avant tout mid tempo, voire lent. Pas doom, non, lent. NECRODEATH n'est pas pour autant en panne d'inspiration, on ne le sent pas particulièrement fatigué ou las, les Italiens ont semble-t-il tout simplement opté pour une atmosphère pesante, laissant beaucoup de place à la batterie et aux ambiances.

A la question « Est-ce que cela fonctionne-t-il? », chacun devra cependant répondre seul, étant moi-même encore dubitatif. « Phylogenesis » comporte ainsi de très efficaces titres comme « Propitation Of The Gods », qui offre beaucoup de variations tout au long de ses 7 min 33 secondes. Classique certes avec son intro acoustique, un premier couplet rapide, un break lent et mélodique, et ainsi de suite, mais un morceau thrash à tiroirs dans la grande tradition en somme. L'album est cependant plombé par des morceaux sans âme comme « I.N.R.I. », « The Theory » ou « Extreme Emotional Shock » qui n'offrent rien de spectaculaire ni de mémorisable et qui, placés en début d'album, l'empêchent de démarrer. La deuxième moitié de « Phylogenesis » est ainsi plus énergique et variée, plus inspirée aussi dans un sens, avec des riffs et rythmiques plus consistants. « Final War » clôt l'album de belle manière en sept minutes massives qui rappellent le METALLICA du « Black Album », laissant une impression agréable malgré les longueurs supportées auparavant.

L'un des talents de NECRODEATH est incontestablement son sens de la mélodie, des mélodies qui n'ont au départ l'air de rien mais qui, associées à ces atmosphères pesantes dont ils ont le secret, donnent toute leur saveur à certains morceaux dont, justement, « Final War » ou « Propitation Of The Gods ». C'est là également que le bât blesse, parce que dès qu'il n'y a plus cette touche de génie, les morceaux sont fades, et quand en plus ils sont lents, on décroche. La vitesse ne fait pas tout, mais le thrash de NECRODEATH a été forgé à l'ancienne, et quand le tempo s'élève il n'y a pas de quartier, ça bourrine comme le KREATOR des années 80, avec une voix qui accentue le rapprochement il faut l'avouer. Même sans être captivant, un morceau rapide sera toujours moins gavant qu'un lent dénué d'émotion et c'est là tout le problème de « Phylogenesis », qui contient un peu trop de titres sans âme et sans vie.


Rédigé par : Dungorpat | 13/20 | Nb de lectures : 11109