2 années entre chaque album semble être le rythme pris par Necrodeath depuis quelques temps (si l'on ne prend pas en compte l'album «Old Skull» essentiellement composé de reprises) pour composer un nouvel effort. «Idiosyncrasy», 9ème opus de la formation italienne ne devrait pas trop chambouler ceux qui ont l'habitude de suivre le groupe : en effet, cet album - conceptuel (il est semble que les archanges soient la thématique principale) -, propose toujours un thrash empruntant un peu au black et au death metal.

«Idiosyncrasy» a la particularité de n'être qu'un seul morceau de 40 minutes, découpé en 7 parties (probablement pour les 7 archanges) s'enchaînant sans pause. En somme, une certaine prise de risque pour le groupe, qui ne se contente pas d'enchaîner les morceaux avec banalité, sans fil conducteur. Mais bien que concept il y a, cet album comme son prédécesseur, ne nous tient pas en haleine du début à la fin. Mon camarade Pat le disait très justement dans la kro du précédent Necrodeath, que je me permets de reproduire ici : «C'est là également que le bât blesse, parce que dès qu'il n'y a plus cette touche de génie, les morceaux sont fades, et quand en plus ils sont lents, on décroche. La vitesse ne fait pas tout, mais le thrash de NECRODEATH a été forgé à l'ancienne, et quand le tempo s'élève il n'y a pas de quartier, ça bourrine comme le KREATOR des années 80, avec une voix qui accentue le rapprochement il faut l'avouer. » Cette excellent analyse correspond en tout point à «Idiosyncrasy», qui est beaucoup, mais beaucoup trop lent.

C'est simple, les trois premières parties (donc les 3 premiers titres) sont construites de manière très similaire, c'est-à-dire une musique qui va crescendo, ressemblant fortement au 'South of Heaven' de Slayer pour la part.I, en beaucoup moins prenant, ou avec l'appui de guitares acoustiques (en introduction de la part.III) ; Cette troisième partie ne démarre réellement qu'après 3 minutes et des éructations en latin (ça donne un certain 'charme' à l'ensemble), sur un thrash très classique qui dynamise un peu l'ensemble, sans le rendre plus excitant, loin de là. A l'inverse, les dernières minutes de la part.II (à partir de 4:00) brillent en intensité propulsées par des riffs sauvages, nous faisant penser que l'album décolle enfin. Eh bien non, puisqu'on atteint le summum de l'ennui avec l'acte IV, où seuls des soli à connotations heavy nous sortent d'une torpeur (durant une poignée de secondes seulement), avant de nous laisser replonger dans un 'thrash' très mollasson et sans âme. Ah c'est sûr si cet album bourrinait du début à la fin, j'en dirais pas autant de mal, mais en terme de prise de risques purement musicales, l'évaluation serait négative. Alors certes, Necrodeath a tenté quelque chose avec cet album, qui finit de plus belle manière qu'il n'a commencé, les parties V à VII renouant avec un thrash plus brutal et sans concession (le démarrage de la partie VI pour vous en convaincre), dans des proportions toujours très classiques, mais le constat global n'est pas très glorieux.

D'ailleurs, si les premiers morceaux vont crescendo, les deux derniers prennent le chemin inverse et finissent de manière quelconque, laissant une fois de plus l'auditeur sur sa faim. Pour l'initiative, Necrodeath mérite les honneurs de ne pas être en mode pilotage automatique, mais pour la teneur réelle de l'album, malheureusement c'est un peu moins honorifique et glorieux...




Rédigé par : gardian666 | 11/20 | Nb de lectures : 17580