Oh, la belle preuve de bon goût que voilà : alors d’accord, pas besoin d’avoir fait les Beaux Arts pour faire du death-metal mais les Rosbiffs de NECROCEST ne se sont pas rendu service en faisant appel au graphiste Jumali Katani. Non, non seulement son trait est bien lourdingue mais il est surtout bien répétitif, la pochette de ‘Prenatal Massacre’ semblant être un décalqué de la déjà affreuse réalisée pour le premier mini CD KRAANIUM. Mais bon, en contrepartie, disons qu’elle a au moins l’avantage d’annoncer la couleur de la marchandise : bas du front, gluant et aussi fin qu’une vanne de Cobra Commander après quatorze bières et trois heures d’intenses écoute du dernier KRISIUN.

Donc voilà, NECROCEST fait du death-metal, du death-metal et encore du death-metal, assez proche niveau mentalité et exécution de leurs compatriotes de DESCREATION, c’est-à-dire pas exactement old-school – dans le sens trop br00tal pour coller au style plus primitif de la toute fin des années 80 – ni vraiment moderne non plus. Pour schématiser, cela ne dodeline pas du cul comme en 1991 mais cela ne ‘jumpe’ comme un motherfucker de 2008 non plus. De fait, ce deuxième album se fourre les doigts dans le nez, rôte bruyamment et se cale donc pile-poil entre ces deux dates niveau influences, soit à la fin des années 90 période où le genre faisait du surplace et se contentait d’améliorer par petites touches ce que ces grands frères (américains essentiellement) avaient mis en place une décennie plus tôt. Donc à part quelques plans en palm-muting à la limite du slamming death-metal si cher à WAKING THE CADAVER par exemple (l’envolée finale de « Bound To Pain »), une poignée de gruik et un son de batterie un peu trop propre pour être honnête, cela bastouille quelque part entre MALEVOLENT CREATION pour le côté ultra-carré des riffs et CANNIBOULE pour les thèmes très ‘peace & love’ abordés. Pas d’intro à la con, pas de samples vus et revus et seulement une paire de solos mais dès le premier titre (« Incinerate ») un démarrage au quart de tour, équivalent death-métallesque de la blague débilos de ‘paf le chien’ : on rentre directement dans le lard, on ne tourne pas autour du pot et on ne lâche le morceau que trente-six minutes après. L’équivalent sonore d’un gros hamburger avec triple dose de fromage, bien gras mais qui, à deux heures du mat’ après une soirée passée à écluser les tartines d’houblon, fait un bien fou…

Alors même si le tout est téléphoné, chapeau bas à ces Gallois qui, comme les Suisses de REQUIEM, ont dû passer un week-end entier chez Bricorama pour dégotter tout ce qu’il fallait pour construire leur petite serre personnelle, tellement leurs pamplemousses fait maison ressemble à ceux qui poussaient il y a une douzaine d’années sous le soleil de Floride. Reste juste cette foutue pochette, à faire passer les dessins de votre nièce de quatre ans pour des œuvres d’art dignes d’être affichées au Louvre…


Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 12/20 | Nb de lectures : 11989