Ladies and Gentlemen sortez vos mouchoirs, voici venir le nouveau boys-band du death/black pop-corn à l'allemande ! Le seul morceau titre "Metamorphose", avec ses guitares rutilantes, rythmes entêtants et riff de synthé colossal digne de figurer sur le dernier Dornenreich, est à lui seul un tube calibré pour partir à l'assaut des porte-feuilles mainstream. J'entends par là, sans irrévérence aucune, la masse des métalleux plus ou moins occasionnels qui succombent peut-être plus facilement que d'autres aux effets tape-à-l'oeil sans être trop regardants sur le fond. Mais stop ! Je suis trop médisant avec Nebular Moon, car contrairement à leurs collègues glamours du type Graveworm ou Mystic Circle, ils ne sont pas loin d'en posséder, du fond, eux... En fait cet album respire le savoir-faire.

A défaut d'être tous des hits interplanétaires, les morceaux sont construits avec un sens aigu du rôle de chaque instrument. Les arrangements sont ultra clean et le son onctueux et carré comme un after-eight, juste puissant comme il faut pour ne rebuter personne. On assiste à de plaisants changements de cadence sans jamais y perdre en pêche. Quant à la dualité typique vocaux gutturaux et hurlés (ces derniers proches de Cradle Of Filth il faut bien le dire), elle est équilibrée et fait songer à un dialogue enfiévré entre deux psychopathes - impression confirmée par des paroles en allemand assez malsaines. En gros, ça sent fortement la bande de musiciens talentueux et expérimentés qui auraient bien voulu prendre la relève de Dissection, mais qui, faute de disposer de l'ingéniosité de composition innée d'un Nödtveidt, ont sacrifié à tout ce qui mouille les culottes des vampiresses néophytes teutones : des compositions linéaires, accrocheuses au possible et des synthés plutôt en avant qui crachent des mélodies sirupeuses à la chaîne. Tout cela est bien joli mais génère un gros souci en ce qui me concerne, c'est que la musique de Nebular Moon finit par être trop prévisible. On sent venir les plans dix secondes à l'avance et en général on ne se trompe jamais.

Demandez à un cinéphile rationnel ce qu'il pense de "Armaggedon" après se l'être tapé pour la cinquième fois de rang, vous obtiendrez sans doute une réponse proche de ce que je ressens après m'être investi quelques jours dans l'écoute de "Metamorphosis". Si j'ai un conseil à donner au groupe, c'est de mettre à profit leur évident potentiel pour nous sortir un truc un peu plus ambitieux la prochaine fois, sinon la popularité qu'ils ne vont pas manquer de traverser (surtout en Allemagne bien sûr) avec cet album risque fort de tourner au feu de paille.
Reste au bout du compte une bonne douzaine d'airs carton à siffloter gaiement sous la douche.




Rédigé par : Uriel | 7.5/10 | Nb de lectures : 6030