Depuis quelques années, sur la scène hardcore, si le beatdown est « à la mode » en Europe, c’est un peu, voire beaucoup, grâce à NASTY. La preuve même en France aujourd’hui, on voit fleurir des tas de groupes. Bon toujours après la bataille bien sur, car la hype beatdown est en train de disparaitre, mais quand même. Donc NASTY est apparu en 2004 des cendres de VanDamme et balance « Declaring War » en 2006. Dès lors, les belgo-teutons se sont imposés comme les patrons du beatdown européen, trône incontesté sur lequel ils sont assis depuis sept ans maintenant. « Declaring War » propose ce que vend le titre : de la guerre, de la violence et des moshparts à s’en arracher les adducteurs. Mais NASTY à toujours ce petit truc en plus : une présence, un esprit et une vraie qualité scénique. Les gars ne sont pas du genre à jouer les gros bras et à s’inventer une vie, non, eux ont toujours affiché cette attitude un peu jemenfoutiste, à la cool, limite bon enfant, tranchant avec leur musique taillé pour s’écharper entre potes.

Cette réédition, en plus de proposer un son légèrement nettoyé et remasterisé par Nicolas Declève, se voit dotée d’un tout nouvel artwork et surtout de sept morceaux bonus : l’intégralité de leur démo/e.p « The Beginning » et une nouvelle version de « Submission » featuring Monsieur Tim Williams (Vision Of Disorder) s’il vous plait. Au niveau du son, on remarque un petit gain de netteté et de clarté par rapport à la version d’origine qui sonnait un poil plus compact et sourd. Un bon point donc. Musicalement, on se rend compte que le disque supporte facilement le poids des années, six ans dans le milieu de la musique actuelle c’est une étérnité, et se montre toujours aussi efficace. On comprend aisément pourquoi le groupe s’est imposé d’entrée de jeu avec ce disque. De nombreux titres sont devenus des classiques du groupe : « Chaos », « Last Shirt » ou encore « Famebitch Holocaust » et conservent toute leur efficacité. Ce qui a fait de NASTY la référence qu’elle est aujourd’hui outre l’efficacité de ses morceaux c’est aussi la voix de Matthi qui apporte une vraie touche personnelle à leur son. L’ajout des titres de « The Begining » est un vrai plus car cela permet de revenir aux racines du groupe et surtout de découvrir des sonorités un peu différentes sur le morceau titre « The Begining » avec son chant « parlé » typique du hardcore straight edge flamand de la fin des nineties comme Facedown par exemple. Cela mixé avec le beatdown habituel du groupe donne un résultat vraiment intéressant, c’est d’ailleurs un peu dommage qu’ils n’aient pas plus exploré cette voie afin d’amené un peu de variation dans le chant et le son. Sur cette démo, on retrouve deux titres présents sur « Déclaring War », ce qui laisse tout de même quatre titres inédits plus le remix de Submission sur lequel Tim Williams amène toute sa maestria. Imparrable.

Une bonne réédition donc. Indispensable pour ceux qui veulent découvrir le groupe ou cet album et utile pour les collectionneurs dans l’âme ou simplement les fans du groupe. Puis à quelques semaines de la sortie d’un nouvel album, c’est toujours de retourner en arrière pour savoir et ne pas oublier d’où on vient.



Rédigé par : Seb On Fire | Ré-édition/ | Nb de lectures : 12317