NARTVIND - Until Their Ruin (Painkiller Records/Adipocere) - 23/04/2003 @ 14h43
En l’absence d’informations nettes sur ce groupe et ses origines, je peux seulement vous apprendre que Nartvind sont Belges et deviner sans prendre de risques inconsidérés que leur nom signifie « vent nocturne ». « Until Their Ruin » semble être leur première immersion longue durée dans le petit jacouzzi bouillonnant de l’underground. L’écoute de ce disque ne réserve pas spécialement de surprise, et traîne son lot de petites bavures imputables à un enregistrement à l’emporte-pièces – en l’occurrence on peut grincer les dents sur les parties de double-pédale qui, justement, « pédalent » dans une épaisse choucroute en fond de mix et tendent à sonner comme un agglomérat de grumeaux faisant hoqueter l’avancée générale de la musique aussi sûrement qu’un tapis irrégulier de gravats répandus sur le tarmac. Malgré tout, il n’y a là rien de plus rédhibitoire que le lot coutumier des productions estampillées du sceau de la nuit éternelle, et Nartvind disposent d’autres arguments à faire valoir. Jouant le dénuement par affiliation, leur black n’en a pas moins davantage à proposer que le riff syndical au kilomètre carré. Les morceaux alternent en bon équilibre les longues stations contemplatives où le pouls de la batterie bat faiblement avec des accélérations et des climats de tension soudaine plantés d’abord par des coups de colère vocaux véritablement déchaînés, mais aussi par une activité instrumentale qui n’hésite pas à emprunter nombre de variations, ne laissant jamais – ou si rarement – sur l’impression d’avoir tourné en rond dans le brouillard pendant cinq minutes à la recherche vaine du prochain riff. Nartvind prouvent par là que, même dans un style réputé pour sa monotonie et sa linéarité, abondance de notes ne nuit pas – surtout dans la mesure où les enchaînements choisis garantissent souvent une dynamique lisible qui permet de s’accrocher au scénario du titre et de faire fi de ses imperfections, un bon signe pour ceux que rebute habituellement le mariage du côté « raw » et de la vacuité musicale. Sur des morceaux comme « Blitzkrieg » ou « Flowing Blood », noirs et haineux, mais munis de fibrilles épiques, Nartvind m’évoque un croisement entre Burzum pour le son et l’atmosphère glauque, et Osculum Infame pour la détermination et l’amertume qui se dégagent des mélodies. Plus loin sur le primaire « Hail Self Destruction », Nartvind explorent timidement un penchant pour les rythmes plus enlevés tels que Carpathian Forest et leur controversé « black’n’roll » aiment les décliner, avant de retourner à la dévastation toute scandinave d’un « Valleys of Extermination » qui conclut l’album sur un modèle du genre avec ses escarpements rythmiques tranchés et ses herses de cordes perçantes ornées du rictus transi de la mort, campée en embuscade dans sa pèlerine d’ombres. En résumé, Nartvind ont bien appris leur leçon et, heureusement pour eux comme pour nous, ne se contentent pas de la réciter sans but, mais contribuent à perpétuer la tradition du black metal originel et figuratif avec un grimoire de sorcelleries à l’encre toute fraîche, et pas un des moins intéressants à lire !


Rédigé par : Uriel | 13/20 | Nb de lectures : 8241




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