NARBELETH - Through Blackness, and Remote Places (Folter) - 13/11/2015 @ 07h14
Des groupes cubains mon pote, tu n’en connais pas des masses. Je dirais même que, sauf si tu penses que Fidel Castro est le nom d’un chanteur de BM, tu n’en connais aucun. Et bien tu vas être un homme heureux. Et instruit. Grâce à ton poto Raziel – ignare comme toi jusqu’au jour de cette chronique – tu vas découvrir un nouveau soldat aux ordres de Satan. Un soldat qui rejette la vodka et qui carbure davantage au Cuba libre.
Narbeleth est en effet un rejeton de Satan. Son BM traditionnel est surprenant par le son dégagé, un son puissant, légèrement croustillant, qui sent le sable chaud, loin de la misère technique qu’on est en droit d’imaginer pour la contrée visée. "Sons of the Grand Cosmic Emanation" ou "Mesmerized by the Pale Ghost Moonlight" (influence Inquisition dans le nom des titres ?) servent ainsi un BM classique, un poil épique, gonflé de mélodies simples mais prenantes, alimenté par un son relativement organique et une voix puissante, juste ce qu’il faut.
La vitesse n’est pas le leitmotiv du groupe. Une certaine lenteur est même privilégiée, sans être doom. Cette lenteur sert bien le propos du groupe, qui laisse se développer des ambiances noires et légèrement répétitives, dans le bon sens du terme, hypnotiques, que des accélérations permettent de relancer avant essoufflement ("An Unholy Gathering" par exemple). Et lorsque la vitesse est utilisée comme structure même du morceau (sur "Delivering the Very Soul" ou "The Eternal Return" par exemple), c’est surtout pour souligner l’urgence d’une ambiance ou décrire le désespoir d’une situation. Les changements de rythmes sont fréquents ; ils alimentent la dynamique déjà intéressante des titres en évitant l’essoufflement et en offrant une variété appréciable.
Puis, chose rare pour ce qui semble être un one-man band, la basse est super audible ("Delivering the Very Soul" par exemple ou sur le départ de "The Eternal Return"). Elle apporte toute sa rondeur aux titres, son côté claquant aussi. Elle donne encore un petit côté heavy à certaines compos ("Delivering" encore ou le solo au début de "The Lightbringer").
Outre son côté exotique – qui ne se ressent pas à l’écoute de l’album – Narbeleth fait preuve de maturité. Ses compos, qui ne révolutionnent pas le BM, sont cependant travaillées, bourrées de rebondissements et d’arrangements (la batterie sur "The Lightbringer", l’emphase sur "The Eternal Return" ou sur "Through Blackness, and Remote Places") qui permettent de ne jamais lasser l’auditeur. L’ensemble est solide, bien exécuté, sans faute de goût. Tu ajoutes à ça une reprise de Judas Iscariot ("Gaze upon heaven in flames") et tu obtiens un petit produit sans prétention mais intéressant.
Cet album plaira aux amateurs de BM bien fait, pas surproduit, pas avare ni en mélodies ni en puissance et doté d’un artwork à l’ancienne.
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Narbeleth est en effet un rejeton de Satan. Son BM traditionnel est surprenant par le son dégagé, un son puissant, légèrement croustillant, qui sent le sable chaud, loin de la misère technique qu’on est en droit d’imaginer pour la contrée visée. "Sons of the Grand Cosmic Emanation" ou "Mesmerized by the Pale Ghost Moonlight" (influence Inquisition dans le nom des titres ?) servent ainsi un BM classique, un poil épique, gonflé de mélodies simples mais prenantes, alimenté par un son relativement organique et une voix puissante, juste ce qu’il faut.
La vitesse n’est pas le leitmotiv du groupe. Une certaine lenteur est même privilégiée, sans être doom. Cette lenteur sert bien le propos du groupe, qui laisse se développer des ambiances noires et légèrement répétitives, dans le bon sens du terme, hypnotiques, que des accélérations permettent de relancer avant essoufflement ("An Unholy Gathering" par exemple). Et lorsque la vitesse est utilisée comme structure même du morceau (sur "Delivering the Very Soul" ou "The Eternal Return" par exemple), c’est surtout pour souligner l’urgence d’une ambiance ou décrire le désespoir d’une situation. Les changements de rythmes sont fréquents ; ils alimentent la dynamique déjà intéressante des titres en évitant l’essoufflement et en offrant une variété appréciable.
Puis, chose rare pour ce qui semble être un one-man band, la basse est super audible ("Delivering the Very Soul" par exemple ou sur le départ de "The Eternal Return"). Elle apporte toute sa rondeur aux titres, son côté claquant aussi. Elle donne encore un petit côté heavy à certaines compos ("Delivering" encore ou le solo au début de "The Lightbringer").
Outre son côté exotique – qui ne se ressent pas à l’écoute de l’album – Narbeleth fait preuve de maturité. Ses compos, qui ne révolutionnent pas le BM, sont cependant travaillées, bourrées de rebondissements et d’arrangements (la batterie sur "The Lightbringer", l’emphase sur "The Eternal Return" ou sur "Through Blackness, and Remote Places") qui permettent de ne jamais lasser l’auditeur. L’ensemble est solide, bien exécuté, sans faute de goût. Tu ajoutes à ça une reprise de Judas Iscariot ("Gaze upon heaven in flames") et tu obtiens un petit produit sans prétention mais intéressant.
Cet album plaira aux amateurs de BM bien fait, pas surproduit, pas avare ni en mélodies ni en puissance et doté d’un artwork à l’ancienne.
Rédigé par : Raziel | 14/20 | Nb de lectures : 8268