Acronyme pour masquer un nom à rallonge imbitable, signature chez Lifeforce, titre d'album qui fleure bon le mauvais second degré à T-shirts bariolés... Les Californiens de NAME (pour "New Approach to Martyrs Expressions", rien de moins) avaient tout pour se faire passer pour un énième combo au layout myspace dix fois plus travaillé que ses titres. Mauvaise pioche ce coup-ci, mais bon, tant mieux, hein! Alors déjà ils sont trois, ce qui les empêchait de faire du deathcore parce que quand t'es guitariste/brailleur, tu peux pas faire la danse du crabe.

Et de deux, niveau influs, même s'il y a quelques accointances avec cette scène, ça a quand même pas grand-chose à voir. NAME étant à rapprocher de toute cette mouvance death/grind bordélique et hardcorisé, pense THE TONY DANZA TAPDANCE EXTRAVAGANZA, pense THE RED CHORD. Et pense à tes bouchons d'oreilles, parce que rien qu'à trois, niveau technicité et lattage sonore, ils te mettent cher. Alors certes, sur ce terrain-là, y'a déjà un paquet de choses qui ont été dites, va falloir songer à chercher la valeur ajoutée ailleurs. Pas besoin de fouiner bien longtemps, puisque c'est pas spécifié sur la bio, mais je mettrais ma main à couper que ces joyeux drilles se sont rencontrés à une réunion des schizophrènes anonymes. Et ce devait être les plus bavards. Parce qu'ils en ont des choses à exprimer, et sur un paquet de sujets: post-hardcore, stoner, jazz, post rock... Quand on est que trois, ça oblige à être polyvalent. Pas de lézard à ce niveau-là, puisque des instruments au chant, chacun des protagonistes se montre ultra versatile.

Alors oui, c'est décousu. 'Achement décousu. Et les morceaux tapant en moyenne dans les 6/7 minutes, on arrive souvent à la fin d'un titre sans réussir à se rappeler du début. Reste que ce mix d'influs restera toujours plus recommandable qu'un WAR FROM A HARLOTS MOUTH dans un registre quasi similaire. Malgré la multitude de sous-genres abordés, le feeling et la maîtrise sont là, les voix claires surprennent au premier abord mais sont pas dégueulasses, et l'étalage de genre sonne pas "grand écart pour l'esbrouffe". Un premier album plutôt convaincant donc, même s'il reste foutrement indigeste. 1h17 quand même. "Internet killed the audio stars", okay, mais pas la peine de remplir les CD à ras la gueule en contrepartie!


Rédigé par : Crown_Me | 14/20 | Nb de lectures : 12041