Tiens j’étais persuadé d’en avoir déjà chroniqué, du NAHEMAH, mais je retrouve pas la kro, je dois sûrement confondre. Je peux même pas repomper mon intro, du coup, ça va m’obliger à me creuser un peu la tête, nom d’un Vision Of Beuh ! Me rappelle simplement que ces 4 Espagnols ont complètement changé de direction sur leur précédent album, ‘The Second Philosophy’, passant d’un black-metal Prince de Luxien à un metal beaucoup plus atmosphérique et jazzy (les trve crieront sûrement ‘vendus). Vous l’aurez deviné, je m’en sors bien à chroniquer leur dernier skeud, le black n’étant pas ma meilleure marque de thé…

Enfin, je m’en sors bien, façon de parler ! En effet, le metal de NAHEMAH brasse tellement large que l’étiquette ne lui colle plus très bien à la peau. Attention, Mesdames et Messieurs, notre pot-pourri contient des hurlements, du chant clair, des riffs alambiqués, des breaks dévastateurs, du saxophone, des claviers, des arrangements atmosphériques, alors venez, venez, y en aura pour tout le monde, c’est pas cher, c’est qualité, c’est le Ibère-Metal, c’est NAHEMAH ! Les Espagnols peuvent enchaîner d’un thrash lourd à du post-rock sans sourciller, en ayant au passage navigué entre relents jazzy et nappes electro. Y a de quoi plaire du bobo à lunettes carrées au chevelu à patches Accept ! L’habituel écueil pour ce genre de groupes réside dans le fait qu’ils arrivent plus souvent à diviser qu’à rassembler, tant les différentes ‘scènes’ du monde du rock et du metal semblent étanches. Et cet album de NAHEMAH ne manque pas de confirmer ce lemme : les métalleux seront sûrement frustrés que ça ne bourrine pas ‘plus’, les post-rockeux fuiront dès les premiers growls, les fans d’electro riront à la première note de gratte saturée et les autres n’en auront rien à foutre, de toutes manières. Personnellement, après plus d’une dizaine d’écoutes, j’arrive à discerner les morceaux entre eux et à les retenir, ce qui est un exploit plus grand qu’une chronique de Cobra sans point d’exclamation ! J’avoue aimer ces groupes qui flirtent aux limites de chaque genre, mais s’ils y parviennent avec brio, c’est encore plus difficile de résister. Car techniquement, NAHEMAH donne pas sa part de tortilla aux clebards : du batteur qui sait autant marteler que caresser ses fûts en enchaînant les breaks aux guitaristes qui jonglent avec multiples grattes et effets, il faudrait être sacrément râleur pour y trouver à redire. Par contre, le hurlement du chanteur finit, lui, par gonfler sérieusement, au point que les passages chantés ou simplement instrus nous paraissent salvateurs et reposants ! Le groupe aurait aussi pu doser un peu mieux la longueur de certains morceaux comme sur l’interminable Under The Mourning Rays surtout, alors que la grosse minute In The Air fait passer ce morceau pour un inutile interlude. Enfin, de manière générale, la production clinque suffisamment pour venir taper la nique à pas mal de combos majeurs ricains et européens, on sent que le label mise quelques euros sur eux, sûrement encouragés par le succès d'estime de groupes tels que Ephel Duath ou Yakuza...

Ce pot-pourri espagnol est ma foi de fort bonne qualité, même s’il risque d’en dérouter plus d’un au point de les perdre totalement. Ceux qui peuvent s’enfiler Ephel Duath autant que Godspeed You Black Emperor ! et autres Venetian Snares y trouveront certainement leur compte, pour peu qu’ils ne soient pas trop exigeants sur le chant ou tolérant des arrangements parfois malvenus. Un groupe qui pourrait prendre une belle ampleur s’il atterrissait sur un gros label. Pour résumer en un mot : Na-Aime-Moi !


Rédigé par : Candiria-Thon | 13/20 | Nb de lectures : 11878