"ΖΗΤΩ Ο ΘΑΝΑΤΟΣ" aka "Long Live Death", restera comme un tournant dans la carrière musicale des grecs de NAER MATARON. D'une part car il s'agit du premier album sortant après les révélations concernant les activités extra musicales de son leader Kaiadas et d'autre part car il marque le début d'une nouvelle ère dans la discographie du groupe, ponctuée par le départ du vocaliste Vicotnik. Je ne m'étendrai pas sur les faits qui ont alimenté les dernières discussions relatives au groupe, je tiens juste à préciser que "Long Live Death" ne fait en rien l'apologie d'une quelconque idéologie, là-dessus les grecs restent fidèles à eux même et sont toujours de fervents disciples de l'occultisme. Je suis également conscient que certains n'hésiteront pas à vilipender NAER MATARON sans même ce soucier de ce que le trio à proposer avec ce nouvel et septième album. Cela ne m'empêchera pas de dire à quel point "Long Live Death" s'est révélé être une excellente surprise après un "Praetorians" qui n'avait pas franchement convaincu.

Exit donc Vicotnik et surtout exit le black metal! Avec "Long Live Death", NAER MATARON s'est mis en mode rouleau compresseur en décidant d'opter pour un death metal massif et résolument obscur. Une courte narration de la chanteuse Jarboe en guise d'introduction et déboule "Apocalypse of the Ancient One", entrée en matière des plus brutale donnant le tempo pour le reste de "Long Live Death". Impossible de ne pas penser aux quatre premiers méfaits d'AZARATH tant l'influence des polonais est ici omniprésente, du chant ultra guttural au batteur qui ne lève jamais le pied, en passant par des riffs evil à souhait, NAER MATARON semble avoir fait de la Pologne sa patrie d'adoption. Il faut dire qu'en ayant été enregistré au Hertz Studio sous la houlette des frangins Wiesławski, cet opus ne pouvait sonner autrement que comme un skeud de brutal death polonais. C'est aux premiers abords l'impression laissée par cet album, mais au détours de la déferlante de blasts on tombe parfois sur des breaks lancinants que n'auraient pas renié les américains d'IMMOLATION, ceux de "I am Lucifer, Messenger of Your Death" et "Faceless Wrath of Oblivion" en sont les meilleurs exemples. Les grecs ne sombrent pas pour autant dans le pastiche de groupes déjà existants, mais ils ne se gênent pas non plus pour aller y puiser une inspiration démoniaque qui se ressent tout au long de "Long Live Death".

La seule ombre au tableau pourrait être un manque de diversité, comprenez par là que le nouveau batteur, Asmodeus Draco Dux, joue pied au plancher de la première à la dernière seconde, cependant l'album est très court, ce qui ne laisse pas à la monotonie le temps de s'installer. Au contraire même, NAER MATARON a volontairement choisit de nous livrer ici un album compact pour accentuer l'effet baffe dans la gueule. Malheureusement, cet album arrive un poil trop tard compte tenu de ce que nous avons appris récemment, je ne me fais pas d'illusion et je sais que certains choisiront délibérément de ne pas lui accorder sa chance, ce qui est bien regrettable car "Long Live Death" est une véritable tuerie!


Rédigé par : wasted | 16/20 | Nb de lectures : 13586