Mine de rien, cela fait plaisir un vrai, ‘simple’ groupe de death/doom. Quand je dis ‘simple’, c’est sous-entendu sans chant féminin, ni plans prog’, ni claviers envahissants, ni parties limite ambiant. Non, en gros, les Belges de MY LAMENT sont fiers d’œuvrer dans un style assez aéré, limite plus proche d’un death-metal mélodique légèrement ralenti, et ne se sont pas laissés tenter comme des bleus d’essayer d’être les plus morbides ou les plus lents de la Terre. En plus des inévitables influences ANATHEMA (période clair-obscur, ‘The Silent Enigma’), leur premier album fait donc un peu penser à SWALLOW THE SUN en plus brutal, notamment dans cette façon de conglomérer ces influences dans un ensemble prêt à l'emploi et facile d'approche, OFFICIUM TRISTE ou au MY DYING BRIDE des débuts, lorsque ces derniers étaient encore un peu englués dans les douves du méchant métal-de-la-mort.

D’ailleurs, même si ‘Broken Leaf’ est leur premier album, on sent bien derrière l’expérience acquise par ces forçats de la scène underground (leur nouveau chanteur Bert par exemple y traîne ses basques depuis 1991), une impression entérinée par la production très propre du studio CCR (ABORTED, NO RETURN, etc.) et la sobriété et surtout le blanc immaculé du livret. Par contre, cette volonté louable de flirter autant avec les fans de doom que de death se traduit aussi par un disque un peu trop poli, du moins pour ceux qui aiment se passer la corde du cou en s’annihilant de ‘funeral doom’. En gros, en donnant l’impression d’être plus un groupe de death s’essayant au doom qu'autre chose, qui plus est avec un goût certain pour des titres dépassant facilement les six minutes, MY LAMENT nous fait certes gentiment headbanger mais en contrepartie n’arrive pas vraiment à nous saisir par les cheveux et à nous plonger la tête dans la mélasse noire de notre propre dépression. Allez hop, régime au charbon strict et séjour de six mois dans une cave finlandaise pour tout le monde !


Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 12/20 | Nb de lectures : 10405