MY DYING BRIDE - A Map of All our Failures (Peaceville) - 26/02/2013 @ 08h28
Mieux vaut tard que jamais, Part II

L'univers si spécifique de My Dying Bride, synthèse de doom/death et d'éléments gothiques, est un modèle rare de constance et de longévité. Mais chaque médaille a son revers et pour les Anglais il s'agit de se renouveler dans un cadre défini. Avec 2 décennies et désormais 12 albums studio à leur actif (sans compter les EPs), cette tâche s'avère à chaque fois plus difficile. On a pu le constater ces dernières années, les fans de MDB se sont scindés en 2 familles antagonistes.
La première, constituée de fidèles et de nouveaux venus, soutient le sextet contre vents et marées. La seconde, composée de fans de la première heure et d'amateurs d'évolution, est nettement plus critique. Inconditionnel de MDB au temps de leur gloire (mid 90s), j'admets avoir décroché au moment de la sortie du pourtant relativement séduisant Songs of Darkness, Words of Light. Ce nouvel album m'a permis de me remettre à la page tout en confrontant mes mauvaises impressions à la réalité du groupe en 2012. Ma vision de My Dying Bride? Celle d'un groupe frileux en panne d'inspiration, dont l'esprit se serait dilué au fil du temps et d'un usage abusif de musiciens 'stagiaires'. Vous l'avez compris, A Map of All our Failures n'arrive pas en terrain conquis.

Avant d'en venir aux faits, rappel des derniers évênements. Entre un album considéré comme le maillon faible de leur discographie (A Line of Deathless Kings) et le départ de 2 membres (dont le bassiste originel Adrian Jackson), la période 2006-2007 a malheureusement validé l'idée de déclin que je pressentais. Mais les coups de mou ça arrive même aux meilleurs et la fidélité de la fan-base a fait le reste. En dépit de ses difficultés chroniques de batteur et de claviériste, la troupe emmenée par le charismatique chanteur Aaron Stainthorpe et le guitariste/gardien du temple Andrew Craighan a su rebondir. Premier signe de réactivité, le retour du violon sur le convaincant For Lies I Sire, assurant le buzz auprès des nostalgiques. Néanmoins les Anglais ont admis que l'instrument n'aurait plus l'importance qu'il avait du temps du regretté Martin Powell. Tant pis, c'est toujours ça de pris. Le deuxième signal fort, c'est Evinta. Pour fêter les 20 bougies de My Dying Bride, Aaron Stainthorpe a mené à bien un projet prévu de longue date, à savoir la relecture façon Elend/Dark Sanctuary de leur discographie, le tout sur un triple-album. Evinta a ainsi prouvé que My Dying Bride avait encore quelques cartouches en réserve...

Dont acte quelques mois plus tard avec la sortie de l'EP The Barghest o' Whitby. Si l'optique d'un retour aux sources était prévisible après Evinta (à l'instar de The Light at the End of the World succédant à 34.788%... Complete), celui de pousser le bouchon aussi loin ne l'était pas. Proposer un unique titre de plus de 27 minutes relevait de l'inédit. Ce challenge s'est accompagné d'une production à l'avenant et d'une thématique issue du folklore britannique inhabituelle pour My Dying Bride. Une démarche intéressante s'accompagnant de surcroît du retour de Shaun Taylor-Steels, batteur du groupe de 1999 à 2006. A l'arrivée, cet EP, prometteur dans l'intention, est plutôt anecdotique. Une bonne initiative quand même d'un groupe dont on ne peut que saluer l'intégrité et le sérieux. A ce propos je note une qualité en hausse des visuels. Rhett Podersoo (sud-africain basé à Londres) déjà à l'oeuvre pour For Lies I Sire a repris du service pour A Map of All our Failures. Pour ce qui est de la prod, les Anglais sont, comme souvent, retournés aux studios Academy de l'inamovible Mags. La garantie d'un travail de qualité mais de facture classique.

Les 1ères écoutes le confirment, A Map of All our Failures est un album homogène et solide, mais sans surprise, s'inscrivant dans la tradition My Dying Bride. Orienté guitares avec des arrangements claviers/violons seulement présents aux moments jugés opportuns, cet opus témoigne d'une réelle maîtrise, notamment Aaron Stainthorpe dont la palette vocale est plus nuancée que jamais (et mixée en avant). Le groupe joue sur les détails et les dosages, s'efforçant de varier structures et tempos. Techniquement c'est du beau boulot, difficile de trouver à redire, surtout que le retour de Shaun Taylor-Steels a remis de l'ordre dans la section rythmique. Le reste est affaire de vécu et de perceptions, l'éternelle histoire du verre à moitié vide ou à moitié plein.

Le doom mélodique de l'introductif Kneel Till Doomsday évolue vers un death metal frénétique ponctué par un violon inquiétant. De The Poorest Waltz on retiendra le chant clair d'Aaron et un bon travail mélodique. Le violon est bien présent et la paire Craighan/Glencross s'autorise quelques discrètes notes d'acoustique. A Tapestry Scorned s'avère être le morceau le plus riche de l'album avec son passage death, des leads façon larsens, une batterie quasi-tribale et des claviers façon orgue. Like a Perpetual Funeral c'est la complainte atmosphérique, le lent crescendo funèbre. Le morceau-titre redonne la parole au violon qui rappellera immanquablement de bons souvenirs aux fans de la période Powell. Hail Odysseus semble vouloir casser la routine avec sa rythmique hachée, son tapis de double et ses vocaux scandés. Within the Presence of Absence démarre et se conclut par un violon qui fait toujours son effet. Quant à Abandonned as Christ qui ferme la marche, on note un gros travail de guitares (l'hypnotisante intro) soutenues par des claviers et choeurs de fin du monde.

A Map of All our Failures manque de diversité et force est de reconnaître que la magie des 90s n'est plus là, mais une fois de plus My Dying Bride parvient à retarder son enterrement en offrant un album travaillé et abouti. Statu quo donc, les satisfaits le resteront et les déçus également. Reste à vous situer et à attendre la prochaine livraison des Anglais, qui ne saurait tarder...




Rédigé par : forlorn | 13/20 | Nb de lectures : 14922




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Commentaire
FelixRome
IP:90.84.146.229
Invité
Posté le: 26/02/2013 à 08h54 - (106235)
"2 décades et désormais 12 albums studio": en vingt jours???

grozeil
Membre enregistré
Posté le: 26/02/2013 à 09h21 - (106238)
Pas d'accord, du tout. C'est un bel album que MDB nous livre là, peut être pas le plus marquant de leur disco (qui reste à mon sens The Dreadful Hours), mais qui mérite joli un 15/20 (qui a dit que je chipote pour 2 points?)




iormungand
Membre enregistré
Posté le: 26/02/2013 à 09h25 - (106240)
d'accord avec Grozeil, l'album mérite un bon 15/20. Cet album est pour moi bien supérieur à For Lies I sire. Comme le mini l'était tout autant (il a tourné en boucle), là ou For Lies me semblait un peu plus...commercial...



forlorn
Membre enregistré
Posté le: 26/02/2013 à 09h34 - (106241)
@ FelixRome: Bien vu, boulette corrigée.

Sinon j'assume cette note, y a de bons moments, mais c'est encore et toujours de la redite. Pris à part cet album est bon, mais il ne soutient pas la comparaison avec les 1ers.

poypoy
Membre enregistré
Posté le: 26/02/2013 à 09h44 - (106242)
Il soutient largement la comparaison avec les premiers pour ma part ... sauf que c'est le 12è, et oui, pour certains, comme pour moi, ça finit par lasser. Je continue à aimer, mais je n'y retrouve plus l'étincelle de la période "angel and dark river"
Pour quelqu'un qui les découvrirait là, c'est un putain de bon album ... pour les autres, c'est juste un album de plus !

ego
Membre enregistré
Posté le: 26/02/2013 à 09h59 - (106243)
Comme Forlorn j'ai décroché après le très bon Songs of darkness.... J'ai trouvé les albums suivants au mieux monotones, au pire maladroits et je regrette profondément que l'audace de 34.788 %... ne soit plus de mise. Evinta, l'énorme blague, était d'un ennui agaçant.

Pour celui-ci j'ai cru un instant au retour en grâce et puis non. Quelques bons points, avec notamment un Aaron très bon qui tente de nouvelles pistes (Vocaux harmonisés entre autres), et ça et là d'assez bonnes compos... mais l'inspiration des grandes heures n'est toujours pas là. On attendra le suivant.





Nightwanderer
Membre enregistré
Posté le: 26/02/2013 à 10h03 - (106245)
Je trouve l'album très solide.
C'est du My Dying bride et on sait ce que l'on vient chercher.
Il y quelques très bon titres et quelques uns moins marquants mais en tout cas il redresse la barre après les moyens "For Lies I Sire" et l'EP "Barghest O Witby" exagéremment long peu inspiré et poussif.
L'album est proche sans toutefois l'égaler de "Songs of Darkness Words of Light".



nightswan
Membre enregistré
Posté le: 26/02/2013 à 10h25 - (106246)
For Lies I Sire est le premier album studio de MDB que je n'ai pas acheté, ça m'a fait bizarre de faire l'impasse après autant d'années d'achats incontournables (même syndrome avec ANATHEMA, WTF les anglais ??!)
Cette chro me donne un peu l'envie d'y jeter une oreille, mais c'est clair qu'ils tournent un peu en rond, musique plus trop inspirée même si la patte MDB est reconnaissable.

levelu
Membre enregistré
Posté le: 26/02/2013 à 10h32 - (106248)
Pareil sentiment mitigé, mais surtout c'est le son de batterie qui me gêne, qu'est-ce qu'il est faiblard ....



panzerfaust
IP:85.2.193.136
Invité
Posté le: 26/02/2013 à 10h42 - (106249)
Ce MDB est clairement l'album qui aurait du suivre "Songs of Darkness Words of Light". Sans atteindre la virtuose de ce dernier, je trouve que A Map est un bon cru. Alors bien sûr il n'égale pas les 3 meilleurs que sont pour moi Turn Loos, The Angel et The Dreadful!

Les fautes de goûts présents sur les 2 précédents (longueurs révélatrices d'un manque flagrant d'idées sur A Line, et aspects plutôts kitch sur For Lies sans compter ce Bring me Victory que je déteste) ont a mon sens été évitées içi.

Mention spéciale au morceau titre, sur lequel Andrew nous sort dans les premières minutes un riff d'outre-tombe complétement FuneralDoom!

Je trouve un MDB en bonne forme que ce soit pour l'album ou en live sur cette dernière tournée, tout comme Paradise Lost d'ailleurs! Ces 2 pilliers du doom anglais ont encore de belles choses à nous raconter! Pour anathema je serais un peu plus pessimiste...

pound
Membre enregistré
Posté le: 27/02/2013 à 00h09 - (106260)
Un album bien médiocre, certes meilleur que "For Lies", les deux EPs qui ont suivi et surtout "Evinta" (et il ne faut pas insulter Elend et Dark Sanctuary en accolant leurs noms à cette grosse bouse infâme).

C'est quand même triste de voir ce qu'est devenu ce groupe, qui avait réussi un sans faute jusqu'à "The Dreadful Hours" et a sorti ce qui est, pour moi, l'équivalent métal de "Within the Realm of a Dying Sun" : "Turn Loose the Swans" (un album si inattendu après "As the Flower" et que j'ai écouté en boucle pendant des mois à l'époque).



P-L
IP:109.8.56.94
Invité
Posté le: 02/03/2013 à 13h40 - (106344)
Je verrais plutôt "Evinta" comme un enchantement, propice à la rêverie.

forlorn
Membre enregistré
Posté le: 25/02/2014 à 14h06 - (111140)
Ajout du clip de The Poorest Waltz.

Les séquences d'animation bénéficient de la même réalisation que celles de Gatherer of the Pure du groupe A Forest of Stars.

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