MYSTRIA - The Dark Crusade (Autoproduction/Underclass) - 29/04/2009 @ 08h58
"The Dark Crusade" est le premier album de Mystria, combo français pratiquant un heavy metal traditionnel aux accents thrash prononcés. Autoproduit, ce disque représente l’aboutissement de plusieurs années de travail qui ont notamment permis au groupe de sillonner les scènes du Sud de la France et d’enregistrer une démo 5 titres (Queen Of Hell) en 2003.
Le morceau d’ouverture, « Come To Mystria », excellent au demeurant, laisse présager du meilleur pour la suite. Le chanteur, Guillaume Codina, impressionne d’entrée de jeu en alternant avec aisance les vocaux graves et les parties suraiguës, qui ne sont pas sans rappeler Rob Halford. Talentueux, l’homme est assurément l’un des meilleurs atouts de Mystria. Les titres suivants confirment notre première impression : le groupe propose un heavy musclé très typé 80’s, et enchaîne les riffs meurtriers, comme sur ce « Demon Eyes » influencé par Judas Priest. Incontestablement déconseillée aux fillettes, la musique des Sudistes se démarque quelque peu de la scène power metal actuelle car plus sombre, parfois à la limite du malsain. Bref, point de happy metal par ici, mais bien un heavy énergique, épique et thrashisant. Pour une autoproduction, le son est plutôt correct, si ce n’est quelques défauts regrettables ici et là, concernant en particulier le son des guitares, très brut.
Pourtant, dès la quatrième plage, « The Curse », Mystria tombe dans certains travers qui rendent l’écoute de "The Dark Crusade" moins agréable que prévue : titres dispensables (« Wickedness », « Last King », très poussif…), complexification à outrance de certaines compositions, soli de guitare techniques et bien exécutés mais manquant de variété… On regrettera à ce titre que certains soli signés Christophe Auger ne soient pas mieux insérés dans les morceaux. Le bonhomme est pourtant doué (comme le montrent par exemple ses interventions bien senties sur « Treason ») mais ses envolées néo-classiques sont quelquefois purement et simplement à côté de la plaque. L’ensemble est donc contrasté, entre de très bons titres (« Come To Mystria », « Treason », « The Dark Crusade »), et d’autres plus faibles, comme « The Witch » sur lequel les harmonies de guitare sonnent carrément faux. Dommage au final que ces éléments viennent tempérer notre enthousiasme initial.
Parlons maintenant du livret de l’album qu’Underclass nous a gentiment fourni. Saluons d’abord l’artwork, très chargé mais néanmoins réussi, réalisé par Yohan Dupuis. Notons ensuite les très nombreuses approximations qui font mal aux yeux lorsque l’on se penche sur l’objet : fautes de frappes malheureuses (Guillaume Codina est le « singuer » du groupe, dès la première ligne ça passe difficilement…), polices de caractères très variables, ordre des chansons inversé etc… Mais passons sur ces éléments qui ne sont peut-être après tout pas totalement imputables à nos amis sudistes. On côtoie par contre l’inacceptable en parcourant les paroles des morceaux, rédigées dans un anglais que ne renierait pas un enfant de CP. Je grossis forcément le trait, mais franchement, entre la pauvreté du langage utilisé et les fautes grammaticales grossières, on se demande bien comment nos amis anglo-saxons vont comprendre le dialecte dans lequel le groupe essaie de communiquer avec eux.
En restant objectif, et malgré tout le respect que l’on peut avoir pour le travail passionné de Mystria, la copie est à revoir. On mettra notamment en avant la nécessité de travailler davantage les paroles des chansons et le besoin de simplifier certains morceaux pour ne pas perdre en route l’auditeur. Car, indéniablement, lorsque Mystria se contente d’aller à l’essentiel, le résultat est de qualité. Mystria peut et doit en tout cas mieux faire.
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Le morceau d’ouverture, « Come To Mystria », excellent au demeurant, laisse présager du meilleur pour la suite. Le chanteur, Guillaume Codina, impressionne d’entrée de jeu en alternant avec aisance les vocaux graves et les parties suraiguës, qui ne sont pas sans rappeler Rob Halford. Talentueux, l’homme est assurément l’un des meilleurs atouts de Mystria. Les titres suivants confirment notre première impression : le groupe propose un heavy musclé très typé 80’s, et enchaîne les riffs meurtriers, comme sur ce « Demon Eyes » influencé par Judas Priest. Incontestablement déconseillée aux fillettes, la musique des Sudistes se démarque quelque peu de la scène power metal actuelle car plus sombre, parfois à la limite du malsain. Bref, point de happy metal par ici, mais bien un heavy énergique, épique et thrashisant. Pour une autoproduction, le son est plutôt correct, si ce n’est quelques défauts regrettables ici et là, concernant en particulier le son des guitares, très brut.
Pourtant, dès la quatrième plage, « The Curse », Mystria tombe dans certains travers qui rendent l’écoute de "The Dark Crusade" moins agréable que prévue : titres dispensables (« Wickedness », « Last King », très poussif…), complexification à outrance de certaines compositions, soli de guitare techniques et bien exécutés mais manquant de variété… On regrettera à ce titre que certains soli signés Christophe Auger ne soient pas mieux insérés dans les morceaux. Le bonhomme est pourtant doué (comme le montrent par exemple ses interventions bien senties sur « Treason ») mais ses envolées néo-classiques sont quelquefois purement et simplement à côté de la plaque. L’ensemble est donc contrasté, entre de très bons titres (« Come To Mystria », « Treason », « The Dark Crusade »), et d’autres plus faibles, comme « The Witch » sur lequel les harmonies de guitare sonnent carrément faux. Dommage au final que ces éléments viennent tempérer notre enthousiasme initial.
Parlons maintenant du livret de l’album qu’Underclass nous a gentiment fourni. Saluons d’abord l’artwork, très chargé mais néanmoins réussi, réalisé par Yohan Dupuis. Notons ensuite les très nombreuses approximations qui font mal aux yeux lorsque l’on se penche sur l’objet : fautes de frappes malheureuses (Guillaume Codina est le « singuer » du groupe, dès la première ligne ça passe difficilement…), polices de caractères très variables, ordre des chansons inversé etc… Mais passons sur ces éléments qui ne sont peut-être après tout pas totalement imputables à nos amis sudistes. On côtoie par contre l’inacceptable en parcourant les paroles des morceaux, rédigées dans un anglais que ne renierait pas un enfant de CP. Je grossis forcément le trait, mais franchement, entre la pauvreté du langage utilisé et les fautes grammaticales grossières, on se demande bien comment nos amis anglo-saxons vont comprendre le dialecte dans lequel le groupe essaie de communiquer avec eux.
En restant objectif, et malgré tout le respect que l’on peut avoir pour le travail passionné de Mystria, la copie est à revoir. On mettra notamment en avant la nécessité de travailler davantage les paroles des chansons et le besoin de simplifier certains morceaux pour ne pas perdre en route l’auditeur. Car, indéniablement, lorsque Mystria se contente d’aller à l’essentiel, le résultat est de qualité. Mystria peut et doit en tout cas mieux faire.
Rédigé par : up the irons | 11/20 | Nb de lectures : 11226