Comment décrire la musique de Mysterium ? La chose ne va pas être évidente, le groupe allemand ayant choisi d’évoluer dans un registre assez varié ou de multiples influences se rejoignent. La mise en place des morceaux a du être ardue et un tel mélange ne peut être réussi qu’avec une production sans faille, ce qui est le cas sur cet album. Tous les instruments sont mis en valeur et aucun n’est relégué au second plan. De quoi sont faits les morceaux me direz vous ? Et bien on peut trouver au sein d’un même morceau des éléments empruntés à plusieurs styles. Le groupe a semble t-il voulu se démarquer de l’étiquette dark gothic qu’on lui avait collé sur son précédent opus « glowering facades of the night » en s’essayant à quelque chose de plus expérimental.

L’album commence par l’éternelle intro aux synthés, celle ci laisse la place à la première véritable composition qui débute sur un rythme soutenu qui va en s’atténuant au fil des minutes. On y trouve pêle-mêle des vocaux clairs à la arcturus/yearning (en moins brillant, et parfois un poil juste) des rythmiques thrash moderne, des vocaux typés black, des passages doom dark (majoritaires) des nappes de synthés et quelques passages sortis d’un album de black sympho comme on en fait des milliers. Voilà tous les ingrédients mis à la disposition du groupe. Celui ci, grâce a une recette savamment gardée secrète mélange le tout et nous prépare huit compositions loin d’être indigestes ; ce n’est pas parce qu’on mélange de bons ingrédients qu’on obtient un tout cohérent, cela peut vite devenir soupesque. La musique obtenue est quand même réservée à un public averti avec un palais, je veux dire des oreilles, sensibles. Les passages plus ou moins calmes se succèdent au long des morceaux sans suivre un schéma préétabli. Début rapide puis atténuation du rythme sur le deuxième morceau ; début lent puis accélération sur le troisième. Histoire de varier les plaisirs, on trouve une intro à la basse et aux synthés sur le morceau suivant qui à mon sens est le plus réussi de l’album, les guitares à la sauce suédoise n’y sont peut être pas étrangères. Le mélange chant clair sur les refrains et chant dark prend ici toute son ampleur (et pour les gourmands, un zeste de vocaux trafiqués sur la fin). Le morceau qui débute calmement se termine globalement de façon plus vive, les changements de rythmes étant quand même assez nombreux au sein du morceau il est difficile de schématiser, des breaks bien pensés assurent cependant la fluidité de l’ensemble. On retrouve résumé en quelques minutes tout ce que le groupe est capable de proposer.

Le reste de l’album est à l’image de ce morceau, un mélange de styles. Seul le cinquième dénote du reste avec la présence exclusive de chant féminin et de quelques murmures, le tout sur une musique très aérienne. A noter pour les connaisseurs, Markus B. d’Autumnblaze apparaît en tant que « guest vocalist » sur l’album.

L’écoute est plaisante mais vu le genre de musique proposé il est difficile de retenir quelque chose de précis. Le tout est très bien construit, les différents passages s’enchaînent bien mais rien ne reste instantanément gravé dans la tête après une seule écoute. Il faut que l’auditeur prenne le temps de se plonger dans l’album à plusieurs reprises avant d’en retirer quelque chose. C’est bien fait, j’insiste dessus, mais il manque quand même la petite touche de génie qui aurait fait toute la différence. La prochaine fois sera peut être la bonne, le groupe est jeune, il a encore le temps de bien vieillir.




Rédigé par : Dark Tranquilou | 14.5/20 | Nb de lectures : 7544