Vous ai-je déjà entretenus de ma passion pour Myrkvar? C'est un peu normal, puisque je découvre le groupe néerlandais avec son premier album. Formé en 2003, Myrkvar sort l'année suivante une première démo intitulée On Broken Wings et dont le contenu est du black metal. Puis, comme bon nombre de groupes, la formation fait son coming-out pagan après avoir découvert le papier toilette parfumé et se met à faire du viking metal. Myrkvar propose le titre "I Viking" en 2006 sous la forme d'un single, suivi d'un autre single en 2008. La formation est alors à la recherche d'un label pour sortir son album enregistré en 2006-2007. Pour étoffer son catalogue "dans le vent", c'est Shiver Records qui s'y colle pour ce Als Een Woeste Horde, où figurent d'ailleurs deux titres des sorties précédentes. A la lecture de ce parcours ô combien commun de nos jours, vous aurez soupçonné l'évidence.

Donc, Myrkvar propose un folk metal basique, avec les mélodies habituelles qui poussent par terre en Allemagne tous les quatre matins. Le groupe a l'avantage de compter dans ses rangs une violoniste. La blonde (probablement très grande puisqu'elle est néerlandaise) propose de douces mélodies qui se retiennent pas mal, ma foi. Hélas, le groupe compte aussi dans ses rangs un guitariste dont l'unique but est de reproduire les thèmes du violon pendant 49 minutes. Bon, j'exagère un poil, car il repompe aussi le synthé, voire il joue tout seul des riffs sans intérêt, histoire de faire quelque chose quand le violon n'est pas là. Mais son utilité reste très contestable.

Et je vous ressers évidemment mon grief habituel sur les groupes qui oublient de faire du metal. Le genre est encore une fois réduit à son plus simple appareil, se contentant de donner un côté électrique aux lignes folk ou d'offrir une option bourrinage sans jamais donner une âme au projet. Myrkvar tente des passages énergiques où la mélancolie amenée par les vibrations du violon. Mais rien n'y fait et les riffs s'enchaînent sans provoquer l'émoi tant désiré.

L'album a été coulé au Studio Touché de Nijmegen, d'où provient notre quintet (et également The Gathering, si je ne m'abuse). Le son reste honnête pour une production maison mais il est très loin du formidable. La batterie a un côté baril. Alors que l'ensemble des instruments est audible, la guitare grésille au second plan, ce qui ne milite pas en sa faveur non plus. Hormis le violon qu'on entend bien, les chants clairs sont également bien faits. La voix énervée, typée black, ne marquera pas vos écoutes. La mise en place est satisfaisante, ce qui est un point positif.

Au bilan, le genre de sorties qui pullulent et qui n'a aucun intérêt à mes oreilles.


Rédigé par : Prince de Lu | 08,5/20 | Nb de lectures : 10250