MYRATH marque une grande première pour moi, en effet c'est la première fois que je chronique l'album d'un groupe tunisien. Heureusement ce « Hope », second album du groupe après l'autoproduit « Double face » de 2005 uniquement disponible en Tunisie, est bien plus remarquable par son contenu musical que par son origine géographique. Autant le dire tout de suite je suis particulièrement enthousiaste! MYRATH a été formé par son guitariste Malek Ben Arbia quand il était âgé de 13 seulement (il en a 19 maintenant si mes calculs sont bons), ce garçon est venu à Nancy pour étudier au MAI. Autre personnalité importante du groupe le claviériste/chanteur Elyes Bouchoucha est lui diplômé du conservatoire de Tunis. Le groupe a ouvert pour ADAGIO ce qui lui a permis de rencontrer Kevin Codfret (le clavier d'ADAGIO) qui produit cet album.

MYRATH nous propose un album de prog-métal, puissant et gorgé d'influences diverses notamment la musique maghrébine mais aussi le jazz, le funk ou classique. L'énergie n'est jamais oubliée et les breaks sont nombreux et variés parfois très surprenants. Les titres sont longs voire très longs mais ne produisent jamais d'ennui.

L'album commence avec une intro (nommée « intro ») à base de musique traditionnelle du Maghreb, c'est composé et ça dure quand même 2 min, c'est un « vrai » titre. Directement enchaîné commence « Confession » avec d'entrée une grosse gratte et tout de suite un passage progressif, le chant de Elyes est assez agressif, le clavier et l'ambiance sont orientaux, il y a des choeurs, un break au piano classique (solo), suivi par break jazzy-funky, le morceau se termine sur une fin néo-classique. Le troisième titre « Hope » débute rapidement sur une partie instrumentale, le clavier et certaines guitares ont des sonorités orientales, on a toujours une grosse guitare mais le chant est plus posé avec quelques vocalises arabisantes. On a droit à un passage speed pour des solos de guitares. Les break et changements de rythme sont, encore une fois nombreux (break calme à la basse puis changement d'ambiance avec des vocaux presque black, puis passage urgent). La fin de ces presque 9 min est en décrescendo. Le groupe claque un gros riff power en intro de « Last Breath », la voix est étouffée, mais le chant redevient agressif (il y a même un growl ou deux!), l'ambiance est de nouveau maghrébine, notamment avec des percussions traditionnelles). Les claviéristes en herbe se réjouiront d'un long solo de synthé. Sur un intro au piano typée film d'horreur, commence le morceaux fleuve avec près de 12 min « Seven Sins », l'ambiance du morceau assez sombre avec une grosse guitare, un solo de piano typé classique. Un petit passage speed sautillant suivi par break planant (floydien) puis nouveau passsage speed. Un break piano/chant aérien puis une relance sur du jazz brésilien! On revient sur le thème d'intro pour la fin du titre, c'est tellement varié qu'on ne voit pas le temps passer. « Fade away » est une sorte de ballade qui passe sans être extraordinaire (c'est le seul titre un peu moyen du disque). Pour ce remettre de la ballade MYRATH nous propose un titre agressif avec «  All my fears » , grosse guitare, chant agressif, choeurs de toughboys avec les « eh, eh, eh » du meilleur effet, mais bien sûr quelques breaks dont solo de basse. L'album se termine par un autre long morceau (8 min 34), encore une fois très varié avec un break au piano classique un long passage funk, un autre basé sur l'ambiance et bien évidemment un passage speed et puissant. Le groupe y fait également une nouvelle incartade dans le néo-classique.

Bien joué, bien produit, ce premier véritable album de MYRATH est vraiment excellent, c'est pour moi l'un des meilleurs albums de prog-métal de l'année (Karadok, tu sais ce qui te reste à faire). L'origine du groupe en devient anecdotique (si ce n'est par les influences que la culture tunisienne amène au groupe). Depuis l'enregistrement de l'album, MYRATH a embauché un nouveau chanteur Zaher Zorgati (considéré comme le meilleur chanteur de métal tunisien), mais Elyes reste dans le groupe, pour les claviers et certaines parties de chant. En un mot bravo, Messieurs!


Rédigé par : Papy cyril | 17,5/20 | Nb de lectures : 15847