Amis de la culture, bonjour ! Dans notre grande série thématique « je me cultive en écoutant du métal » nous allons aujourd’hui parler de MYKORRHIZA, en français mycorhize (du grec myco : champignon et rhiza : racine). La mycorhize est donc le résultat de l'association symbiotique entre des champignons et les racines des plantes. Cette parenthèse scientifique et champêtre destinée à faire briller votre intellect lors des prochains repas familiaux étant close passons à l’objet de cet article. A savoir, ce second album des Suédois de MYKORRHIZA sorti l’an passé en Asie qui connaît désormais une diffusion européenne.

Vous ne les connaissez probablement pas et pourtant les membres de cette formation ne sont pas des morveux fraîchement sortis de pouponnières mais d’authentiques poilus du métal made in Sweden.
C’est en 2001 que ce projet voit le jour par la réunion du batteur Martin Karlsson (ex-BLOODSHED) et du guitariste, Henrik « Hempa » Brynolfsson (ex-EXCRUCIATE, ex-CARBONIZED). Pour assurer le chant, notre duo fait appel à leur vieux pote Anders Strokirk (l’ex chanteur de NECROPHOBIC).
En 2002, le trio sort un premier mini cinq titres pas franchement folichon qui ne trouvera preneur qu’en Asie par le biais du label de Singapour, Konqueror records.
Cette même année, MYKORRHIZA trouve son rythme de croisière avec l’énorme « Shattered Dreams » ; un magnifique album, que je vous recommande chaudement au passage, alliant métal viking et death bien trempé sans cracher sur quelques mélodies bien ciselées. Pour cet album le groupe fait appel à quelques invités dont l’ancien chanteur d’EXCRUCIATE, Lars Levin venu pousser quelques grognements amicaux.
Les aléas de la vie obligeant l’une des têtes pensantes de MYKORRHIZA à un exil américain d’une paire d’années, le projet passe aux oubliettes. Il aura fallu cinq années pour que le trio refasse surface et sorte son deuxième album « Northern Remembrance » toujours chez Konqueror records.
Pour cette nouvelle galette, le groupe s’est adjoint les services permanents d’un second chanteur en la personne de Lars Levin et propose ici une dizaine de nouveaux titres aux accents très suédois.

Pourtant, « Northern Remembrance » n’est pas la séquelle qu’on pouvait espérer après « Shattered Dreams ». Au lieu de continuer sur sa lancée en poussant plus en avant ses riffs nordiques empreints de parcimonieuses mélodies MYKORRHIZA renoue partiellement avec le métal de ses tout débuts. En effet, ce nouvel opus présente une certaine dualité qui n’était pas de mise dans les précédents enregistrements. Si le métal de nos Suédois s’est considérablement musclé sur une bonne partie de l’album, le reste laisse apparaître des passages de chants clairs et des quelques mélodies gentiment acidulées.

Ainsi, MYKORRHIZA arrive à nous enchaîner des passages terribles flirtant ouvertement avec le brutal death et d’autres lorgnant ouvertement vers des horizons plus mercantiles des IN FLAMES et consort. Pourtant, le groupe n’a pas totalement perdu de son inspiration et arrive à nous planter quelques titres efficaces et particulièrement accrocheurs tels « Hate » ou encore « Against you all ». Pour le reste, nos vétérans nous ont plutôt pondu un album très inégal où le meilleur côtoie le plus quelconque sans qu’aucune originalité ne pointe le bout de son nez.

En descendant de leur drakkar, nos Suédois ont perdu de leur impact et l’unique aspect réellement positif de ce disque, c’est qu’il m’a fait ressortir « Shattered Dreams » pour l’occasion alors que je trouvais une solution à mes insomnies en réécoutant le premier mini album. Preuve est faite, une nouvelle fois, qu’on peut être dur dans une chronique lorsqu’on est déçu par un groupe. Dommage…


Rédigé par : Tonton | 13/20 | Nb de lectures : 9748