Beugleur des très bon SEDATIVE, Mulk se complait également dans un autre style tout aussi extrême, mais bien plus expérimental. Car quand un chevelu aux growls puissants et profonds mixe ses compositions Grind avec des sonorités électro complètement tordues et hallucinée, on obtient un mélange explosif, corrosif, dévastateur et original, mais à ne pas mettre entre toutes les oreilles.

Même si WHOURKR, à sa façon, s’amuse déjà habilement à faire cohabiter Brutal Death et Electro, Mulk nous propose ici sa propre mixture, mais en se concentrant avant tout sur la brutalité primaire du Grind.
Imaginez une improbable rencontre entre N.C.C, FUCK I’M DEAD et AUTECHRE. Cela donne ‘Putrilogie’, soit 20 titres extrêmement brutaux, soutenus par de puissants et gutturaux growls, et habillés de bidouillages électro-expérimentaux. Les 27 minutes défilent à toute vitesse, bien aidé en cela par l’intensité extrême des compos.

Sorte de Side-project du chamoniard, ce premier album est en fait une compilation des trois démos/Ep sorties entre 2006 et 2009, et nommées ‘Putr&Fact I’, ‘Putr&Fact II’ et ... ben, ‘Putr&Fact III’. Ayant déjà eu le privilège de me plonger dans l’une d’entre elle, j’ai eu plaisir à retrouver les déambulations gutturales de Mulk sur une durée plus longue.
Impossible effectivement de ne pas penser aux allumés de Whourkr, tant le mélange des sonorités électroniques et métalliques est abouti. Mais Mulk préfère s’orienter vers des ambiances plus gore ou sombres, tout en envoyant la sauce avec des tempos vraiment hystériques et propres au Grind. Quelques semblants de riffs syncopés et amélodiques surgissent par moment, mais le propos se veut avant tout extrémiste et dévastateur. Outre les quelques intros/interludes, les chansons varient entre quelques secondes et 3 minutes.

La b.a.r. est majoritairement portée sur les ultra-blasts supersoniques, d’où une sensation globale de brutalité assommante et étouffante. Tant mieux, les breaks, c’est pour les mauviettes. Quelques semblants de ralentissements sont tout de même présents, propices à l’émergence des sonorités purement expérimentales et presque Harsh Noise par moment. Bien éloigné de la démarche d’un Ahumado Granujo, pour qui l’Electro ne consiste qu’en un bon moyen de meubler les intros/outros, Mulk se complait réellement dans l’accouplement brutal des deux univers.
Bidouillages grinçants et autres boucles chaotiques servent à la fois de structure et d’ornement aux morceaux déstructurées. L’alliance des sonorités Grind et Electro est vraiment cohérent et fluide, les riffs syncopés, les beuglements, les beats triturés et les programmations electronica abstraites se superposent, se percutent et s’associent dans un chaos contrôlé et néanmoins extrêmement puissant et brutal.

Moins riche que les opus des WHOURKR en terme d’arrangements électroniques, mais bien plus Grind que ces derniers, Mulk et ses bidouillages n’ont pas vocations à se poser en apôtres d’un genre nouveau, mais reflètent simplement les aptitudes et les expériences sonores du hurleur des Sedative. Bien mieux qu’un remix de titres Grind, à la croisée des styles, ce ‘Putrilogie’ purement « GrindElectroGoreNoise » est franchement plaisant et extrême, et s’avère être un excellent défouloir auditif complémentaire aux habituelles déflagrations Grind.


Rédigé par : ..::Ju::.. | 15/20 | Nb de lectures : 10844