MUDFACE - Anti (Autoproduction) - 18/03/2013 @ 08h09
Le Thrash est une affaire de famille, chez les Bostaph.
Tout le monde connait forcément Paul, le grand frère. Marteleur en chef chez SLAYER entre 1992 et 2002 (avec une période de creux entre 95 et 97), mais également pour EXODUS (entre 2005 et 2007) puis TESTAMENT (de 2007 à 2011). Sans oublier ses débuts avec FORBIDDEN. Bref, pas un manchot.
Mais connaissez-vous le petit frère Bostaph ?
Pete, forcément inspiré par son ainé, a lui aussi décidé de taper sur des grosses caisses. Et à l’instar de Paul, Pete aussi aime le Thrash/Metal.
Il a trouvé un groupe à la hauteur de son talent en devenir : MUDFACE. Groupe qui, histoire de terminer les présentations, a été fondé en 2005, par le chanteur Chris Dinsmore et le batteur de DEATH ANGEL, Ted Aguilar. Ted qui a donc, depuis, laissé sa place à Pete.
MUDFACE est un groupe issu de la célèbre Bay Area, du côté de San Francisco. Et, prenant inévitablement exemple sur les illustres groupes qui ont participé à façonner ce courant musical, MUD joue aussi du Thrash/Metal.
Mais, du Thrash 2.0, c’est-à-dire plus dans l’ère du temps – si tant est que celui pratiqué par Exodus, Megadeth ou Death Angel ne le soit pas...
Le Thrash de Mudface est direct, puissant, et moderne. Les aspects classiques du style sont présents, avec une modernisation assumée, qui se traduit notamment par une production puissante et gonflée, par des breaks un peu plus systématiques, et par la présence d’un clavier, discret, mais impliqué dans la composition.
10 titres variés, portés par la même identité. 10 titres entrainants, puissants, simples en terme de structures et de recherche musicale, mais attractifs. Et surtout ultra efficaces.
Voui, forcément, ça ferait tâche si ce n’était pas le cas. Ceci dit, tous les groupes évoluant dans ce style n’ont pas la même aptitude que MUDFACE pour proposer des titres mêlant intensité, groove et musicalité.
Point potentiellement répulsif pour certain(e)s : en complément des beuglements écorchés et puissants, le claviériste/chanteur ponctue les morceaux d’un chant clair assez bien foutu.
Certes, il faut aimer... Mais le rendu est honorable, et plutôt équilibré, bien que totalement inscrit dans la mouvance MetalCore à l’américaine (et donc dénué de personnalité).
Autre point potentiellement répulsif pour certain(e)s : la production, puissante, comblera ceux qui aiment que les enceintes vrombissent sous l’effet des grosses basses et du son carré du Metal, et refoulera ceux qui aiment quand les guitares ont un grain particulier, ou quand l’album porte son identité avec un son bien précis.
Ces griefs potentiels sont contrebalancés par des rythmiques entrainantes, une envie palpable, et des riffs qui restent bien en tête. Même si c’est bien entendu l’aspect frontal et dynamique qui prédomine globalement, pour le plaisir des Thrasheurs avides d’headbangue. Les grognements sont pêchus, pas trop graves ni trop hardcore ; et les riffs s’inscrivent pleinement dans le dynamisme mélodieux du Thrash, tout juste décoré de quelques pointes de modernisme.
Dynamisme, énergie, groove : les indispensables attributs sont bien présents. Mais une forme de linéarité s’installe cependant au fil de l’écoute, la bonne impression du début s’estompant peu à peu. Défaut résultant, sans doute, plus du style pratiqué que du groupe lui –même ; bien rares sont de toutes façons les groupes capables d’entretenir un suspens de plus de 3/4 d'heures comme sur un "Burn My Eyes".
Au final, en faisant fi de ces qualificatifs, "Anti" se pose comme un bon album, ni novateur ni rébarbatif. Un bon album, qui, de part de subtils prises de risques en terme de composition, peut rivaliser avec les cadors du genre, LAMB OF GOD et MACHINE HEAD en tête.
Le talent n’est pas encore au même niveau, mais MUDFACE n’est pas avare en énergie et en riffs accrocheurs.
Une bonne découverte, des bons musiciens, un bon album, pour les fans du style.
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Tout le monde connait forcément Paul, le grand frère. Marteleur en chef chez SLAYER entre 1992 et 2002 (avec une période de creux entre 95 et 97), mais également pour EXODUS (entre 2005 et 2007) puis TESTAMENT (de 2007 à 2011). Sans oublier ses débuts avec FORBIDDEN. Bref, pas un manchot.
Mais connaissez-vous le petit frère Bostaph ?
Pete, forcément inspiré par son ainé, a lui aussi décidé de taper sur des grosses caisses. Et à l’instar de Paul, Pete aussi aime le Thrash/Metal.
Il a trouvé un groupe à la hauteur de son talent en devenir : MUDFACE. Groupe qui, histoire de terminer les présentations, a été fondé en 2005, par le chanteur Chris Dinsmore et le batteur de DEATH ANGEL, Ted Aguilar. Ted qui a donc, depuis, laissé sa place à Pete.
MUDFACE est un groupe issu de la célèbre Bay Area, du côté de San Francisco. Et, prenant inévitablement exemple sur les illustres groupes qui ont participé à façonner ce courant musical, MUD joue aussi du Thrash/Metal.
Mais, du Thrash 2.0, c’est-à-dire plus dans l’ère du temps – si tant est que celui pratiqué par Exodus, Megadeth ou Death Angel ne le soit pas...
Le Thrash de Mudface est direct, puissant, et moderne. Les aspects classiques du style sont présents, avec une modernisation assumée, qui se traduit notamment par une production puissante et gonflée, par des breaks un peu plus systématiques, et par la présence d’un clavier, discret, mais impliqué dans la composition.
10 titres variés, portés par la même identité. 10 titres entrainants, puissants, simples en terme de structures et de recherche musicale, mais attractifs. Et surtout ultra efficaces.
Voui, forcément, ça ferait tâche si ce n’était pas le cas. Ceci dit, tous les groupes évoluant dans ce style n’ont pas la même aptitude que MUDFACE pour proposer des titres mêlant intensité, groove et musicalité.
Point potentiellement répulsif pour certain(e)s : en complément des beuglements écorchés et puissants, le claviériste/chanteur ponctue les morceaux d’un chant clair assez bien foutu.
Certes, il faut aimer... Mais le rendu est honorable, et plutôt équilibré, bien que totalement inscrit dans la mouvance MetalCore à l’américaine (et donc dénué de personnalité).
Autre point potentiellement répulsif pour certain(e)s : la production, puissante, comblera ceux qui aiment que les enceintes vrombissent sous l’effet des grosses basses et du son carré du Metal, et refoulera ceux qui aiment quand les guitares ont un grain particulier, ou quand l’album porte son identité avec un son bien précis.
Ces griefs potentiels sont contrebalancés par des rythmiques entrainantes, une envie palpable, et des riffs qui restent bien en tête. Même si c’est bien entendu l’aspect frontal et dynamique qui prédomine globalement, pour le plaisir des Thrasheurs avides d’headbangue. Les grognements sont pêchus, pas trop graves ni trop hardcore ; et les riffs s’inscrivent pleinement dans le dynamisme mélodieux du Thrash, tout juste décoré de quelques pointes de modernisme.
Dynamisme, énergie, groove : les indispensables attributs sont bien présents. Mais une forme de linéarité s’installe cependant au fil de l’écoute, la bonne impression du début s’estompant peu à peu. Défaut résultant, sans doute, plus du style pratiqué que du groupe lui –même ; bien rares sont de toutes façons les groupes capables d’entretenir un suspens de plus de 3/4 d'heures comme sur un "Burn My Eyes".
Au final, en faisant fi de ces qualificatifs, "Anti" se pose comme un bon album, ni novateur ni rébarbatif. Un bon album, qui, de part de subtils prises de risques en terme de composition, peut rivaliser avec les cadors du genre, LAMB OF GOD et MACHINE HEAD en tête.
Le talent n’est pas encore au même niveau, mais MUDFACE n’est pas avare en énergie et en riffs accrocheurs.
Une bonne découverte, des bons musiciens, un bon album, pour les fans du style.
Rédigé par : ..::Ju::.. | 13/20 | Nb de lectures : 11513