Aaaargh, c’était plus fort que moi désolé mais oui, j’ai spontanément tendu la main vers ma bassine rose fluo – celle que j’utilise pour vomir dès que j’entends certains gros mots, style AVENGED SEVENFOLD ou WITHIN TEMPTATION – dès que ce ‘nouveau’ MUCUPURULENT m’est tombé sur le coin de la gueule. Vu que je m’étais déjà sacrifié pour descendre leur dernière bouse en date - le mollasson ‘Monsters Of Carnage’ - je me suis alors dit que ces Teutons n’avaient pas su trouver meilleure vengeance que de m’infliger même pas six mois plus tard une nouvelle tartine de grind n’roll de série Z spécial service de gériatrie… Heureusement, ces types-là ne sont ni stakhanovistes (en même temps, un truc comme ‘Monsters’ n’a pas dû prendre plus de deux heures pour être composé m’enfin bref) ni des masos mais juste d’honnêtes travailleurs qui ont décidé de choyer leurs fans (qu’ils se dénoncent !) et donc de rééditer leur deuxième album, à la base sorti en 1999.

D’après les spécialistes – ils se reconnaîtront hin hin – MUCUPURULENT n’a jamais fait mieux que son premier album (‘Sicko Baby’) et le split qui a suivi avec CABAL. Donc vu que ce ‘Horny Like Hell’ est sorti juste après, a priori on est à peu près en terrain sûr. Bah oui et non. Car cette galette est justement le point de départ de la mue de ce qui était jadis un pur groupe de goregrind. Ne m'engueulez pas, je n’invente rien car c’est eux-mêmes qui le disent, vu que le tout est sous-titré ‘Stereophonic Sounds Of Devilish Dirty Grind’n’Roll’.

Sauf que par rapport à ‘Monsters’ désormais trop loin de ces racines pour espérer être sauvé, ‘Horny’ lui bénéficiait encore d’une certaine esthétique grind (notamment dans les textes), même si les blasts avaient déjà pratiquement complètement disparu et que ce power-trio au sens classique du terme lorgnait déjà largement du côté d’ENTOMBED période ‘Wolverine Blues’, mais avec une triple couche de sperme séché par dessus. Les guitares bavent encore bien comme il faut et même si la seconde voix criarde à la GUT finit par taper sur le système à force de nous infliger ses cordes vocales soignées à l’hélium, le fait est qu’il y a quand même plus de patate et de groove dans par exemple « Zombie Squad 69 » que dans 90% de la discographie qui a suivi.

Oui, c’est affreux mais j’avoue donc assez honteusement avoir tapé du pied deux, trois fois durant ce disque. Tout comme j’avoue malgré tout au final rester perplexe sur le statut ‘culte’ de ‘Sicko Baby’, vu que la quasi-majorité des onze titres live enregistrés à l’arrache en 1996 quelque part en Teutonie centrale et rajoutés ici en bonus sont tirés de cet album. Ils sont franchement loin de surnager de la masse grouillante de goregrinders qui pullulaient alors en Europe, loin, très loin des intouchables REGURGITATE par exemple. Oui, MUCUPURULENT restera toujours une sorte d’énigme mais au moins on peut dire qu’avec ‘Horny Like Hell’, ils ont enfin réussi à ne pas m'endormir au bout de deux minutes. A défaut de mieux.


Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 12/20 | Nb de lectures : 12181