MUCKRACKERS - Chansons de la Forge (Les Forces Alliées) - 17/08/2010 @ 10h24
« La Lorraine compte quatre départements plus un cinquième qui s’appelle [la Sidérurgie] »
Tel est le leitmotiv de MUCKRACKERS, groupe formé dans le Nord de la Lorraine en 1998 sur les cendres de DRAFTS POETS. Après avoir sorti quelques albums autoproduits dans le début des années 2000 (les disques #0 à #4, sortis en tirage très limité et épuisés aujourd’hui, donc désormais téléchargeables librement sur le site du groupe), MUCKRACKERS a lancé sérieusement sa carrière en 2004 avec le single Rot_Front_36, single qui marquera l’affirmation de leur style de « Rock industriel lourd, massif et sans concession » autoproclamé « Industrial Harsh Punk », dans la continuité de leur Metal-Indus teinté de Powernoise des débuts. C’est aussi à partir de ce single et surtout à partir du véritable premier album du groupe Bis Zum Tod (2006) que les MUCKRACKERS ont pris fait et cause pour l’histoire et le devenir de la sidérurgie lorraine, rongée et meurtrie par les licenciements au fil des années, dus au capitalisme outrancier et à la mondialisation, qui ont mis à mal les emplois et les vies des sidérurgistes, ouvriers et mineurs lorrains. Ce sont ainsi les revendications syndicalistes et les appels à l’action, à ne pas laisser une région mourir à petit feu, qui constituent le fil directeur de la musique de MUCKRACKERS, qui lutte pour que la Lorraine vive (car comme le dit le slogan sidérurgiste, "ceux qui luttent sont ceux qui vivent"). Un concept engagé et assumé, qui se retrouve surtout dans les nombreux samples historiques, qui sont une composante principale de l’assaut sonore des fiers Lorrains. Après avoir évoqué le sort des mineurs et traité de différents faits de guerre dans Bis Zum Tod, le groupe insiste sur la sidérurgie dans son troisième effort longue durée, le bien nommé Chansons de la Forge, tout comme son prédécesseur [Uckange_4] (prononcez Uckanchhhe) qui lui était centré sur le sujet des hauts fourneaux de la vallée de la Fensch.
« Avant, la Lorraine, c’était ça : »
C’est ainsi que MUCKRACKERS nous accueille dès le début du premier titre, "Chanson de la Forge". Avant de débouler avec son Metal-Indus direct, implacable, martial et agressif. Gros riffs et machinerie indus vous pilonnent le cortex dès le début de l’album, pour vous implanter « un haut-fourneau dans la tête ». Les 4 premiers titres du disque sont tout simplement dévastateurs, avec un peu moins d’électro que sur les précédents albums mais avec toujours autant d’énergie écrasante. L’Indus violent de MUCKRACKERS fait mouche sur les titres les plus rentre-dedans, toujours portés par le chant martial et vindicatif en allemand (un peu noyé dans le mix cependant). Ainsi, le début de Chansons de la Forge est jouissif et efficace comme jamais, une machinerie apocalyptique qui donne une envie irrémédiable de passer à l’action. Il est difficile de comparer la musique de MUCKRACKERS à d’autres groupes, mais sur certains titres comme "Werkstatt" on pourra rapprocher le style de riffs directs à des groupes de Metal-Indus violent ou Black-Indus comme IPERYT, DIABOLICUM ou ABORYM, mais l’univers musical des Lorrains est tout à fait unique. Avec ces 4 premiers titres plus "[Minerai-Fonte]" et le quasi-grind "[Komp]" (35 secondes), Chansons de la Forge donne une furieuse envie d’en découdre et nous livre un assaut sonore sans concession.
« Et maintenant, qu’est-ce que vous allez faire ? »
Au sein des nombreux samples qui peuplent Chansons de la Forge, on pourra isoler ce dialogue entre un journaliste et un sidérurgiste, obligé de cesser son travail suite à l’arrêt du fonctionnement de son usine. Et c’est cette dernière question, qui restera sans réponse tandis que la musique du titre lourd de sens "Moyeuvre (Une usine vient de mourir)" se poursuit, qui jette un froid glacial, cette absence de réponse tombant comme un couperet. C’est aussi au sein de ce morceau noise-indus sans guitares que se dessine l’autre facette de la musique de MUCKRACKERS : une froideur indus qui prend aux tripes, bien amenée également par les pistes ambiantes "Blooming III", "Herz aus Stahl" et "La Providence". Une froideur qui fait certes contraste avec la chaleur des hauts-fourneaux que l’on imagine étouffante, mais sur Chansons de la Forge on a plus l’impression de visiter une usine désaffectée, laissée à l’abandon pour les motifs que MUCKRACKERS entend dénoncer. Une ambiance post-apocalyptique, qui couplée à la machinerie détonante des morceaux les plus violents ainsi qu’au concept général sur la sidérurgie, fait que le terme « Industriel » n’aura jamais aussi bien porté son nom qu’ici.
« La filière Lorraine [Minerai-Fonte] est condamnée, parce qu’elle est jugée : non-rentable »
De rentabilité, parlons-en. Car c’est aussi un engagement qu’a pris MUCKRACKERS dans sa carrière, qui entend proposer des œuvres visuelles et musicales travaillées à un prix abordable (car comme il est écrit à l’arrière de Bis Zum Tod : « If you buy this record more than 10€, you’re a sucker »). Chansons de la Forge est proposé dans un digipack A5, avec un livret bien fourni en citations et en prises de vues d’usines et d’ouvriers, qui permettent de se plonger dans l’ambiance. Mais le packaging propose également un DVD Live : enregistré à l’Autre Canal de Nancy en juin 2009, ce disque nous présente un concert complet d’une heure, avec trois clips en bonus. En live MUCKRACKERS se compose d’un duo encagoulé guitare-basse, avec un esprit punk dans le jeu de scène (surtout le bassiste qui se lâche). Le tout est filmé de façon très pro, le son est brut de décoffrage mais très proche du son studio, le montage est assez stroboscopique mais permet de s’imprégner du concept vindicatif, amené par de nombreuses vidéos et autres images de mines, d’usines sidérurgiques et de manifestations syndicales. Le groupe se concentre sur ses morceaux les plus directs, et en plus de compter déjà trois morceaux de Chansons de la Forge, cette prestation scénique permet de se délecter des pistes les plus efficaces de [Uckange_4] comme "Konkassor" ou "Korean Kaos", ou le titre noisy "[U4]" qui est dans le même esprit que "Moyeuvre (Une usine vient de mourir)". Dommage que Bis Zum Tod soit un peu oublié (à part l’introductif "Le chant des Mineurs"). La prestation se conclut de manière assez apocalyptique sur fond du titre ambient "Blast Furnace Valley" et d’images de hauts-fourneaux en cours de destruction, où les deux protagonistes s’acharnent de façon désespérée à frapper sur des barils et des plaques de tôle. Une prestation à l’image, 100% industrielle et implacable, de la musique de MUCKRACKERS.
Setlist DVD : Le chant des Mineurs - ! Aktion ! – Konkassor – Mono_Industrial_Mekanism – Werskstatt – [Faktorei] – Korporation_23 – Korean Kaos – [U4] – Flug – Molekulär – L79 – Blast Furnace Valley.
Clips bonus : Konkassor – Korporation_23 – L79.
Au final, tout en dénonçant toujours ce déclin de la sidérurgie lorraine, MUCKRACKERS nous livre ici son meilleur album. Le style n’évolue pas vraiment mais l’efficacité est au rendez-vous. Côté packaging, je préfère néanmoins la DVDcase transparente de [Uckange_4] au digi un peu plus dépouillé (mais évocateur et réussi) de Chansons de la Forge. Le seul défaut de l’album est ici le manque de variété dans les plages plus noise/ambient, mais au niveau des titres bourrins il y a de quoi bouger pendant longtemps (et puis oyé, ça manque un peu de samples avec l’accent bien d’chez moi, mein lieber mann !). Et pour apprécier MUCKRACKERS, il faut bien évidemment se faire au concept qui est assez envahissant, parfois extrême (je pense notamment au manifeste du « Front de libération de la Lorraine Harsh Punk » qui était distribué avec [Uckange_4] et qui est inspiré de celui du Front de libération du Québec), mais qui est justifié et qui nourrit toute la musique des Lorrains, ce qui peut paraître difficile si l’on ne se sent pas concerné par le sujet ou si l’on est pas originaire de la région, ou n’ayant pas eu d’ancêtres et de proches qui ont travaillé dans les usines ou dans les mines. Ce côté peu accessible peut donc rebuter, mais on peut se concentrer sur le côté purement musical de MUCKRACKERS qui décape avec son « Industrial Harsh Punk » unique et dévastateur.
« Car ici, on naît, on vit, et on meurt avec l’usine, au pied de l’usine »
Bah moi je le trouve encore meilleur que le précédent !
pearly Membre enregistré
Posté le: 17/08/2010 à 12h23 - (86200)
parce que plus varié ?
j'adore le précédent, un docu-album puissant, qui réussissait à mettre en musique le travail d'une usine sidérurgique tournant à plein régime, un album concept au sens premier du terme. Autant de titres que de coups de marteau mis pleine poire.
je ne l'ai pas encore suffisamment écouté, mais je pense que ce nouveau tape dans plusieurs directions, bien évidemment toujours tourné sur le même concept, il montre différentes affinités musicales du groupe, toujours sur fond d'indus-noise extrême. le titre "ambient" est aussi excellent
Bernard L. IP:81.50.185.161 Invité
Posté le: 17/08/2010 à 13h05 - (86203)
La vallée de la Fensch, ma chérie, c'est l'Colorado en plus petit...
Bernard Membre enregistré
Posté le: 17/08/2010 à 13h06 - (86204)
Vraiment très, très bon. A ne pas mettre entre toutes les... oreilles cependant. Sinon écoute obligatoire pour tous ceux qui ont déjà vibré sur Bile (période Suckpump et Teknowhore) ou Sielwolf (première période) par ex.
De plus, pour un prix défiant toute concurrence on a un superbe packaging ainsi qu'un DVD.
Trez Membre enregistré
Posté le: 17/08/2010 à 13h16 - (86205)
@ Pearly : Oui c'est ça. Il y a une sorte d'ouverture qui ne leur fait rien perdre en crédibilité.
Sinon c'est vrai qu'encore une fois le packaging c'est quelque chose même si je dois avouer que j'avais eu un plus gros coup de coeur pour celui de l'album [uckange 4].
DARK RABBIT Membre enregistré
Posté le: 17/08/2010 à 14h32 - (86208)
Que dire...Excellent dans le genre. Et puis, avec le prix et le packaging proposés, c'est un achat obligatoire pour toutes personnes de bon goût !!
Rico666 IP:90.41.247.35 Invité
Posté le: 17/08/2010 à 16h24 - (86213)
je viens de le commander, un bon trip à la Godflesh période Streetcleaner...
XXuK Membre enregistré
Posté le: 17/08/2010 à 16h42 - (86214)
J'ai découvert ce groupe avec cet album que je trouve très bon.
Vive la forge et les forgerons ;-)
Ca m'a l'air tout bon, faudrait que j'approfondisse un peu plus. Sinon, en tant que lorrain, c'est tjs interessant de decouvrir cet univers sur fond de metal martial
Marcel IP:83.68.96.36 Invité
Posté le: 18/08/2010 à 20h13 - (86238)
Du tout bon ...et on ne peut qu'applaudir la démarche !!!
DJ_Negative Membre enregistré
Posté le: 21/08/2010 à 18h51 - (86296)
merci pour la chronique ;)
Prince de Lu Membre enregistré
Posté le: 21/09/2010 à 22h40 - (87228)
Les comms de chroniques ne sont pas un agenda concerts. Merci ;)
Monceau Membre enregistré
Posté le: 21/09/2010 à 23h06 - (87229)
à moi tu n'as pas fait "Merci ;)" mais juste "Merci.". Comment dois-je le comprendre?!
(ouais c'est comme ça que nous, les filles, nous cherchons de la merde là où il n'y a rien ^^)
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Tel est le leitmotiv de MUCKRACKERS, groupe formé dans le Nord de la Lorraine en 1998 sur les cendres de DRAFTS POETS. Après avoir sorti quelques albums autoproduits dans le début des années 2000 (les disques #0 à #4, sortis en tirage très limité et épuisés aujourd’hui, donc désormais téléchargeables librement sur le site du groupe), MUCKRACKERS a lancé sérieusement sa carrière en 2004 avec le single Rot_Front_36, single qui marquera l’affirmation de leur style de « Rock industriel lourd, massif et sans concession » autoproclamé « Industrial Harsh Punk », dans la continuité de leur Metal-Indus teinté de Powernoise des débuts. C’est aussi à partir de ce single et surtout à partir du véritable premier album du groupe Bis Zum Tod (2006) que les MUCKRACKERS ont pris fait et cause pour l’histoire et le devenir de la sidérurgie lorraine, rongée et meurtrie par les licenciements au fil des années, dus au capitalisme outrancier et à la mondialisation, qui ont mis à mal les emplois et les vies des sidérurgistes, ouvriers et mineurs lorrains. Ce sont ainsi les revendications syndicalistes et les appels à l’action, à ne pas laisser une région mourir à petit feu, qui constituent le fil directeur de la musique de MUCKRACKERS, qui lutte pour que la Lorraine vive (car comme le dit le slogan sidérurgiste, "ceux qui luttent sont ceux qui vivent"). Un concept engagé et assumé, qui se retrouve surtout dans les nombreux samples historiques, qui sont une composante principale de l’assaut sonore des fiers Lorrains. Après avoir évoqué le sort des mineurs et traité de différents faits de guerre dans Bis Zum Tod, le groupe insiste sur la sidérurgie dans son troisième effort longue durée, le bien nommé Chansons de la Forge, tout comme son prédécesseur [Uckange_4] (prononcez Uckanchhhe) qui lui était centré sur le sujet des hauts fourneaux de la vallée de la Fensch.
« Avant, la Lorraine, c’était ça : »
C’est ainsi que MUCKRACKERS nous accueille dès le début du premier titre, "Chanson de la Forge". Avant de débouler avec son Metal-Indus direct, implacable, martial et agressif. Gros riffs et machinerie indus vous pilonnent le cortex dès le début de l’album, pour vous implanter « un haut-fourneau dans la tête ». Les 4 premiers titres du disque sont tout simplement dévastateurs, avec un peu moins d’électro que sur les précédents albums mais avec toujours autant d’énergie écrasante. L’Indus violent de MUCKRACKERS fait mouche sur les titres les plus rentre-dedans, toujours portés par le chant martial et vindicatif en allemand (un peu noyé dans le mix cependant). Ainsi, le début de Chansons de la Forge est jouissif et efficace comme jamais, une machinerie apocalyptique qui donne une envie irrémédiable de passer à l’action. Il est difficile de comparer la musique de MUCKRACKERS à d’autres groupes, mais sur certains titres comme "Werkstatt" on pourra rapprocher le style de riffs directs à des groupes de Metal-Indus violent ou Black-Indus comme IPERYT, DIABOLICUM ou ABORYM, mais l’univers musical des Lorrains est tout à fait unique. Avec ces 4 premiers titres plus "[Minerai-Fonte]" et le quasi-grind "[Komp]" (35 secondes), Chansons de la Forge donne une furieuse envie d’en découdre et nous livre un assaut sonore sans concession.
« Et maintenant, qu’est-ce que vous allez faire ? »
Au sein des nombreux samples qui peuplent Chansons de la Forge, on pourra isoler ce dialogue entre un journaliste et un sidérurgiste, obligé de cesser son travail suite à l’arrêt du fonctionnement de son usine. Et c’est cette dernière question, qui restera sans réponse tandis que la musique du titre lourd de sens "Moyeuvre (Une usine vient de mourir)" se poursuit, qui jette un froid glacial, cette absence de réponse tombant comme un couperet. C’est aussi au sein de ce morceau noise-indus sans guitares que se dessine l’autre facette de la musique de MUCKRACKERS : une froideur indus qui prend aux tripes, bien amenée également par les pistes ambiantes "Blooming III", "Herz aus Stahl" et "La Providence". Une froideur qui fait certes contraste avec la chaleur des hauts-fourneaux que l’on imagine étouffante, mais sur Chansons de la Forge on a plus l’impression de visiter une usine désaffectée, laissée à l’abandon pour les motifs que MUCKRACKERS entend dénoncer. Une ambiance post-apocalyptique, qui couplée à la machinerie détonante des morceaux les plus violents ainsi qu’au concept général sur la sidérurgie, fait que le terme « Industriel » n’aura jamais aussi bien porté son nom qu’ici.
« La filière Lorraine [Minerai-Fonte] est condamnée, parce qu’elle est jugée : non-rentable »
De rentabilité, parlons-en. Car c’est aussi un engagement qu’a pris MUCKRACKERS dans sa carrière, qui entend proposer des œuvres visuelles et musicales travaillées à un prix abordable (car comme il est écrit à l’arrière de Bis Zum Tod : « If you buy this record more than 10€, you’re a sucker »). Chansons de la Forge est proposé dans un digipack A5, avec un livret bien fourni en citations et en prises de vues d’usines et d’ouvriers, qui permettent de se plonger dans l’ambiance. Mais le packaging propose également un DVD Live : enregistré à l’Autre Canal de Nancy en juin 2009, ce disque nous présente un concert complet d’une heure, avec trois clips en bonus. En live MUCKRACKERS se compose d’un duo encagoulé guitare-basse, avec un esprit punk dans le jeu de scène (surtout le bassiste qui se lâche). Le tout est filmé de façon très pro, le son est brut de décoffrage mais très proche du son studio, le montage est assez stroboscopique mais permet de s’imprégner du concept vindicatif, amené par de nombreuses vidéos et autres images de mines, d’usines sidérurgiques et de manifestations syndicales. Le groupe se concentre sur ses morceaux les plus directs, et en plus de compter déjà trois morceaux de Chansons de la Forge, cette prestation scénique permet de se délecter des pistes les plus efficaces de [Uckange_4] comme "Konkassor" ou "Korean Kaos", ou le titre noisy "[U4]" qui est dans le même esprit que "Moyeuvre (Une usine vient de mourir)". Dommage que Bis Zum Tod soit un peu oublié (à part l’introductif "Le chant des Mineurs"). La prestation se conclut de manière assez apocalyptique sur fond du titre ambient "Blast Furnace Valley" et d’images de hauts-fourneaux en cours de destruction, où les deux protagonistes s’acharnent de façon désespérée à frapper sur des barils et des plaques de tôle. Une prestation à l’image, 100% industrielle et implacable, de la musique de MUCKRACKERS.
Setlist DVD : Le chant des Mineurs - ! Aktion ! – Konkassor – Mono_Industrial_Mekanism – Werskstatt – [Faktorei] – Korporation_23 – Korean Kaos – [U4] – Flug – Molekulär – L79 – Blast Furnace Valley.
Clips bonus : Konkassor – Korporation_23 – L79.
« En Lorraine, 1960 : 106 000 sidérurgistes. 2009 : ? »
Au final, tout en dénonçant toujours ce déclin de la sidérurgie lorraine, MUCKRACKERS nous livre ici son meilleur album. Le style n’évolue pas vraiment mais l’efficacité est au rendez-vous. Côté packaging, je préfère néanmoins la DVDcase transparente de [Uckange_4] au digi un peu plus dépouillé (mais évocateur et réussi) de Chansons de la Forge. Le seul défaut de l’album est ici le manque de variété dans les plages plus noise/ambient, mais au niveau des titres bourrins il y a de quoi bouger pendant longtemps (et puis oyé, ça manque un peu de samples avec l’accent bien d’chez moi, mein lieber mann !). Et pour apprécier MUCKRACKERS, il faut bien évidemment se faire au concept qui est assez envahissant, parfois extrême (je pense notamment au manifeste du « Front de libération de la Lorraine Harsh Punk » qui était distribué avec [Uckange_4] et qui est inspiré de celui du Front de libération du Québec), mais qui est justifié et qui nourrit toute la musique des Lorrains, ce qui peut paraître difficile si l’on ne se sent pas concerné par le sujet ou si l’on est pas originaire de la région, ou n’ayant pas eu d’ancêtres et de proches qui ont travaillé dans les usines ou dans les mines. Ce côté peu accessible peut donc rebuter, mais on peut se concentrer sur le côté purement musical de MUCKRACKERS qui décape avec son « Industrial Harsh Punk » unique et dévastateur.
« Car ici, on naît, on vit, et on meurt avec l’usine, au pied de l’usine »
Rédigé par : ZeSnake | 16/20 | Nb de lectures : 13559