MOURNING RISE - 5 Ways To Illuminate The Silence (Supreme Chaos) - 12/10/2009 @ 08h24
Ça commence par la mélodie inquiétante d'un mobile pour enfants. Un jouet déréglé qui n'a plus rien de rassurant, comme vidé de sa fonction initiale. Comme si avant d'envoyer mon fils au lit, je lui lisais du Clive Barker. La suite de ce premier EP n'a rien d'épouvantable mais elle distille cependant une impression inconfortable d'avoir perdu ses repères d'écoute habituels. Je ne vous cacherai pas une minute de plus mon ravissement à l'égard de cette troupe de musiciens qui se débarrassent avec une extrême élégance des conventions pour nous initier à leur univers, entre spectacle vivant et tour de magie.
Techniquement on ne peut pas dire que ce soit du metal. Pas au sens où s'identifie une majorité écrasante de la scène actuelle. Si on devait chercher une filiation à tout prix ce serait du côté de la grande famille du rock. Mais le propos même de Mourning Rise est justement de développer un langage propre libéré de la lourdeur des codes en vigueur. Dans chacun des 5 titres présentés ici, il y a une histoire, une intention qui s'illustre avec tout l'éventail musical nécessaire à son développement. Peu importe dès lors que tel morceau juxtapose des passages electro, metal, funk, jazz ou world music ; le mélange n'est jamais indigeste car d'une rigoureuse cohérence. Chaque séquence s'articule naturellement avec la précédente pour tisser un récit surprenant qui peut rappeler les prouesses de Mr Bungle ou d'un Carnival in Coal. Là où le mélange des genres tous azimuts pourrait paraître artificiel ou trendy, le groupe frappe par la rigueur de compositions où rien n'est accessoire ou prévisible.
Aux instruments on a un noyau dur de 4 musiciens ayant oublié d'être manchots auxquels s'adjoignent deux chanteurs de session et une demi-douzaine d'invités amenant une couleur particulière à tel ou tel morceau. Détail surprenant, le groupe est allemand (encore!) ; j'ignore si je tombe sous le coup d'un énième cliché mais j'aurais spontanément attribué une autre origine à cette musique dont la sensibilité me semble tout sauf germanique. En fait il y a quelque chose d'un peu tzigane dans le métissage de Mourning Rise ; pour reprendre le visuel de la cover, on les imagine volontiers en troupe de cirque itinérante, à mi-chemin entre les freaks de Tod Browning et la caravane de l'étrange de HBO.
Enfin, Mourning Rise porte bizarrement son nom. C'est une musique de l'aube, loin des sonorités crépusculaires, qui tout en célébrant la naissance n'oublie jamais la part d'incertitude des zones troubles du jour. 5 manières d'illuminer le silence, 5 titres à peine pour définir une identité forte en l'espace d'une vingtaine de minutes. Tout est dit mais le temps risque de me sembler long jusqu'au prochain passage de la troupe. D'ici là, soyez les bienvenus sous le chapiteau de Mourning Rise et place au cirque!
les morceaux en écoute sont intéressant. pas mal du tout.
Lebrac Membre enregistré
Posté le: 12/10/2009 à 21h04 - (76152)
=> intéressants
mazak Membre enregistré
Posté le: 13/10/2009 à 08h20 - (76157)
Ep absolument génial! (en plus le digipack est magnifique!)
black thoughts Membre enregistré
Posté le: 13/10/2009 à 21h38 - (76191)
Je trouve ça chiant à mourir.
Déja vu et déjà entendu mille fois...
cyril_glaume Membre enregistré
Posté le: 15/10/2009 à 12h00 - (76230)
Chronique lue, album acheté !
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Techniquement on ne peut pas dire que ce soit du metal. Pas au sens où s'identifie une majorité écrasante de la scène actuelle. Si on devait chercher une filiation à tout prix ce serait du côté de la grande famille du rock. Mais le propos même de Mourning Rise est justement de développer un langage propre libéré de la lourdeur des codes en vigueur. Dans chacun des 5 titres présentés ici, il y a une histoire, une intention qui s'illustre avec tout l'éventail musical nécessaire à son développement. Peu importe dès lors que tel morceau juxtapose des passages electro, metal, funk, jazz ou world music ; le mélange n'est jamais indigeste car d'une rigoureuse cohérence. Chaque séquence s'articule naturellement avec la précédente pour tisser un récit surprenant qui peut rappeler les prouesses de Mr Bungle ou d'un Carnival in Coal. Là où le mélange des genres tous azimuts pourrait paraître artificiel ou trendy, le groupe frappe par la rigueur de compositions où rien n'est accessoire ou prévisible.
Aux instruments on a un noyau dur de 4 musiciens ayant oublié d'être manchots auxquels s'adjoignent deux chanteurs de session et une demi-douzaine d'invités amenant une couleur particulière à tel ou tel morceau. Détail surprenant, le groupe est allemand (encore!) ; j'ignore si je tombe sous le coup d'un énième cliché mais j'aurais spontanément attribué une autre origine à cette musique dont la sensibilité me semble tout sauf germanique. En fait il y a quelque chose d'un peu tzigane dans le métissage de Mourning Rise ; pour reprendre le visuel de la cover, on les imagine volontiers en troupe de cirque itinérante, à mi-chemin entre les freaks de Tod Browning et la caravane de l'étrange de HBO.
Enfin, Mourning Rise porte bizarrement son nom. C'est une musique de l'aube, loin des sonorités crépusculaires, qui tout en célébrant la naissance n'oublie jamais la part d'incertitude des zones troubles du jour. 5 manières d'illuminer le silence, 5 titres à peine pour définir une identité forte en l'espace d'une vingtaine de minutes. Tout est dit mais le temps risque de me sembler long jusqu'au prochain passage de la troupe. D'ici là, soyez les bienvenus sous le chapiteau de Mourning Rise et place au cirque!
Rédigé par : #Guillaume# | 08,5/10 | Nb de lectures : 10677