Deux ans après leur premier album, les Parigots de Mourning Dawn reviennent chez Total Rust pour une nouvelle galette, "For the Fallen". Pour la présentation du groupe, reportez-vous à la chronique de ce cher Prince de Lu du premier album. Le seul changement au niveau line-up est le batteur, Thomas (Inborn Suffering) ayant été remplacé par Nicolas (Ad Vitam Aeternam).

Mais la principale différence se situe au niveau musical. Si pour le premier album le groupe évoluait dans un black metal suicidaire saupoudré de doom, ils sont désormais passés complètement du côté obscur de la force, et propose aujourd’hui un doom metal funéraire et suicidaire saupoudré de quelques ingrédients black metal. Et la différence est énorme, bah oui ma bonne dame. Déjà, un beumeuh obtus comme Prince de Lu n’a pas voulu le chroniquer, et m’a refilé le bébé. Si c’est pas une preuve, ça ?
Plus sérieusement, ce nouvel album est plus plombé, plus ambiancé, plus sombre que le précédent. Fini les envolées black metal véloces et agressives du précédent opus. Mourning Dawn a graissé ses pédales et ses manches, et a privilégié les riffs pachydermiques et les rythmiques abyssales. Si le chant est principalement hurlé désespérément, Laurent n’hésite pas à chuchoter sur les mélodies sans espoir et sans distorsions qui parsèment l’album. Ces faux interludes, qui font retomber la tension, permettent aux passages vraiment tendus, rapides et sombres de prendre une autre dimension. Ils en ressortent encore plus lourds, encore plus malsains. Les morceaux sont suffisamment variés pour tenir en haleine pendant 68 minutes, ce qui n’est pas forcément donné à tous les groupes, surtout avec une musique aussi extrême que celle de MD.

Prenant les éléments les plus sombres du doom et du black suicidaire, la musique de Mourning Dawn apparaît sans lumière, sans échappatoire. Un disque vraiment prenant, intense, qui plombe le moral au bout du deuxième titre. Le son est clair, les guitares forment un véritable mur duquel s’échappent les hurlements de Laurent, épaulé sur certains passages par Marquis, d’Ataraxie/Hyadningar. Pour ma part, je trouve le son presque trop clair, trop propre. Ce disque manque d’un grain de folie qui l’aurait fait passer en sélection. Il n’en reste que Mourning Dawn confirme sa place de grand groupe de doom/black, et cet album, en plus de toutes les dates européenne aux côtés de groupes cultes, ne fait qu’enfoncer un peu plus son emprise sur la scène funeral doom.
Pour parler de l’artwork, MD a parfaitement adapté le livret à sa musique: froid, sombre, désespéré, sans fioriture ou superflu. Comme l’album, réussi.
Mais que vous soyez blackeux ou doomster, penchez une cage à miel sur ce combo français, qui le mérite grandement.

Support or die (comme on dit chez nous).


Rédigé par : Kryde | 16/20 | Nb de lectures : 11653