Un split, 3 groupes. 4 titres chacun. Un joli artwork. Du edgemetal, du hardcore metallique, du straight edge. Ca c’est évidemment pour bibi. Et ça ne coupe pas. « To Kill A Theory Vol II » est un split album musclé, bourru, nourri au grain et au jus de légumes bio.

xMOSTOMALTAx ouvre le bal avec 4 titres puissants, rugueux et avec une bonne dose de Metal. Le groupe composé entres autres de membres de Nueva Etica envoie du gros. Riffs thrash, parfois black, grosses rythmiques bulldozer, sonorités edgemetal, les argentins musclent leur jeu pour ratiboiser tout ce qui passe. Les riffs sont classiques mais puissants, pas novateurs pour un sou mais vraiment efficaces, le genre de morceaux qui ne fait pas de quartier. La voix est agressive ce qu’il faut mais avec une vibe hardcore toujours présente. Dès les premières notes de « Our Anger ! » la tête bouge en rythme, on lève la jambe sur les premières moshparts et c’est parti. Du edgemetal dans la lignée de ce que faisait un Reprisal mais avec une touche plus mélodique amenée par des guitares heavy. xMOSTOMALTAx livre quatre morceaux de hardcore fortement métallisé mais pas dénué de mélodies pour autant. La production est correcte sans être transcendante. Les argentins livrent un travail de qualité sans être transcendant. Du fait main, de l’artisanat avec « No Yield » qui se détache du lot grâce à ses influences black metal. Puissant.

PRIMAL AGE enchaine pour ce qui, au final, sera le meilleur segment de ce split. On connait la qualité du groupe d’Evreux qui s’est imposé comme le meilleur représentant du style en France. Ici encore les quatre titres sont d’une grande qualité même si PRIMAL AGE livre une production plus hardcore que d’habitude, moins métallisée, plus de « tradition ». Le premier morceau s’ouvre sur une interview de Ian Mackaye extraite du film « Edge : The Movie », une façon pour le groupe d’assurer la filiation, de porter fièrement le flambeau straight edge et d’en assurer les valeurs positives qui en découlent. Pour le reste le groupe fait ce qu’il sait faire de mieux : du edgemetal influencé par tous es groupes belges et américains des nineties. Sur « My Dear Freedom » ils invitent les copains, notamment Alan de feu As We Bleed afin de clôturer leur set en beauté. Le meilleur titre du groupe qui livre la meilleure production de ce split et se paye le meilleur son des trois. Encore une fois du bel ouvrage pour PRIMAL AGE.

Ce sont les japonais de CHERISH qui clôturent les hostilités avec un son tout en lourdeur. Là encore du edgemetal dans la tradition japonaise mais rehaussé par un mid-tempo lourd, lourd, lourd mais gâché par un son trop étouffé qui casse le tranchant des guitares, une composante primordiale du style pourtant. Ici on est plus proche d’un son death oldschool qui sied peu à leur musique. C’est dommage parce que les riffs sont efficaces et le batteur fait de l’excellent boulot dans le genre rouleau compresseur, ce qui assure une bonne assise au groupe. La voix n’est pas forcément au niveau non plus, un peu faiblarde dans son genre. C’est un peu dommage parce que les morceaux sont joliment composés et on a tout ce qu’il faut pour inscrire le groupe en bonne place dans l’école japonaise edgemetal, une école qui a largement fait ses preuves. Une fin de split qui déçoit un peu après une entrée en matière en fanfare et un plat de résistance haut de gamme. Un dessert pas à la hauteur c’est un peu triste mais ça ne doit pas gâcher le reste du repas.


Rédigé par : Seb On Fire | 6.5/10 | Nb de lectures : 12352