MOSS/NADJA – Split (Foreshadow Records) - 03/02/2004 @ 23h23
Déjà il y a le format de ce mini split CD : trois pouces, soit un disque moitié plus petit sur lequel on peut mettre jusqu’à vingt-et-une minutes de musique. Un format utilisé pendant en temps pour les maxis cd il y a dix ans et hélas depuis abandonné mais qui semble à l’heure actuelle retrouver une seconde jeunesse. Edité par les Polonais FORESHADOW productions (dont le deuxième numéro de l’excellent fanzine consacré au doom SHROUD OF WOE est sur le point de sortir), ce split est la toute première apparition hors autoproduction des fous furieux de MOSS. Et pas la dernière, vu que le groupe est déjà prévu pour apparaître sur trois compilations en 2004, dont une édité par le label hongrois PSYCHEDOOMELIC records. Voici un trio (dont le batteur Chris Chantler écrit pour le très estimable magazine anglais TERRORIZER) qui involontairement est un signe des temps qu’un genre (le doom extrême) est déjà en train d’atteindre ses limites artistiques car montrant les premières signes de gimmicks. La prochaine étape étant que ces derniers deviennent hélas facilement reproduisibles par n’importe quel musicien sans talent ni idée. Ce qui n’apparaît pas être le cas de MOSS certes mais ne sommes nous pas en train d’assister à la naissance de « clichés » inhérents du doom extrême ?! Ne s’embarrassant même pas d’un bassiste, la musique de MOSS s’apparente plus à une sorte de torture qu’à une seule et même longue chute comme le voudrait les canons du genre. Leur chanteur hurle comme le pire des frontman de black-metal, leur guitariste atomise un accord toutes les trente secondes (le faisant résonner interminablement au point de faire trembler les basses de la pauvre chaîne hi-fi subissant ses assauts) alors que le batteur joue tellement lentement qu’il ne se fait même pas chier à frapper sa caisse claire ! Le problème est que l’écoute des quelques démos (toujours enregistrées dans leur salle de répétitions et donc nanti d’un son des plus crasseux) sorties depuis deux ans par ce groupe dévoile une formule franchement pas évolutive. La référence absolue est SUNN0))), le projet instrumental de Greg Anderson de GOATSNAKE qui a, à lui tout seul, suscité un nouveau sous-genre comme en raffole la scène underground : le doom/drone. Soit de multiples couches de guitares granuleuses et superposées les unes sur les autres pour aboutir à un sorte de magma bouillonnant de distorsion. Bref, entre le doom et la musique industrielle, un bain fumant dans lequel le converti (dont votre serviteur) pourra s’ébrouer à tout va mais qui sera vu par les non-convaincus comme un gros n’importe quoi affublé à tort du terme « art ». Le morceau présent (de « seulement » dix minutes) sur ce split « … Of Flesh And Blood » ne ment en tous cas pas sur la nature de MOSS qui est vraiment un groupe à prendre ou à laisser. On n’en dira pas autant de NADJA, projet indus instrumental dont la contribution ici se limite à deux pseudos-riffs puant le ProTools à plein nez noyés dans des couches de samplers. Le genre de trucs qu’on aurait bien vu en intro d’un album mais qui en soit ne sert pas à grand chose. A oublier. Quant à MOSS… Choisi ton camp camarade !
http://www.foreshadow.tk


Rédigé par : Zoltar | 12/20 | Nb de lectures : 7096




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