Après le mini «Bloodstream» (2000) et l’album «Human Execution» (2003), Mor Dagor, groupe allemand de son état, nous revient avec un 8 titres féroce (en réalité, 6 titres et 2 intros pour un total de 33'). A noter au passage, la présence dans les rangs de la formation de Torturer l'ancien agaceur de peaux de Belphegor. Le groupe évolue dans un black brutal et mélodique, teinté à la suédoise, avec des titres très intenses. La voix black saturée, légèrement mise en avant, donne une dimension "ivol" du plus bel effet. Le groupe maîtrise bien son espace sonore et l'évolution de la production depuis le précédent album fait ressortir la mise en place carrée et la technicité de tout ce petit monde. Les compos sont bien exécutées mais, il y a toujours un mais...
Au niveau des compos, Mor Dagor ne donne pas l'impression de s'être trouvé une réelle identité. Les riffs oscillent entre du Dark Funeral pur jus 100% abricot ("Throne of Flesh" le meilleur titre de l'album, "Corpus Christi", "Necropedophilia") jusqu'à des riffs death bancals (l'intro de "Drenched in Blood" et les riffs parsemés partout au milieu des morceaux). Là où Dark Funeral assène un album complètement homogène, Mor Dagor donne l'impression de se risquer de manière hasardeuse vers d'autres horizons. Ces riffs death n'étant pas toujours inspirés mais souvent répétés (le lead sur "Diabolical Inferno". Cool une fois mais pas quatre !!), l'auditeur risque de se trouver lassé après quelques écoutes par le manque de cohérence de tout le bazar.
La répétition constante des riffs est le facteur le plus aggravant de ce "Necropedophilia". Des riffs ou des leads de guitare bien trouvés perdent tout leur impact car ils sont régurgités quatre fois d'affilée. L'album perd peu à peu son intensité au fil de l'écoute. Il suffirait probablement que le groupe espace plus ses sorties pour "condenser" un peu sa composition. C'est dommage.... Ce "Necropedophilia" n'apporte pas grand chose à la discographie du groupe mais devrait néanmoins contenter les amateurs des précédentes sorties.


Rédigé par : Prince de Lu | 10/20 | Nb de lectures : 8970