Ah crévindiou, j'vous jure. Malgré toutes les esquives que permet l'expérience, il est des albums qui surgissent de l'oubli des mois après leur sortie. Sans être ancestral, ce premier album de Mortuus Infradaemoni date des premiers jours de l'année, au moment de la ré-ouverture du site Cold Dimensions après travaux où je l'avais acheté en même temps que l'ultime Lunar Aurora. Le label allemand n'a pas hésité à signer ses compatriotes sur la base d'un enregistrement de répétitions. Peut-être cet engouement est-il aussi dû à la présence dans le trio de deux ex-Lunar Aurora (deux anciens batteurs pour être exact). Ca ne serait pas étonnant.

Musicalement, Mortuus offre pendant cinquante minutes un tabassage en règle de tout ce qui bouge. La production dense ne laisse entrevoir qu'un mur sonore composé de guitares rêches planquées derrière les cymbales et des vocaux surmixés et blindés de reverbe. Si je parle du son immédiatement c'est que les choix faits m'ont pas mal rebuté. Sans attente particulière, je trouve celui employé particulièrement inadéquat puisqu'on ne comprend pas grand-chose aux guitares et que l'album vire rapidement au ronron. Agressif certes, mais un ronron violent reste un ronron. Même si certains me jetteront probablement des cailloux devant cette affirmation parce qu'il y a des gens de Lunaaaar Auroraaaaaa dedans.

Une fois passé le mur, il faut avouer que Mortuus Infradaemoni ne va pas chercher très loin. Hormis un "Oneris Et Factura" plus mélodique et donc plus accrocheur, l'album entre rapidement dans la redondance rythmique avec ses riffs tronçonnés à pleine vitesse. C'est une surenchère continue à la gloire du Malin en utilisant des leads recyclés, une quête éternelle de l'evil maximal en se contentant d'appuyer à fond sur l'accélérateur. Bourrin et fort peu inspiré.


Rédigé par : Prince de Lu | 09/20 | Nb de lectures : 10387