Ad maiorem dei gloriam...

MORTIFICATION, à l'instar de tous les groupes chrétiens de Metal, est un véritable bâton merdeux pour un kronikeur... qu'on en dise du bien ou qu'on soit lucide, on est aussitôt suspecté d'adhérer à un parti pris. Pour éviter le débat qui aura lieu malgré tout, on va laisser de côté tout l'aspect non-musical de ce groupe pour ne causer que de la musique jouée par le fer de lance du White Metal. Et de toutes façons, utiliser leur "message" pour les torpiller aurait été assez mesquin, la médiocrité de la musique nous donne tous les clous nécessaires pour crucifier cet album. On ne tire pas sur une ambulance... surtout si elle a les pneus crevés... Soyons miséricordieux que Diable!

MORTIFICATION qui depuis vingt ans répand la bonne parole des Evangiles comme du lisier les jours d'épandage revient à la surface pour un seizième album qui barbote dans un Thrash Old School teinté d'infimes fragments de Death Metal... La foi du groupe peut susciter une certaine forme de respect, vingt ans d'acharnement pour imposer son style, chapeau! Si la foi peut déplacer les montagnes, la musique de MORTIFICATION ne ferait pas craquer une biscotte...

MORTIFICATION fait une musique laborieuse, inepte, caricaturale, dénuée de la moindre étincelle de classe, une musique pénible et souvent bouffonne... Oh bien sûr, de temps en temps, à force d'essayer MORTIFICATION réussit par hasard à illuminer d'un rayon de lumière la niaiserie ambiante... Plic:un riff qui évoque un SODOM mou... Ploc un air sauce KREATOR... Les titres s'enchaînent sans réelle cohérence... Difficile de croire qu'un groupe qui possède une telle expérience puisse continuer à écrire une musique aussi peu inspirée sans s'en rendre compte. En se pinçant le pif pour explorer les dix homélies de "The Evil Addiction Destroying Machine", on constate que la créativité est en berne (oui comme Stéphane... hem...). Un entassement de riffs éculés, sans âme que l'on croirait sortis de la Jim Harley du petit cousin de 14 ans qui a découvert LOUDBLAST il y a deux semaines...

La miction sonore de MORTIFICATION brasse de l'air, les dix chansons sonnent creux, et donnent envie de se foutre par la fenêtre. La basse tartine des flopées de lignes nunuches, la batterie en baril de lessive tapote des riffs d'une pauvreté édifiante... Mais la palme revient à la voix de clodo aviné qui braie péniblement ses sermons comme un bousier pousse un étron... Une voix sans grain, ni attaque, ni coffre, une voix éteinte... Imaginez le commandant Sylvestre qui voudrait faire du GOREFEST version karaoké... Ha! Saint Benton de Notre Dame du Blast, libérez-moi de ce trio de truffes molles!!! Un album agaçant au possible, lorsqu'on l'écoute, on attend un zeste de puissance, un atome de groove... on attend en vain.

Bref, vous l'aurez compris, cet album ainsi que sa pochette aussi hideuse qu'affligeante de naïveté figurent d'ores et déjà dans mon tiercé des vesses de l'année.

Une belle grosse daubasse sans aucun intérêt musical... A débilité égale, je préfère encore les satanistes, ils sont plus poilants...


Rédigé par : Cobra Commander | 01/20 | Nb de lectures : 14117