Je ne sais pas ce qui se passe en France en ce moment, mais il semble que la relève du son edgemetal nineties se trouve ici. En tout cas, après MPO, Martyrs et Primal Age, c’est au tour de MORPAIN de raviver la flamme de l’école belge de la fin du siècle dernier. . La proximité géographique peut-être… Et les bougres le font plutôt bien, voir même, très bien par moment. « Deny The Truth » c’est sept titres dans la plus pure tradition edgemetal/metalcore avec riffs qui tranchent les doigts, moshparts qui écartèlent les ischio-jambiers et rythmique AK-47. Mis a part le message straight-edge (je ne pense pas que le groupe le soit) tout est fait dans les règles de l’art. La musique bien entendu mais aussi l’univers visuel et l’artwork à base de gravure bilico-fantasy. Bref le groupe a bien évolué en troquant son brutalcore basique et un poil lourdaud contre ce metalcore acéré et hyper tendu.

Chez MORPAIN, la grande figure tutélaire de leur son est sans contestation possible Arkangel époque « Dead Man Walking », la meilleure. On retrouve un peu de ce qui a fait la légende de cet album. Une ambiance sombre et délétère bien rendue par une production maison mais soignée, qui ne sombre pas dans le tout à fond et les murs de sons. Non, ici, on conserve une petit vibe d.i.y qui sied parfaitement à ce genre de musique. On pourra juste reprocher un tout petit manque de tranchant sur les guitares qui auraient gagné en ayant un son plus sec, histoire de bien couper dans le vif. Pour le reste, niveau son, c’est du bon. Les deux voix se répondent bien et on parvient à les différencier, l’une possède un timbre plus guttural que l’autre qui sonne plus tough.

Les sept titres tournent tous autour des trois minutes, soit juste ce qu’il faut. « Alone In The Crowd » ouvre le disque et s’avère être un parfait résumé de ce qui va suivre. Des guitares edgy tout en aller-retour qui donnent ce son si particulier. Les riffs sont vraiment efficaces et agressifs, particulièrement sur « Illusions Of Time » qui n’aurait pas dépareillé sur un des premiers albums d’Arkangel. Je parle d’Arkangel mais on retrouve d’autres influences, un petit côté « State Of Grace » de Deviate sur « The Beast Inside » ou une lichette de Length Of Time, pour le nihilisme de l’ensemble, croisé au détour d’un plan. Le groupe réussit aussi ses moshparts ses passages qui disent « Bon, maintenant, on décroise les bras et on fait la bagarre » (« Earth Will Not Regret Us » doit faire sacrément mal). Tout ça est fort classique et ne réinvente pas l’eau tiède mais c’est tellement bien fait qu’on ne leur en demande pas plus. « Deny The Truth » est largement ce que le groupe a sorti de mieux jusqu'à aujourd’hui. Tant au niveau sonore qu’au niveau musical. Une fois qu’on a dit ça, je pense qu’on a tout dit sur cet e.p de grande qualité qui ravira les oreilles de tous ceux qui ont grandi avec l’école Metaclore/edgemetal européenne.



Rédigé par : Seb On Fire | 8.5/10 | Nb de lectures : 12624