De toute évidence, les gars de chez MasseMord (Pologne) ont fomenté un complot afin d’envahir le monde. Ah ah ah ah … Ahem, pardon… Reprenons, après le Furia l’année dernière, Nihil le « chanteur » revient cette année avec son projet à lui, même s’il est accompagné par deux barbares investis dans des combos raffinés tel que Ulcer Uterus ou Nuclear Vomit ! Apparemment, l’orientation aventureuse de Furia ne suffisait pas à son bonheur, il ressentait l’inextricable besoin d’aller encore plus loin dans l’expérimentation.

Encore une œuvre dont il va être difficile de vous faire une description exhaustive. Alors, imaginez un post-black qui irait allègrement piocher le prog et les arpèges dépressifs et lancinants de Shining. Mais ce n’est pas tout, Nihil et ses potes aiment varier la recette. Ainsi, vous retrouverez quelques plans Thrash, du trémolo mélancolique, de l’acoustique, un passage Opethien et un clavier qui égrène quelques atmosphères spatiales.

Dit comme ça, le tableau ne ressemble à rien mais ce qui va unifier tous ces éléments, c’est leur inscription dans un mid-tempo rock’n’roll qui irradie l’ensemble de l’œuvre. D’ailleurs, on ne trouve qu’un seul blast sur toute la galette. De la même manière, ce qui frappe en premier lieu, ce sont les vocaux complètement dégénérés de hooligans alcooliques. Ce n’est pas vraiment du chant clair quoique l’auditeur attentif notera quelques touches lyriques. La voix est éraillée parfois doublée, grognée et déclamatoire. Même si Shining est en ligne de mire avec le chant psychotique de Niklas en tête, une autre réalité m’est apparue lors de mes écoutes.
Finalement, ces vocaux dégénérés liés à l’accent polonais renvoient bien plus à la scène de l’Est. De plus, l’aspect rock’n’roll assumé bien que parfois norvégien m’a plutôt irrésistiblement rappelé le Flak’n’Roll de Loits.

Mais ce serait un Loits qui aurait une grosse tendance prog ! Morowe aime développer de longs passages instrumentaux. Honnêtement, c’est un peu le souci de l’œuvre. Malgré un riffing relativement inspiré mais sans non plus aller jusqu’à s’épiler le pubis au couteau, le combo tendant à délayer la sauce jusqu’à neuf minutes sur un titre. A l’arrivé, le groove qui aurait dû comme chez Loits nous entraîner dans une gigue infernale se voit annihiler par ces longs voire très longs développements. Je ne suis pas de ceux qui pensent qu’il faut à tout prix du blast partout mais là en l’occurrence je n’aurais pas été contre quelques accélérations afin de dynamiser ce mid un poil ronronnant.

Au rayon étrange, je tenais tout de même à souligner les quelques notes de clavier du morceau titre qui sonnent comme un bontempi Westside du début des années 90 ! Avis aux amateurs !

Au niveau sonore c’est propre malgré la prod exécutée comme un grand par Nihil. Il faut dire que pour pasteuriser la galette, il a tout de même demandé l’aide du fameux Hertz Studio.

Autant, le Furia m’avait fait son petit effet, autant cet album ne m’a pas bouleversé. Certes, c’est pas mal fichu, il y a des leads sympas, des plans wok’n’woll qui secouent vos rhumatismes mais c’est un peu ça le hic ! Ca s’écoute tranquillement, trop tranquillement si bien qu’on arrive à suivre malgré un certain détachement. Un album sympathique qui malheureusement ne laissera que peu de traces dans nos esprits diminués.
Un combo que je suivrai quand même du coin de l’œil à l’avenir.


Rédigé par : Dark Rabbit | 12/20 | Nb de lectures : 12784