La première réflexion que je me suis faite en écoutant ce disque c’est que de l’eau a coulé sous les ponts depuis le premier album. A l’époque le groupe était un jeune élève appliqué de la scène power speed métal, aujourd’hui il a su trouver ses marques et semble maîtriser l’art de la composition avec plus d’aisance. J’avoue avoir zapper le deuxième album du combo, c’est donc avec surprise et contentement que je le retrouve aujourd’hui sûr de lui. Forcément il n’y a rien de bien neuf à l’horizon et on évolue en terrain connu mais les morceaux sont plus accrocheurs que par le passé tout en étant aussi plus complexes. Les soli de guitare sont d’ailleurs finement exécutés et font mouche à chaque fois, il faut dire que le producteur de ce disque n’est autre que le géniallissime Andy la Rocque et que ce dernier s’y connaît niveau guitare, impossible pour le groupe de jouer n’importe quoi n’importe comment. Le point positif c’est qu’il y a de la descente de manche malmsteenesque : « Parallels » mais qu’il y a aussi des soli beaucoup plus sobres avec moins de notes à la seconde et remplis de feeling : « Erase » ; cette réflexion est aussi valable pour les synthés. Puisqu’on en parle, ces derniers complètent le travail des guitares de façon sobre et efficace : il y a des soli et de sympathiques petits duels avec la lead guitare, quelques nappes mais comme on dit : « point trop n’en faut » ; et puis il y a d’autres sons que celui du clavecin.
Alors pourquoi Morifade plutôt qu’un autre groupe officiant dans ce registre ? Et bien tout d’abord à cause du chanteur qui, une fois n’est pas coutume, ne donne pas l’impression de s’être coincé un testicule dans la fermeture éclair de son pantalon ; même si parfois il semblerait, dans les passages les plus aigus, qu’il s’est quand même arraché deux trois poils pubiens avec. Sans avoir une voix grave à la Peter Steele ce dernier possède un timbre plus grave que la moyenne des chanteurs du style avec quelques intonations légèrement rauques qui changent des clones de Michael Kiske. D’ailleurs les lignes de chant sont très mélodiques et entrent facilement en tête, en général c’est bon signe mais cela peut également se révéler lassant en multipliant les écoutes. Ensuite, tous les morceaux ne se jouent pas pied au plancher, la double grosse caisse n’est pas constamment présente, et sait se faire oublier le temps de quelques ambiances. Il y a certes beaucoup de passages speed mais un morceau comme « Words I never Speak » en quatrième position casse le rythme et offre une pause agréable avec son refrain accrocheur et ses rythmiques bien lourdes. D’autres morceaux quant à eux se révéleront sur scène où ils déchaîneront les headbangers à coup sûr : « Memory’s End ». Jusqu’à maintenant tout semble merveilleux, mais il y a quand même des points noirs. Pourquoi ne pas écouter Morifade alors? Tout d’abord parce qu’il n’est pas suffisamment différent de ces camarades de jeu et que finalement tous ces groupes de power métal se ressemblent, plus d’originalité ferait du bien. Ensuite à cause de certains passages qui ont un côté Rhapsody trop prononcé : les chœurs sur « Clarity », juste avant un solo mémorable, et ceux présents tout au long de « The rising », mais bon ça passe encore étant donné que l’album est loin d’en être rempli.
Voilà, il s’agit des deux aspects négatifs que j’ai pu trouver, Morifade évoluant de toutes façons dans le peloton de tête. A noter que l’album sortira en édition digipack avec pas moins de 5 titres bonus et qu’une vidéo du morceau « Lost within a shade » est disponible sur les deux versions de l’album.




Rédigé par : dark tranquilou | 15.5/20 | Nb de lectures : 7642