Attention, ne faites pas de confusions, le MORG dont il est ici question n’a strictement rien à voir avec les Marseillais de MORGUE car si les deux groupes sont du sud de la France, MORG nous vient du joli pays niçois et ne donne pas dans le brutal death pétaradant. Non, MORG se positionne dans un créneau influencé par le death métal et le thrash des années 90, le tout revisité dans des sonorités plus contemporaines.
Ce mini cd, enregistré il y a déjà plus d’un an, succède à une démo datant de 2001 qui, à priori, n’avait pas été promue à grande échelle, vu que je n’ai pas réussi à en trouver une seule chronique sur le web.
Pour en revenir à « Animal Factory », ce cinq titres nécessite un nombre assez conséquent d’écoutes pour que l’on puisse en saisir des subtilités qui pourraient passer inaperçues. Sous le couvert d’une musique thrash/death mid-tempo assez classique ayant d’assez bonnes dispositions pour les riffs catchy, chaque titre est doté d’une véritable trame plus ou moins complexe qui jongle avec les changements de thèmes et de tempos. Pour le chant, MORG a opté pour un duo de voix relativement différentes : d’un côté des growls profonds à la Georges Fisher, de l’autre des hurlements de gargouille qui n’apparaissent que très épisodiquement.
Si MORG utilise la même recette dans chacun des morceaux d’ « Animal Factory », ces derniers ont la singularité d’être, à la fois, analogues et pourtant différents car ils disposent tous de détails particuliers comme : les chœurs de « War for those we can… », le côté un peu cyber de certains riffs de « Neurotic masters » ou les mosh-part bondissantes de « Serial watcher ». J’ai particulièrement apprécié les détails extra-musicaux de ce mini : comme la petite sonate de fin de « Neurotic master », la fin folklorique de « Children of Romania » ou l’utilisation du jingle sonore THX. Sans avoir un son relatif à ce jingle, le travail de Charles Massabo (SIKH) derrière les manettes conforte l’idée de professionnalisme qui se dégage de ce mini.
Tous ces ingrédients mis bout à bout mettent en évidence le fait que MORG regorge d’idées et qu’un travail acharné de composition ne leur fait pas peur. « Animal factory » s’impose comme une carte de visite très intéressante pour démarcher les labels.
Il est à noter que depuis l’enregistrement d’ « Animal factory », le line-up de MORG a subi de sérieux changements avec le départ du second chanteur (celui qu’on n'entend presque jamais !), d’un guitariste et du bassiste. Reste à savoir si les futurs enregistrements du groupe resteront dans la lignée de ce que j’ai pu entendre.
Bon évidemment, faudra faire quelque chose pour ce qui est du nom et du logo douteux du groupe mais ce sont là des détails mineurs. Enfin, un groupe du nom de MORG dont l’adresse web porte le nom de MORGUE, il y a de quoi rester perplexe non ?


Rédigé par : Tonton | 3,75/5 | Nb de lectures : 7845