Le Thrash, c’est un style fait pour les informaticiens. C’est vrai, c’est binaire, le Thrash : on accroche, ou on n’accroche pas. 1, ou 0. Il n’y a pas de positionnement intermédiaire possible, avec un style misant tout sur l’efficacité.
Et avec Mordax, quintet fraîchement formé, les ‘Paul Emploi’ en herbe vont être satisfait : l’accroche est indéniable.

"Violence Fraud Teachery" est le premier album des sympathiques Danois, après un mini album paru en 2010. Mordax a fait le choix de muscler son approche musicale, en intégrant une bonne part d’agressivité, pour œuvrer dans une sorte de Thrash/Death. Bien que seuls quelques riffs et le chant, faisant office au final de lien avec le Metal de la Mort. La base musicale est indéniablement Thrash, faite de cavalcades, d’accélérations, de groove et de rythmes imparables et ultra efficaces. Mais colorée par une ferveur, une forme de violence plutôt Death.

Et même si leur créativité n’est pas franchement apte à engendrer un nouveau groupe incontournable, la satisfaction est tout de même au rendez-vous. Il y a une certaine insouciance, une forme de naïveté musicale qui rend "Violence Fraud Teachery" très accrocheur. Bien entendu, le groupe n’invente rien, ne crée rien, se contentant d’utiliser les ficelles du style, puisant allégrement dans les KREATOR, DEW-SCENTED, ou les premiers METALLICA.
Mais, cette énergie primaire, basique et efficace, s’agence parfaitement avec une forme d’exaltation Death Metal, évoquant parfois EDGE OF SANITY ou AT THE GATES.

"Violence Fraud Teachery" contient 10 titres variés, tant en terme de structures que de riffs. La fougue et l’énergie délivrées sont réellement le point fort du groupe, et on ne peut se retenir de hocher frénétiquement la tête en rythme sur la plupart des accélérations. Signe d’une efficacité réelle. Les riffs, dans la plus pure tradition du Thrash, freineront peut-être les plus ardus fans du style.
Car en effet, en dépit de lignes mélodieuses attractives, il faut bien reconnaître que l’originalité a déserté les gammes. Qu’importe, le plaisir reste présent.
Le chant éraillé, hurlé dans des teintes aiguës, apporte un petit plus par rapport aux poncifs du style. A condition d’apprécier le timbre de voix du barbu, évidemment. Mais je trouve qu’il colore particulièrement bien l’album, augmentant significativement le côté pêchu et belliqueux.

Mais à mon sens, l’atout de MORDAX réside surtout dans la structure des titres : leur gestion intelligente des rythmes fait toute la différence. Sans céder à la facilité, mais sans non plus user de variations abusives, Mordax a réussi à trouver un excellent dosage entre rapidité et groove. La plupart des titres allient fougue et accroche, tempos élevés et mid-tempos, dans une fluidité relative. Certains morceaux mettant plus en avant l’une ou l’autre des facettes, enchaînés par des accélérations souvent fatales pour notre nuque.

En dépit d’un son de basse quasiment absent, la prod est globalement satisfaisante, car assez naturelle et peu dopée aux assistances électroniques.
Même si "Violence Fraud Teachery" n’est pas un album incontournable, je conseille néanmoins aux fans de Thrash/Death de jeter une oreille sur cet album ; son l’alliance de naïveté, d’agressivité et d’énergie possède un côté efficace fort plaisant. Une bien bonne découverte !


Rédigé par : ..::Ju::.. | 14/20 | Nb de lectures : 11777