Au train ou vont les choses, un album sorti au mois de janvier sera réédité avant la fin de l’année. Il est en effet bizarre de voir arriver dans les bacs ce Suden Uni qui n’est pas bien vieux et qui est sorti la première fois en 2000. Heureusement, cette nouvelle version apporte de nouveaux éléments non négligeables. En premier lieu, l’album a été remasterisé et lui permet de rivaliser au niveau sonore avec les sorties récentes. Ensuite on pense aussi aux collectionneurs et on fait une nouvelle pochette qui colle bien à l’esprit pagan (il n’y a pas que chez les égyptiens que les hommes ont des têtes de canidés, merci Niklas Sundin). On n’oublie pas bien sûr de rajouter également quelques bonus : un titre audio sur la partie cd, et un dvd de plus de quarante minutes sur lequel vous pourrez trouver deux vidéos promo et l’intégralité d’un concert donné par le groupe au Tuska open air metal festival, en gros un concert donné à la maison (je ne sais pas si ça vaut le coup d’œil, on n’a pas eu droit au DVD avec la version promo).
Comme la pochette l’indique, le groupe joue du pagan métal. La musique de Moonsorrow est fortement imprégnée de culture finlandaise (d’ailleurs toutes les paroles sont en finnois) et se déploie sur des titres relativement mid tempo, il y a bien un passage énervé sur le premier titre mais on oublie vite se moment d’égarement, le groupe étant nettement plus intéressant quand il ralentit le rythme. La musique est axée sur la mélodie avant tout, l’agressivité uniquement représentée par le chant typé black métal est reléguée au second plan. D’ailleurs du chant clair et des chœurs bien virils pointent le bout de leur nez sur un titre, le très réussi « 1065 :Aika ». On est ici dans la frange la plus accessible du pagan folk métal, moins expérimental et extrême qu’un Vintersorg des débuts, moins speed qu’un Mithotyn, Moonsorrow mélange à sa façon le métal qu’il affectionne et le folklore de son pays d’origine. Pour se faire, l’incursion des parties acoustiques et inévitable voire nécessaire et il n’y a rien à reprocher à ce niveau, « Tuulen Koti, Aaltojen Koti » a de quoi à lui seul ravir les plus exigeants en matière de métal folklorique. L’utilisation d’instruments traditionnels est bien entendu de la partie et vu le style ces derniers sont bien intégrés et personne ne s’interrogera sur la présence d’un accordéon, lequel fera merveille sur « Köyliönjärven jääliä » ou on le retrouvera associé a un riff de guitare tout ce qu’il y a d’entraînant. Flûte, guitare sèche et guimbarde auront droit également à leur mise en avant sur des ambiances tour à tour épiques ou festives « pakanjuhla ». Je ne parle pas du bonus track qui est une sorte de beuverie entre mâles mise en musique : riff entraînant, éléments folks et tout le monde qui tape du pied et des mains en gueulant comme un putois et en renversant de la bière un peu partout. Alors qu’est ce qui cloche ? Hé bien le problème vient des nappes de claviers qui sont assez grossières et qui ont tendance à vous taper sur le système à la longue. Sans vouloir des soli à la jordan rudes, un peu plus de diversité dans le jeu et dans les sons employés aurait vraiment apporté un plus au lieu d’alourdir la musique comme c’est le cas. Si on occulte ce détail on a de quoi passer un bon moment. Les ambiances épiques ne sont pas guerrières mais mélancoliques et sont relayées par des ambiances festives pendant lesquelles on se verrait bien la cervoise à la main.
Pour résumer : une musique de viking, oui ! Mais pas le viking qui part à la guerre, plutôt celui qui rentre le soir après avoir chassé le renne et qui va faire le point avec ses potes au lieu de rentrer directement à la maison.



Rédigé par : dark tranquilou | 14/20 | Nb de lectures : 9151