MOONLYGHT - Progressive darkness (Metal Disk Records) - 05/05/2003 @ 10h37
De temps à autres, ma vénérée factrice (spéciale dédicace pour tout le travail que je lui donne) m'apporte un album venu de nulle part, d'une maison de disques obscure, d'un label exotique ou bien d'un groupe qui m'est totalement inconnu. Je me demande parfois même d'où ces gens ont réussi à pécher mon adresse. Ce Moonlyght, comme son nom ne l'indique pas, nous vient des froides contrées du Canada. Alors que je m'attendais à une production de seconde zone comme j'en ai trop l'habitude, ces canadiens m'ont pris complètement à contrepied tel Fabien Barthez dans ses meilleurs jours et je ne peux que reconnaître qu'on tient ici un groupe de grand talent. Ces cinq types là jouent comme s'ils avaient inventés le black folklorique et on comprend mieux pourquoi il leur a fallu plus de huit ans pour sortir leur première release officielle. Ce "Progressive Darkness" porte particulièrement bien son nom car il s'agit bien d'un alliage entre musique progressive et soignée et noirceur infinie. L'album est articulé autour de 7 titres assez longs pour une durée totale de 55 minutes et les surprises seront nombreuses tout au long de l'écoute. Des nappes de synthés discrètes chamarrées de piano viennent agrémenter un black mesuré sans excès de brutalité et des vocaux clairs proches de ceux de Dimmu Borgir qui donnent une touche toute personnelle aux compositions. Sur "Ride on ice storms", des arpèges et des ambiances sombres du style d'Opeth s'allient à des breaks progs de toute beauté pour pondre un titre qu'une dizaine d'écoutes attentives ne suffisent pas à appréhender. Quand le rythme décolle un peu comme sur "A tale from a fantastic kingdom", c'est pour que l'auditeur se rende compte que la dynamique de Moonlyght s'exprime autant dans les douces mélodies que dans les élancements de brutalité typiquement norvégiens, la clarté en plus. En reparlant d'Opeth, les harmonies magnifiques de "The autumn's freezing harmony" n'ont aucune difficulté à rivaliser avec les passages instrumentaux de leurs illustres confrères et un superbe passage d'accordéon vient rehausser un niveau d'inspiration déjà bien haut. Pour les moins aventureux d'entre vous, Moonlyght a même pensé à vous servir un petit "From honour to nothingness" qui liquide l'essentiel en moins de 5 minutes mais qui ne se refuse pas un joli petit interlude, prémice d'un retour à une brutalité mâtinée de folklore. L'album se clot sur un "Progressive darkness" splendide où la fragile muraille entre beauté, brutalité et poésie ne cesse de chanceler harmonieusement pendant 12 minutes passionnantes. Le seul petit défaut de ce disque est d'avoir parfois des vocaux qui ne respirent pas strictement un professionnalisme absolu mais ils ont au moins le mérite d'être audibles de bout en bout. Les vocaux typiquement black sont classiques et ne souffrent d'aucune remarque particulière. Les guitares, maîtrisées avec conscience et grâce, auraient peut-être aussi méritées d'être plus mises en avant mais là, je pinaille un peu. Sans atteindre le niveau d'un Obtest, intouchable selon moi pour le black folklorique, on tient là un sacré espoir du genre qui mérite votre attention la plus soutenue. Par contre, n'espérez pas trouver en ce disque protéiforme un espoir d'assimilation immédiate, il m'a fallu de multiples écoutes pour enfin saisir l'essence profonde de l'album, mais l'effort en valait certainement la peine. Le groupe comprendra sûrement le délai relativement long qui s'est écoulé entre l'envoi du disque et la rédaction de cette kronik. Venez donc leur rendre visite sur leur site officiel et faites vous votre propre opinion. Des groupes de cet acabit sont sûrement les mieux placés pour me réconcilier avec le black. C'est beau, passionnant et obligatoire pour tout amateur de musique complexe, soignée et mélodique. http://www.moonlyght.ca/


Rédigé par : Loufi | 16,5/20 | Nb de lectures : 7530




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Commentaire
Darkanar
Invité
Posté le: 06/05/2003 à 18h15 - (3373)
Un album vraiment magnifique, que je conseille à tous. On peut y noter une véritable influence Children Of Bodom, parfois vraiment marquée (même si la technique est moins appuyée) mais, comme il est dit dans la chronique, le côté folklo emporte tout sur son passage, y compris les coeurs...

Sinon, je rapprocherais plus le disque du death (mélodique!) que du black. Je n'y trouve rien de vraiment BM là dedans (contrairement à Obtest) : prod ulta clean, aucune haine ni cette noirceur typique du Black. Curieux, le rapprochement que tu fais...
Je crains que tu ne sois pas tout-à-fait réconcilié avec le black...

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