Parmi les groupes italiens animés d’un esprit barré, fervents pourvoyeurs d’originalité, Monumentum se pose là. The River, son nouvel EP, navigue dans des eaux connues, celles qu’il avait déjà navigué par instants à l’occasion de son album In Abstentia Christi, soit une pop metal très portée sur les atmosphères ou un rock sombre à la Katatonia mais en plus doux encore.

Il ne faut pas s’en étonner outre mesure ici. Ce EP consiste en quatre reprises de PJ Harvey à la sauce Monumentum. Et l’ensemble, un peu surprenant de prime abord, s’avère en réalité très agréable pour qui veut bien s’en donner la peine et abandonner un tantinet les atours metal du combo.

"A dragging voice" est ainsi très plaisant, doucereux sans être sirupeux, très porté sur la mélodie alors que "A Voice Through the Mud" est beaucoup plus typé rock sombre, traversé d’une batterie un brin rituelle et d’une voix profonde, très chaude. Le rythme est lent, la musique est désenchantée, un poil inquiétante, pour une reprise très réussie. Certains rythmes et boucles lancinants rappellent les grandes heures de la new wave, un peu du rock gothique aussi.

"Her voice is crawling" plonge dans les mêmes eaux sombres et inquiétantes. La voix est traînante mais très expressive, la dynamique globale du titre comme sa structure se rapproche parfois davantage de la pop (Muse par exemple) mais là encore le tout est trempé jusqu’à la moelle dans une espèce de dark wave plutôt agréable, qui enveloppe les titres d’une aura malsaine (comme ces samples d’eau qui rappellent un corps qui se noie ou qui dérive), à l’image du magnifique artwork du EP.

"Three Drowning Voices" ferme le banc sur un rythme très dark wave à nouveau, avec un titre qui s’étire en longues complaintes.

Un EP original qui devrait plaire à ceux qui apprécient également les sons plus pop, plus darkwave à la Depeche Mode.




Rédigé par : Raziel | 7/10 | Nb de lectures : 8619