Voilà prêt de quinze années que MONSTROSITY traverse la scène death métal sans y apposer sa marque personnelle. MONSTROSITY fait partie de ces éternels seconds couteaux qui servent de faire valoir aux stars sans réellement réussir à tirer les couvertures à eux. J’en arrive à me demander si le groupe bénéficierait de la même renommée relative s’il n’avait été co-fondé par Georges « Corpse grinder » Fisher. Depuis leur premier album culte de 1992 (« Imperial doom » quand même 40000 copies vendues dans le monde, joli score !) le groupe a subi plus de changements de personnel que le PSG et je ne vous parle pas des labels. Il ne reste guère que l’infatigable Lee Harrison comme unique rescapé des débuts. De ce fait, difficile d’éviter une carrière en dents de scie.
Deux ans après le double album « Enslaving the masses » chez Hammerheart qui ne nous proposait que du réchauffé avec des vieilles démos et du live, voilà enfin le retour de MONSTROSITY avec un nouveau chanteur en la personne de Sam Molina.
Si MONSTROSITY a toujours été capable du meilleur comme du médiocre, la cuvée 2004 est un cru de qualité. Bien évidemment, MONSTROSITY demeure un groupe de death métal old school de Floride avec tout ce que cela peut sous-entendre de basique et de stéréotypé. La réussite de ce genre d’album repose essentiellement sur la qualité des compositions et sur l’accroche qu’elles peuvent provoquer ou non. Dans le cas de figure de « Rise to power » MONSTROSITY a très bien travaillé son retour pour nous infliger une vraie leçon de death métal old school tel qu’il devrait toujours sonner. Je tiens à saluer l’excellent travail du duo de gratteux qui transportent littéralement ce disque d’un bout à l’autre. On remarque facilement que la trame musicale de « Rise to power » est entièrement construite autour des guitares qui installent les ambiances variées de l’album. Cette galette regorge de riffs archi-classiques qui tuent, d’autres mélodiques aux sonorités presque orientales, de solos 100% pur jus de feeling et enfin il y a cette superbe intro acoustique sur « The fall of Eden » qui mérite à elle seule l’utilisation de la touche repeat de votre platine. MONSTROSITY nous apporte avec « Rise to power » une bise venue du passé qui démontre que Lee Harrison et sa bande connaissent toutes les ficelles du métier. Il va sans dire qu’il y a un sacré savoir-faire derrière cet album et c’est ce qui fait, ici, toute la différence. Si je devais résumer « Rise to power » en un seul mot, je choisirai sans hésiter celui de « catchy ». A l’instar de DEICIDE qui semble renaître de ses cendres, MONSTROSITY se positionne d’entrée de jeu en challenger de choix. Quand les anciens veulent s’en donner la peine, ils sont toujours capables de surprendre. « Rise to power » fleure bon le death old school dans sa tradition la plus épique et s’instaure comme un futur « classique » du genre.
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Rédigé par : Tonton | 16/20 | Nb de lectures : 8847