Originaire de Lausanne, MONKEY3 avec ses un peu plus de dix années d’existence continue de perpétrer son Rock instrumental, psychédélique et inspiré autant par le Krautrock, le Stoner que le Rock Progressif des années 80. Les précédents travaux avaient permis de mettre à jour les qualités musicales indéniables du quatuor suisse. En effet, les deux précédents albums, «Monkey 3» (2004) et «39 Laps» (2006) – sortis tous deux sur le label belge Buzzville Records -, sont de purs bijoux mélangeant intelligemment intonations PINK FLOYDiennes et CANiennes et textures à la KYUSS/KARMA TO BURN.

Cinq années après le précédent album (et deux ans après un album de reprise «Undercover» reprenant des compositions de LED ZEPPELIN, DEEP PURPLE, KISS, etc), MONKEY3 est de retour avec un long effort bourré de groove, de riffs de gratte inspirés, de breaks à vous couper le souffle, de textures atmosphériques uniques, d’harmonies mélancoliques, de reprises de rythme excellentes, d’intro haletantes et d’introduction dont les effluves sont parfois électroniques (et plutôt analogiques). Il est clair que MONKEY3 n’a rien de perdu de son inspiration, sa capacité à nous tenir en haleine pendant les un peu plus de 40 minutes de son en est effectivement une preuve. Certains ont cité ISIS, PELICAN, TOOL, etc. Mais je préfère penser que MONKEY3 a extrait son jeu et son intelligence artistique à la source. J’ai cité PINK FLOYD (c’est clairement un fait), mais nous pourrions également parler de HAWKWIND, AMON DUUL II, CAPTAIN BEEFHEART et j’en passe.

Pourtant, le titre d’ouverture «Camhell» a des relents de TOOL, en particulier les toutes premières mesures (montée en puissance et riff d’introduction). Mais le groupe brouille les pistes assez rapidement, ce morceau se transformant en Jam (de plus de 6 minutes) que MONKEY3 contrôle de bout en bout. En fait, cet album est un Jam grand format découpé en 8 chapitres. Mais contrairement à certains délires à la ZAPPA, peu de place est laissée à l’improvisation, tout est défini par avance et rien n’est laissé au hasard. Ni les harmonies, ni la combinaison de textures variées, ni les accélérations de tempo, ni les effets de guitares/basse et encore moins les effets de surprises. Même aux deuxième et troisième écoutes de cet album, on se laisse surprendre par certaines introductions (l’époustouflant «One Zero Zero One»), par certains passages plus intenses que d’autres (l’excellent titre «Black Maiden» dans son entier permet de souligner cet aspect) et par la capacité de la zique du combo à nous émerveiller.

C’est donc un album exceptionnel auquel nous avons affaire ici. Nous sommes en droit de nous demander où MONKEY3 va s’arrêter, car c’est ici un parcours quasi sans faute depuis la sortie du premier opus. En fait, je n’ai aucun doute là-dessus: MONKEY3 continuera à nous surprendre en sortant des albums tous aussi inspirés les uns que les autres. Pour tout dire, il me tarde vraiment de les voir sur scène.


Rédigé par : DeadStar | 17/20 | Nb de lectures : 16691